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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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début des années 1950, il se voit confier une mission de confiance : les rapports avec une toute jeune agence du gouvernement américain qui empiète déjà sur les prérogatives du Bureau, la CIA. Rapidement, le voici directeur adjoint, puis numéro trois du Bureau avec, sous ses ordres, les trois grandes divisions : à trente-huit ans, il supervise les grandes enquêtes criminelles, les enquêtes spéciales concernant le crime organisé, et les affaires de renseignement. Il a un droit de regard sur les relations publiques du Bureau et assure la liaison avec le président des États-Unis, le roublard Lyndon Johnson dès 1964.
    Hoover et Tolson sont déjà sur le déclin, « ralentis par l’âge », dit joliment Deke. Le directeur lui délègue tout ce qu’il peut. Deke a pratiquement les clefs du Bureau. Que retient-il des années 1960, les plus « excitantes » de sa vie ? Un mystère, celui de J. Edgar Hoover. Comment dépeindre son J. Edgar Hoover ? Vaniteux ? Orgueilleux ? Imbu de lui-même ? DeLoach parle de son goût de la publicité, du soin qu’il attache à son apparence, à l’ordonnancement de sa tenue qui trahit de longues minutes passées chaque matin devant un miroir.
    Le romancier Marc Dugain a dit que si l’on voulait se faire une idée de Hoover, il n’était que de regarder les bibelots disposés sur son bureau. Or, contrairement à la légende, il n’y avait pas plus dépouillé que ce meuble de bois laqué sur lequel trônaient deux drapeaux américains encadrés par deux lampes et un téléphone de bakélite voisinant avec une bible noire, cadeau de sa mère. Nul besoin de bimbeloterie pour impressionner. Tout est affaire de style. Le geste et la pose forcent la crainte. Le patron du FBI aimait à venir à la rencontre de ses invités, qu’il accueillait d’une solide poignée de main parfois maçonnique. Gare aux mains moites : plus d’un agent fut renvoyé pour avoir laissé un peu de transpiration palmaire sur la main de J. Edgar Hoover. Le patron invitait sa victime à s’installer sur la chaise, à droite du bureau, avant de retourner s’asseoir dans son fauteuil rouge. « Alors, se souvient Cartha DeLoach, il vous toisait tel Louis XIV sur le trône de France. » J. Edgar se réjouissait tout particulièrement quand la lumière du soleil frappant la baie vitrée derrière son bureau venait éblouir le visage de la malheureuse proie qui lui faisait face.
    Cartha DeLoach explique que l’ego surdimensionné de Hoover allait de pair avec sa capacité de travail. « Monsieur Hoover était-il strict ? se demande DeLoach. Il se devait de l’être pour superviser une agence comme le FBI, qui nécessite d’être dirigée de manière quasi militaire. Il était la locomotive qui tire le train. Je ne crois pas que personne, y compris Clyde Tolson, ait réellement connu l’homme, ni même s’en soit approché tant soit peu. » À force de scruter les faiblesses humaines, J. Edgar était devenu un expert. On le savait à l’affût des moindres écarts et dérapages. Il inondait les Présidents de détails croustillants sur la vie privée de leurs collaborateurs ou adversaires.
    J. Edgar Hoover a épuisé onze Présidents. Animé du seul désir de perdurer, il a servi ou desservi certains des géants du XX e  siècle : Franklin D. Roosevelt, Harry Truman, Dwight Eisenhower, John Fitzgerald Kennedy, Lyndon Johnson ou Richard Nixon ont été de ceux-là. Pourtant, sur son bureau ne trône qu’une seule photo : celle d’un des dix-huit Procureurs généraux qu’il a dû affronter, Harlan Fiske Stone, celui qui lui confia les rênes du FBI en 1924. Une manière, pour Hoover, de dire qu’il n’oublie rien du passé.
     
    J. Edgar Hoover a grandi dans le district de Columbia, à Washington, qui était alors une petite ville de province à la mentalité sudiste étouffante et étriquée. Où qu’il se trouvât, il était toujours dans l’ombre de la Maison-Blanche. Washington était à la fois son univers et son horizon, sa patrie et sa maison, une forteresse qu’il défendra toute sa vie contre les terroristes anarchistes, les gangsters pilleurs de banques, les saboteurs nazis, les espions communistes, les Noirs, les homosexuels, les pervers et les hippies.
    Le jeune Hoover
     
    Tout jeune déjà, J. Edgar Hoover était un homme de dossiers et d’archives. Son premier emploi en tant qu’archiviste de la Librairie du Congrès le familiarise avec un

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