FBI

l’« Animal » Barboza dans un attentat à la bombe perpétré contre sa voiture. « Il faut quitter la ville, lui déclare H. Paul Rico ; je ne peux rien faire pour toi. Fais-toi oublier. Je te dirai quand tu pourras revenir. » Stephen « Porte-Flingue » et Frank Salemme partent se réfugier à New York, où Rico prend régulièrement de leurs nouvelles et les tient informés de l’évolution de leur situation.
    Au début des années 1970, à Boston, la criminalité organisée reprend du poil de la bête. La Mafia a retrouvé de sa puissance, et du côté des Irlandais les gangs sont plus déchaînés que jamais. Le FBI va très vite avoir besoin à nouveau des services de Stephen « Porte-Flingue ». Il est l’homme de la situation. En raison de ses origines italiennes, la Mafia lui fait confiance. Lui n’a aucun scrupule à la trahir, pas plus qu’il ne se gêne pour dénoncer au FBI ses associés du milieu irlandais. Mais, avant son retour, il faut régler ses ennuis judiciaires. L’assassinat du petit truand irlandais ne pose pas trop de problèmes : le procès de deux des complices de « Porte-Flingue » s’est soldé par un non-lieu dont il devrait logiquement bénéficier. En revanche, l’attentat contre l’avocat de l’« Animal » est plus délicat : il a eu lieu dans le comté de Middlesex ; l’avocat s’en est sorti de justesse, mais il y a perdu une jambe. Le procureur du comté réclame une tête. Rico et Condon vont lui fournir celle de Frank Salemme, le complice de « Porte-Flingue ».
    H. Paul Rico et Dennis Condon ont pris sous leur aile un nouvel agent. Il s’appelle John Connolly, dit « Zip ». C’est un gamin du quartier sud de Boston, le quartier irlandais. Il a grandi avec les futures figures de proue du milieu irlandais. Il connaît tous les truands et les appelle par leurs surnoms ou leurs diminutifs. Il est la relève des deux agents, usés par plus d’une décennie de coups tordus. H. Paul Rico va bientôt rejoindre le bureau de Miami, dernière étape avant une retraite qui s’annonce d’ores et déjà aussi ensoleillée qu’active. Dennis Condon est sur le point d’occuper un poste important au sein de l’administration du gouverneur de l’État, Michael Dukakis. C’est lui qui a poussé le jeune « Zip » à entrer au FBI. Il a rencontré le jeune homme par l’intermédiaire d’un policier ami de la famille Connolly. La candidature de « Zip » a été appuyée auprès de J. Edgar Hoover par une lettre d’un autre de ses amis, homme politique de son état. « Zip » est nommé Agent spécial à la fin de 1968. Son premier poste est à San Francisco, puis il est muté à New York dans une toute nouvelle unité chargée d’infiltrer les pilleurs de camions. Ses collègues s’appellent John Good, Joe Pistone ou encore Tony Amoroso. Ils deviendront amis et seront toujours derrière lui dans les rudes épreuves de sa fin de carrière. John Connolly est enfin régulièrement en contact avec son collègue de Boston, Dennis Condon ; il lui arrive même de lui rendre service.
    Début 1972, comme chaque semaine, Stephen Flemmi rencontre son comparse Frank Salemme sur un banc de Central Parc, à New York, pour faire le point de la situation. « Porte-Flingue » annonce à son ami mafieux qu’il quitte le pays pour aller se réfugier au Canada. Les deux hommes se séparent. Quelques minutes plus tard, alors qu’il remonte la 83 e Rue en direction de la 3 e  Avenue, Frank Salemme croise « par hasard » l’Agent spécial John Connolly, qui le reconnaît et l’arrête. Pour bien montrer que cette arrestation n’a pas été préméditée, Connolly n’a pas ses menottes sur lui. Sous la menace de son arme, il fait monter Salemme dans un taxi et le conduit au quartier général du bureau de New York, qui se trouve sur la 3 e  Avenue, vingt blocs plus bas. Quand on lui demandera par la suite comment il a fait pour reconnaître le mafieux, l’Agent spécial « Zip » dira que son ami Dennis Condon lui avait fait parvenir des photos de Salemme, qu’il recherchait, pour le cas où… Au Bureau, un des SAC de New York remet ses propres menottes à « Zip » pour qu’il puisse immobiliser le mafieux. Les autres agents le regardent d’un air envieux. La légende de Connolly commence…
    Les mystères de Boston
     
    John Connolly rêve d’être muté à Boston. En 1975, ses états de service le lui permettent enfin. Il est attendu