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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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de comprendre ce que les prisonniers enduraient. En outre, les officiers de la CIA qui s’occupent d’Abou Zoubaydah lui ont assuré que tout ce qu’ils faisaient était cautionné par la Maison-Blanche, et qu’il ne risquait rien. De retour à Washington, il expliquera à Pat d’Amuro qu’il n’avait aucune objection morale à participer aux séances, les officiers de la CIA agissant de manière « professionnelle ».
    Pat d’Amuro n’entend pas laisser passer l’incident sans réagir. Il sait qu’il doit faire vite, et pousser le Département de la Justice et le Bureau à prendre position. L’affaire Zoubaydah risque en effet de se reproduire souvent. Le FBI désire interroger tous les terroristes d’Al Qaida détenus dans les prisons secrètes de la CIA ou dans les camps de détention, comme celui de Guantanamo. Des dizaines d’agents du FBI risquent de se retrouver dans la même situation qu’Ali Soufan. Fin juillet, Pat d’Amuro discute de la question avec de hauts fonctionnaires de la Justice, dont Michael Chertoff, alors Assistant Attorney general pour la section criminelle, et le directeur du FBI, Robert Mueller. À tous, d’Amuro explique que la torture est inutile : les militants d’Al Qaida sont entraînés à résister aux interrogatoires des policiers de leurs pays respectifs, qui sont autrement plus brutaux et cruels que les gens de la CIA. Ils s’attendent à ce que les Américains les torturent, pas à ce qu’ils les traitent en êtres humains. Le Bureau a déjà obtenu pas mal d’informations sans recourir à des techniques sauvages. D’Amuro souligne que, quand l’Agent spécial connaît parfaitement son dossier, il peut amener un prisonnier à dire la vérité. À l’inverse, si on le torture assez longtemps, on peut tout au plus l’amener à dire ce qu’on souhaite entendre.
    À l’intention du directeur du FBI, Pat d’Amuro ajoute : « Un jour, le FBI va être appelé à témoigner, et je veux pouvoir dire que nous n’avons pas participé à ce type d’activités. » Puis il conclut avec fermeté : « Nous ne faisons pas ce genre de choses. » Robert Mueller approuve. Il décrète que, « désormais, plus aucun agent du FBI ne prendra part à des interrogatoires où ce type de techniques est employé ».
    Quelque temps plus tard, une rencontre au sommet réunit le directeur du FBI, Robert Mueller, celui de la CIA, George Tenet, Pat d’Amuro et son homologue au sein de l’Agence, afin d’apporter une solution au problème. Le Bureau n’a pas renoncé à l’idée d’interroger les terroristes détenus par la CIA. D’Amuro demande que le Bureau soit autorisé à questionner les détenus avant que la CIA ne recoure à ses « techniques spéciales ». Il ajoute que le Bureau aurait un scrupule moral à interroger des détenus venant d’être torturés par la CIA. Le Bureau et l’Agence ne trouveront pas d’accord, et les Agents spéciaux n’assisteront plus à des scènes de torture…
    L’affaire Abou Zoubaydah n’en restera pas là. Des années plus tard, un vif débat va secouer les États-Unis à propos de l’autorisation de torturer donnée par la Maison-Blanche. La CIA et la Maison-Blanche n’hésitent pas à mentir, affirmant qu’Abou Zoubaydah a parlé sous la torture du rôle de Khalid Sheikh Mohammed dans les attentats du 11 Septembre, et a fourni les informations sur José Padilla après une séance de noyade simulée. Faux ! s’insurge Ali Soufan qui, pour se faire entendre, va jusqu’à témoigner devant une commission du Sénat en mai 2009. L’affaire marque un tournant dans les relations entre le FBI et la CIA dans le cadre de la lutte contre l’axe du Mal.
    Les rapports entre le Bureau et l’armée vont eux aussi être mis à mal. Là encore, Ali Soufan va jouer un rôle important. Le 15 décembre 2001, l’armée pakistanaise arrête un citoyen saoudien qui, venant d’Afghanistan, s’apprête à entrer clandestinement au Pakistan. L’homme, qui use de faux papiers, est remis à l’armée américaine, laquelle le transfère au camp de Guantanamo en avril 2002. Interrogé cinq fois par des agents du FBI, il se contente de répéter qu’il se trouvait en Afghanistan pour acheter des faucons. Il refuse d’en dire plus et se montre « obtus », voire « agressif ». Les Agents spéciaux sont loin de se douter qu’ils ont entre leurs mains un des hommes du 11 Septembre.
    En juillet 2002, les agents relèvent

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