FBI
pouvoir le prendre en flagrant délit.
Le dimanche 18 mai 1985, le bureau de Northfolk est prêt à intervenir. La veille, une écoute téléphonique au domicile de John Walker a alerté le FBI. Il se prépare peut-être une livraison. Six voitures et un avion de surveillance sont mobilisés. En cas de besoin, soixante-cinq agents du bureau de Washington sont prêts à venir en renfort. La filature commence. Il est un peu plus de 10 heures du matin.
La Chevrolet Astro Van flambant neuve de John Walker quitte Northfolk. Walker est sur ses gardes. Il vérifie qu’il n’est pas suivi, s’arrête, fait mine de fouiller dans le vide-poche, jette un coup d’œil aux alentours. La voiture repart, puis, brusquement, effectue un demi-tour des plus dangereux avant de prendre la direction du sud.
L’Astro s’engage sur l’Interstate 64 en direction de la Virginie. John Walker se dirige vers Washington, où il va sans doute « livrer » sa marchandise. L’alerte est donnée. Les renforts du WFO prennent le relais de leurs collègues à une cinquantaine de kilomètres de la capitale fédérale. Malgré le fantastique dispositif qu’il a déployé, le FBI perd la trace de John Walker dans le bois de la Virginie du Nord. Pour ne pas être repéré par Walker sur les petites routes de campagne, le Bureau a dû alléger le dispositif de filature. Il a retiré les voitures et laissé l’avion, qui a rapidement perdu le contact en raison des frondaisons.
Le responsable de l’opération connaît bien le dossier Walker. Il sait que, après avoir livré ses documents, John Walker revient toujours sur les lieux pour récupérer l’argent qu’y dépose le KGB. Des dizaines de guetteurs sont dissimulés dans les bois et attendent que Walker reparaisse. Peu avant 20 heures, les Agents spéciaux signalent son retour.
20 h 30 : John Walker arrête sa voiture, en descend, fait quelques pas, puis remonte et redémarre. Sur place, les agents du FBI trouvent une cannette vide de limonade Seven-up avec une marque orange. C’est le signal : tout va bien. Les agents récupèrent la cannette.
Peu après, ils notent l’arrivée sur les lieux d’une voiture avec à son bord un homme, une femme et un enfant. L’immatriculation, DSX 144, leur apprend que le véhicule est enregistré au nom du troisième secrétaire de l’ambassade soviétique à Washington, Alexei Tekachenko, un agent du KGB. Le conducteur en descend, cherche la cannette. Ne la trouvant pas, il bat en retraite.
L’Astro s’immobilise à un carrefour et John Walker en descend sans éteindre les phares. Il se dirige vers un bosquet, s’arrête au pied d’un panneau « Chasse interdite », regarde autour de lui et se baisse. Puis il regagne sa voiture, qui s’éloigne. Au pied du panneau, les agents saisissent un plein sac de détritus et, au fond, une pile de documents top-secret.
Plutôt que de rentrer directement chez lui, John Walker prend une chambre dans un hôtel de la région, le Ramada Inn de Rockville. L’agent chargé du dossier, Robert Hunter, et son adjoint, James L. Kolouch, s’y rendent pour l’arrêter. Les deux Agents spéciaux ressemblent plus à des comptables qu’à des superflics. La quarantaine fatiguée, ils n’ont d’expérience des armes à feu que celle acquise au polygone de tir de Quantico. Ils savent que John Walker a l’habitude de dire qu’il aimerait mourir dans un duel au pistolet ou à l’occasion d’une fusillade. Ils ont enfilé leurs gilets pare-balles, mais se sont juré de tout faire pour arrêter l’espion vivant. Ils ne seront pas les premiers à ouvrir le feu.
Les deux agents se postent à hauteur de l’ascenseur, au septième étage du Ramada Inn. Peu après, un Agent spécial se faisant passer pour le réceptionniste demande à John Walker de descendre sous prétexte que son Astro a été heurtée par une autre voiture. Walker quitte sa chambre. Il est sur ses gardes et a dégainé son arme, un revolver de calibre 38, qu’il braque sur les deux agents qui lui font face, à côté de l’ascenseur.
« FBI, jetez votre arme ! »
John Walker sait qu’il n’aura pas le temps de tuer les deux hommes. Il laisse donc tomber son arme et se rend.
Pendant ce temps, au quartier général, les responsables du FBI passent en revue les documents déposés dans les bois par Walker. Ils n’ont jamais rien vu de tel. Il y a là des dizaines de pièces ultra-confidentielles. Nombre d’entre elles
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