FBI
à courir. Il les suit, pensant qu’ils savent mieux que lui ce qu’il convient de faire. Les trois hommes s’engouffrent dans un bâtiment d’une dizaine d’étages, long comme un bloc d’immeuble. C’est la troisième tour du World Trade Center, le WTC7. Les deux pompiers et le directeur du NYFO se réfugient derrière un pilier de béton. Un des pompiers dit à Barry Mawn :
« Accrochez-vous à votre voisin et ne le lâchez sous aucun prétexte. Avec votre autre main, couvrez votre nez et votre bouche du mieux que vous pourrez ! »
Au même instant, c’est la tour Sud qui s’effondre. Le souffle fait voler en éclats la baie vitrée du WTC7, et des milliers de bouts de verre tranchants comme des poignards fendent l’air. Derrière son pilier, Barry Mawn entend les rafales de morceaux de verre se briser contre le béton dans un bruit d’arme automatique. Puis tout devient noir ; Mawn n’arrive même plus à distinguer les traits du pompier auquel il s’agrippe. Un épais brouillard de poussière d’amiante, accompagné de tornades de débris, s’abat sur le quartier. Mawn ne parvient plus à respirer, il pense : « Je vais mourir. »
Soudain, un rai de lumière jaillit des ténèbres ; un homme équipé d’une puissante torche émerge d’un nuage de poussière en hurlant : « Y a-t-il quelqu’un ? »
Les pompiers prennent la décision de remonter dans les étages afin d’évacuer les personnes encore présentes sur les lieux. Le directeur du Bureau se précipite, quant à lui, vers l’issue la plus proche.
Au lendemain de l’attentat, Barry Mawn fait le bilan de ses pertes. Le Bureau ne compte qu’un mort, Lenny Hatton, resté dans les tours aux côtés des équipes de secours.
Quelques heures plus tard, la troisième tour du World Trade Center, le WTC7, s’effondre à son tour. La destruction de cette troisième tour fera couler beaucoup d’encre et soulèvera beaucoup de questions restées à ce jour sans réponse. C’est dans le WTC7 que se trouvaient une partie des archives les plus sensibles de l’administration américaine, ainsi que des locaux de la CIA, ceux de la cellule de crise de la ville de New York. Situé à plusieurs centaines de mètres des deux tours jumelles, le WTC7 s’est donc effondré quelques heures après l’attentat.
L’impossible scène du crime
De retour à son bureau, le directeur du NYFO rassemble tous ses hommes. Le Bureau a compétence sur cette affaire : c’est donc à lui de diriger ce qui s’annonce déjà comme la plus grande enquête de l’histoire des États-Unis. Bientôt, un poste de commandement composé de représentants de cinquante agences fédérales sera mis en place, et des milliers de policiers et d’enquêteurs mis à la disposition du Bureau. Mais, pour l’heure, Barry Mawn a conscience qu’il ne peut traiter cette enquête comme les autres. Le substitut du procureur de Manhattan, Mary Jo White, lui demande ce qu’il compte faire pour sécuriser la « scène du crime ». Il entraîne la jeune femme au-dehors, remonte avec elle en direction des ruines des deux tours. Les trottoirs sont jonchés de débris et couverts d’une épaisse couche de poussière. Des tonnes de ferraille, de béton et de verre s’entassent en lieu et place du World Trade Center.
« Maintenant, je comprends ce que vous voulez me dire, lâche Mary Jo White. Ce n’est vraiment pas une scène du crime comme les autres… »
Normalement, Barry Mawn aurait dû boucler le quartier pour lancer ses équipes à la recherche d’indices. Il aurait fallu récupérer tous les morceaux des deux avions, les restes des bagages et surtout des cadavres des passagers afin de pouvoir les identifier grâce à leur ADN. Mais comment différencier les restes de leurs corps de ceux des quelque 3 000 personnes victimes de l’effondrement des deux tours ?
Pour l’avoir eu au téléphone, Barry Mawn sait que le maire de New York souhaite déblayer les lieux au plus vite. Voilà pourquoi le responsable du FBI décide de ne pas délimiter la « scène du crime ».
Le directeur du NYFO donne néanmoins l’ordre à ses agents et aux secouristes de mettre de côté tout ce qui ressemblerait à des indices. Il envoie des agents à la décharge de Statent Island pour fouiller les débris qui y sont déversés par pleins camions, ainsi qu’à la morgue.
Au milieu des débris, à quelques blocs des ruines, parmi les millions de feuilles de papier
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