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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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eux. Le sergent Robert Long, responsable de la Major Crime Unit de la police d’État, met ses hommes en planque. Au bout de quelques jours, ils s’aperçoivent que Whitey Bulger et Stephen Flemmi reçoivent dans le garage tout ce que la ville compte de truands. La police d’État loue un appartement crasseux situé dans une impasse fréquentée par les poivrots, juste en face du garage de Bulger. Pendant de longs mois, les policiers en planque assistent à un spectacle édifiant. Outre la procession des petits criminels, elle voit défiler les mafieux. Il y a Donato Angiulo, un des cinq frères qui règnent sur la mafia de Boston, et Larry Zannino, le numéro deux de la Famille. Zannino est une vieille connaissance de Flemmi. Chaque fois que le mafieux débarque, le garage prend des allures de fourmilière : tous les hommes de Whitey et de « Porte-Flingue » convergent vers sa voiture ; on s’embrasse, on se salue : chacun veut sa part du parrain ! Après chacune de ses discussions avec Bulger et Flemmi, Zannino sort et, devant tout le monde, les embrasse sur les deux joues. Une fois, les policiers observent une scène inquiétante. À la sortie du garage, deux hommes attendent le parrain : le premier s’avance vers Zannino, qui l’embrasse ; mais quand le second veut lui présenter ses respects, le parrain le frappe violemment. L’homme tombe sur les genoux, tandis que Zannino lui hurle dessus. Bulger et Flemmi sont aux premières loges. Au loin, les policiers enragent, car ils ne peuvent entendre ce qui se dit.
    Il leur aura fallu de longs mois pour arriver à poser un micro dans le bureau de Whitey Bulger. D’abord, ils ont dû convaincre un juge tatillon et respectueux du droit des citoyens. Puis il leur a fallu surmonter différents obstacles techniques, planquer des nuits entières dans une impasse hantée par des poivrots et des homosexuels, dans l’attente de pouvoir pénétrer dans le garage et y placer leur installation. Une fois les micros posés, les premières conversations se révèlent passionnantes. Mais, brusquement, du jour au lendemain, le contenu des conversations change : Whitey Bulger se lance dans de grandes tirades à la gloire de la police d’État ; dès qu’il est question d’affaires, les hommes de Bulger quittent le bureau. À l’évidence, quelqu’un a informé Whitey de la présence d’un micro. La police d’État insiste et obtient de la justice de pouvoir placer sous surveillance une cabine téléphonique d’où Whitey passe tous ses coups de fil ; Bulger n’y remettra plus jamais les pieds. Elle tente enfin de poser un micro dans la voiture où Whitey Bulger et Stephen Flemmi ont toutes leurs conversations. Les policiers retournent voir un juge, le convainquent qu’ils disposent de suffisamment d’éléments pour installer leurs micros. L’autorisation obtenue, ils essaient de placer un micro, mais en vain : la première fois, ils n’arrivent pas jusqu’à la voiture, défendue par des molosses ; la seconde fois, ils sont chassés par une alarme. Les policiers décident d’user d’une autre tactique. Ils arrêtent Flemmi alors qu’il est à bord du véhicule. Après avoir contrôlé son immatriculation, ils embarquent la voiture au prétexte que le fichier la donne pour volée. Fou de rage, Flemmi abat son jeu : « Dites à votre putain de commandant que, s’il veut mettre un micro dans ma voiture, je la lui amènerai moi-même au 1010 ! » (siège du QG de la police d’État). Les policiers réalisent alors que Whitey et « Porte-Flingue » sont au courant de tous leurs mouvements. Quelqu’un les a informés.
    Le 4 août 1980, la police d’État convoque une réunion de crise dans une suite du Ramada Inn. Il y a là le gratin de la lutte contre la criminalité organisée. Absents remarqués, John Connolly et John Morris. Le plus haut gradé de la police d’État accuse à mots couverts le FBI d’être à l’origine des fuites. « Tout le monde sait, dit-il, que Bulger et Flemmi sont des informateurs. » Faute de preuves, il ne va pas plus loin dans ses accusations. Deux jours plus tard, il reçoit un coup de fil de John Morris, furibard, qui le prie de cesser de dire du mal du Bureau…
    La ville dont le prince est un tueur
     
    Fort de la protection du FBI, Whitey Bulger se croit tout permis. Et il a raison, puisque tout lui est en effet autorisé. Paul Corsetti, journaliste du Herald American , un des quotidiens du groupe de

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