Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
Vom Netzwerk:
d’écoute par un faisceau de câbles plus ou moins bien dissimulés.
    À Boston comme dans toute la Nouvelle-Angleterre, Mafia rime avec Raymond J. Patriarca, sans doute un des parrains les plus teigneux du continent nord-américain. Pendant la prohibition, Patriarca s’est fait remarquer en attaquant les convois d’alcool de contrebande qu’il était censé protéger. Une fois devenu chef de la famille de Providence, il règne sur ses hommes par la terreur. Pour l’exemple, il demande à un père de tuer son propre fils. En larmes, l’homme refuse ; il est exclu de la Famille et ne doit d’avoir la vie sauve qu’à l’intervention du numéro deux de Patriarca. Rien d’étonnant, dans ces conditions, à ce que celui-ci devienne, au début des années 1950, le Capo dei Capi, le chef de la Mafia de toute la Nouvelle-Angleterre. Son territoire s’étend presque jusqu’à New York et comporte un des hauts lieux du crime organisé, Boston, qu’il a confié à son bras droit, Gennaro Jerry Angiulo.
    Début 1962, le FBI place un micro dans les bureaux de la société contrôlée par Raymond J. Patriarca, Coin-O-Matic Distributing Company, au 168, Atwells Avenue, à Providence, dans la banlieue de Rhode Island. Les techniciens du FBI ont pénétré par effraction dans les locaux du parrain. Pas question de demander l’autorisation, de crainte de tomber sur un des juges achetés par le parrain. Raymond Patriarca ne se méfie pas et parle librement de ses activités criminelles. Les écoutes du FBI auraient pu fournir à la justice suffisamment d’éléments pour résoudre quasi toutes les grandes affaires criminelles de la Mafia des années 1960 à Boston.
    À l’époque, comme toutes les grandes métropoles de la côte Est, Boston est sous la coupe du crime organisé. Deux camps se disputent la ville : les Irlandais et les Italiens. Entre les deux navigue une petite armée de tueurs et de gangsters toujours prêts à se vendre au plus offrant. Parmi tous les hommes du milieu, deux tueurs se distinguent par leur cruauté : Jimmy l’« Ours » Flemmi, et Joseph l’« Animal » Barboza. Leur réputation est telle que les photographes refusent d’être crédités quand les journaux publient les clichés de leur arrestation.
    L’« Animal » et l’« Ours »
     
    De l’avis de tous les enquêteurs, Joseph l’« Animal » est un des tueurs les plus vicieux de Nouvelle-Angleterre. Son CV a de quoi faire pâlir d’envie bien des mafieux. De parents portugais et américain, il rêve de devenir le premier non-Italien à entrer dans la Mafia. Mais, dans son dos, Raymond J. Patriarca le traite de nègre.
    Au début de 1964, Raymond Patriarca impose à l’« Animal » une demande d’autorisation chaque fois qu’il a l’intention de tuer quelqu’un. Dès lors, l’« Animal » est reçu régulièrement par le parrain dans les bureaux de la Coin-O-Matic. Toutes leurs conversations sont enregistrées par le FBI. En mai 1965, l’« Animal » demande au parrain l’autorisation d’éliminer un de ses concurrents qu’il traque en vain depuis trois mois. Il a l’intention d’incendier l’immeuble où vit sa proie ; si les flammes ne le consument pas, l’« Animal » et ses hommes le tueront dès qu’il sortira. Le parrain s’inquiète : l’immeuble est donc désert ? Non, le premier étage est occupé par la mère de la cible.
    « Tu veux tuer sa mère ! s’indigne Patriarca.
    – C’est pas ma faute si elle vit là », répond l’« Animal ».
    Raymond J. Patriarca ne donnera pas l’autorisation d’opérer à l’« Animal ».
    Jimmy l’« Ours » Flemmi, partenaire de l’« Animal », n’est pas non plus un tendre. Lui aussi tue comme il respire. Fin 1964, lors d’une rixe, il décapite un ancien détenu et abandonne le corps dans une cité pauvre ; on ne retrouvera jamais la tête. L’« Ours » s’est convaincu de devenir le premier tueur à gages de la région. La nouvelle arrive aux oreilles de l’Agent spécial Dennis Condon, qui note dans un rapport daté de mai 1964 : Jimmy l’« Ours » Flemmi affirme n’être plus intéressé que par une chose : tuer des gens, car, dit-il, « c’est mieux que de braquer des banques ».
    Gennaro Jerry Angiulo, le parrain de Boston et numéro deux de Raymond J. Patriarca, convoque l’« Ours » dans son bar de Tremont Street pour lui donner ses instructions. À partir de maintenant, lui dit-il,

Weitere Kostenlose Bücher