FBI
soviétique contacté par Lee Harvey Oswald à Mexico. Pourquoi se sont-ils interrompus quand il est entré ? « Encore ce Kostikov, écrit Hosty dans ses mémoires. Qui était-il, et que se passait-il ? On me cachait la vérité. On avait levé les ponts-levis. M’avait-on laissé en dehors ? À l’évidence, il y avait des informations sensibles concernant les contacts d’Oswald avec les Soviétiques et les Cubains. »
James Hosty est à la frontière de territoires sur lesquels les dirigeants du FBI ne souhaitent pas qu’il s’aventure.
Le piège
Le 26 novembre 1963, James Hosty et l’un de ses collègues de Washington récupèrent les pièces à conviction collectées par la police de Dallas. Il ne leur faut que quelques heures pour tout photographier et remettre les clichés à la police, comme convenu. Ils font diligence : un avion du FBI attend pour acheminer le tout à Washington. Ils sont sur le point d’en terminer quand le capitaine Will Fritz leur apporte des pièces qui ont été oubliées. Il y a là l’une des douilles recueillies au sixième étage du Texas School Book Depository. Il y a aussi le carnet d’adresses de Lee Harvey Oswald, dans lequel James Hosty a vu son nom et son numéro de téléphone, dans l’après-midi du 22 novembre. Avant de photographier le carnet, Hosty entre dans le bureau du SAC, qui est en grande conversation avec une des « huiles » venues de Washington.
« Je voudrais vous montrer le carnet d’adresses dont je vous ai parlé, dit Hosty. Voici mon nom, mon téléphone professionnel, mon adresse et le numéro d’immatriculation de ma voiture, et la date de mon premier contact avec Marina Oswald. »
Sans mot dire, les deux responsables du FBI se penchent sur le petit cahier ouvert à la lettre H. L’agent du FBI jurerait que ses deux supérieurs se sont entre-regardés « d’une drôle de manière ». Il quitte la pièce sans rien ajouter, mais passablement troublé.
Quelque temps plus tard, Hosty comprend que les dirigeants du FBI l’ont chargé de récupérer les pièces à conviction dans l’espoir qu’il déchirerait la page du carnet où Oswald a consigné ses coordonnées. Pourquoi ? Toujours pour la même raison : éviter que J. Edgar Hoover ne pique une de ses légendaires colères, et ne pas « embarrasser » le Bureau.
Une fois ressorti du bureau, Hosty entreprend de photographier les dernières pièces à conviction. L’agent chargé de convoyer le tout à Washington le presse. Tant pis, lui dit-il, on n’a pas le temps de tout faire. Washington réclame les pièces à conviction, un avion est déjà sur le tarmac de l’aéroport, prêt à décoller. Alors, en désespoir de cause, Hosty laisse filer le carnet d’adresses de Lee Harvey Oswald sans avoir photographié autre chose que sa couverture.
Au « Siège du Gouvernement », l’agent chargé de dépouiller le carnet tombe sur le nom de James Hosty. Il omet de mentionner que ce nom figure parmi les contacts d’Oswald. Par la suite, il dira avoir agi ainsi par pitié, pour épargner à son collègue les foudres de J. Edgar Hoover. Hosty appréciera, mais pensera que son collègue lui aurait rendu un plus grand service en disant la vérité. L’agent miséricordieux a été promu aux affaires internes du FBI, où il est chargé d’enquêter sur les « écarts » de ses collègues.
Plus James Hosty tente de découvrir la vérité, plus il a l’impression de s’enfoncer en territoire ennemi. Les réflexes bureaucratiques, la paranoïa des services de contre-espionnage du FBI ou de la CIA, brouillent les cartes. Il lui faudra des années pour entrevoir un bout de réalité et mettre au jour ce que les dirigeants du FBI voulaient lui cacher. Mais, auparavant, transportons-nous à plus de 1 500 kilomètres de là, dans la banlieue de Washington, où deux autres Agents spéciaux s’aventurent jusqu’à approcher de l’invraisemblable vérité.
Le mystère de l’autopsie
Francis X. O’Neil, dit le « Fox », a vu John Fitzgerald Kennedy pour la première fois au sortir de la guerre, dans une situation plutôt embarrassante : le jeune Kennedy était dans une voiture, débraillé, une jeune fille sur les genoux. L’agent de police Francis X. O’Neil a fait son travail : il a verbalisé. Le « Fox » a vu John Fitzgerald Kennedy pour la dernière fois vingt ans plus tard, dans une situation plutôt lugubre : le président Kennedy
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