FBI
cortège, les agents du FBI dans la deuxième. Les autres officiels s’entassent dans les véhicules qui suivent. Entouré d’une noria de motards, le cortège s’ébranle en direction de l’hôpital militaire de la marine de Bethesda, entre deux haies de gens graves et parfois en larmes qui se massent çà et là sur les bas-côtés, les ponts, les trottoirs. Conformément aux ordres, Fox O’Neil ne perd pas des yeux l’ambulance.
Une fois le cortège immobilisé devant l’entrée de l’hôpital, Fox O’Neil et Jim Sibert se précipitent vers l’ambulance. Aidés par deux agents du Secret Service, les deux agents du FBI placent non sans mal le lourd cercueil de bronze sur un chariot. Durant le voyage, une des poignées s’est cassée. Les quatre agents fédéraux poussent le chariot dans le hall de l’hôpital jusqu’à la morgue voisine où attendent des chirurgiens et leurs assistants.
Des techniciens ouvrent le cercueil à côté d’une table d’autopsie. « À l’intérieur, raconte Fox O’Neil, il y a le cadavre ensanglanté du Président assassiné. Le corps nu est enveloppé dans un drap. Un autre drap plein de sang entoure le crâne de Kennedy. Le cadavre gît sur une couverture en plastique. Les poings du Président sont serrés. Ses yeux sont grands ouverts. Des techniciens retirent les draps et nous les aidons à placer le cadavre du Président sur la table d’autopsie. »
L’autopsie est placée sous la responsabilité du docteur Humes, qui a désigné deux assistants, J. Thornton Boswell, M.D., chef du département de pathologie à Bethesda, et Pierre A. Finck, chef de la division Environnement militaire du département de pathologie du même hôpital.
Le brigadier général Godfrey McHugh, attaché militaire du président Kennedy, prend place à côté du téléphone. Il attend les instructions du clan Kennedy. Pendant toute l’autopsie, il sera en contact permanent avec Bobby Kennedy, qui se trouve dans une suite au dix-septième étage de l’hôpital. Bobby Kennedy est impatient. Il veut que l’autopsie se termine le plus vite possible et le fait régulièrement savoir au brigadier général McHugh.
Les agents fédéraux quittent la pièce un court instant, le temps pour les médecins de passer le cadavre aux rayons X. Ils ne lâchent toujours pas le cadavre des yeux et assistent à la radiographie à travers la porte vitrée.
Avant de rentrer dans la salle d’autopsie, Fox O’Neil et Jim Sibert se consultent rapidement. Les deux agents des services secrets présents à l’autopsie étaient les gardes du corps du Président. Revenus de Dallas avec le cadavre, ils ne se sont ni changés ni nettoyés. Sur leurs vêtements, il y a encore des taches de sang, des morceaux d’os du crâne et du cerveau de l’homme qu’ils étaient censés protéger. Les deux agents du FBI décident de surveiller discrètement les deux agents du Secret Service tout au long de l’autopsie. À chacun le sien.
Après avoir examiné les radios, les chirurgiens montrent aux agents fédéraux des fragments de balles et d’os du crâne dans le cerveau de JFK. Une question se pose : quel type d’autopsie pratiquer ? La famille souhaite une autopsie partielle. Les agents du FBI plaident pour la totale. L’amiral en charge de l’hôpital de Bethesda tranche en leur faveur.
Peu après, le général Wehele, commandant militaire du district de Washington, tente de faire irruption dans la salle d’autopsie. Fox O’Neil lui barre le chemin.
« Qui êtes-vous, jeune homme, pour m’interdire l’accès ?
– FBI ! Que venez-vous faire ici ? »
Ayant entendu dire que le cercueil présidentiel a été cassé durant le transfert, le général est venu constater les dégâts : « Il n’est pas approprié qu’un président des États-Unis soit enterré dans un cercueil endommagé. »
L’agent du FBI l’accompagne jusqu’au cercueil pour mesurer les dégâts. Dans les heures qui suivent, un nouveau cercueil flambant neuf est livré dans la salle d’autopsie, tandis que des militaires évacuent l’ancien.
Qu’est-il advenu du cercueil endommagé ?
Il a été détruit sur ordre de personnes haut placées, explique Fox O’Neil.
Qui a donné l’ordre ?
J. Edgar Hoover.
Pourquoi ?
Hoover ne voulait pas qu’il serve d’objet de culte. Qu’on puisse en vendre tout ou partie à de riches collectionneurs.
Comment a-t-il été détruit ?
Largué d’un avion militaire
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