FBI
soixante premières années du Bureau.
DEPUE, Roger (1968-1989). Entretiens réalisés à Manassas, Virginie, le 13 février 2008.
Sorti de l’Académie en 1968, Roger Depue rejoint le bureau de La Nouvelle-Orléans où il participe à une opération d’infiltration de la criminalité organisée. À l’époque, la ville est contrôlée par le parrain Carlos Marcello, et le procureur Jim Garrison commence à s’intéresser à lui dans le cadre de son enquête sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Roger Depue rejoint le bureau de Washington, DC, au début de 1970, avant d’intégrer le premier groupe d’intervention du FBI, le Swat Team « Spider One ». Expert en armes à feu, il est nommé instructeur de tir à l’Académie du FBI de Quantico. En 1974, il prend la direction de la Behavioral Science Unit (BSU) chargée, entre autres, de traquer les tueurs en série, avant de devenir le premier administrateur du National Center for the Analysis of Violent Crime du FBI.
DEVECCHIO, Lindley, dit Lin (1963-1996). Entretiens réalisés à Sarasota, Floride, les 2 et 3 avril 2008, et le 11 février 2009.
Opération « Commission case » (1981-1985). Pour les uns, c’est un traître ; pour les autres, un héros. Après trente-trois ans de bons et loyaux services au Bureau, Lindley DeVecchio a été traîné devant les tribunaux pour meurtre et complicité avec la Mafia. Ses accusateurs – d’anciens agents, un procureur, des journalistes – lui reprocher d’avoir été trop lié à son informateur, le mafieux new-yorkais Greg Scarpa. Vingt anciens agents du Bureau, et non des moindres, prennent sa défense. Cinq d’entre eux ont versé le million de dollars de caution nécessaire à sa remise en liberté avant procès. Le 1 er novembre 2007, son procès s’est terminé par un non-lieu.
DOTLO, Craig L. (1971-2002). Entretien réalisé à New York le 19 février 2008.
Premier président de l’Association des Anciens Agents du FBI (FBIAA, 1981-1988), Craig Dotlo a fait ses premières armes à Detroit en 1971, sous la direction de Neil Welch. Il garde de se séjour une vénération pour les agents et une profonde défiance envers la bureaucratie. Pour lui, le temps fort de l’histoire du Bureau est la manifestation new-yorkaise des agents du FBI en soutien à leurs collègues Mark Felt et Ed Miller, renvoyés devant les tribunaux pour avoir ordonné des écoutes illégales.
ESTILL, Wally (1942-1972). Entretien réalisé à Knoxville, Tennessee, le 3 avril 2008.
Admis au Bureau le 5 janvier 1942, moins d’un mois après l’entrée en guerre des États-Unis, Wally Estill se retrouve propulsé en Amérique Latine où il traque les agents nazis avec ses collègues du SIS (Special Intelligence Service, division Espionnage du FBI). D’une guerre l’autre, en 1945, son action, notamment aux côtés du dictateur Somoza, au Nicaragua, prend une tournure nettement plus anticommuniste, sous les ordres de son supérieur William Sullivan. Envoyé à l’autre bout du continent nord-américain, Wally Estill est chargé de faire régner l’ordre fédéral au sein des tribus Inuits – on disait alors eskimos – avant de se retrouver au cœur des réserves indiennes Navajos du Nouveau-Mexique. Nommé SAC du bureau de San Juan de Puerto Rico, il prend part en 1965 à l’opération montée par les Américains en vue de rétablir l’ordre en République Dominicaine. Quelques années plus tard, en tant que SAC de Knoxville, il tente de déjouer un des derniers détournements d’avion sur Cuba en tirant dans les pneus de l’avion.
GABRIEL, George (1979-2006). Entretien réalisé à Arlington, Virginie, le 9 février 2008.
Agent spécial d’octobre 1979 à octobre 2006, George Gabriel a passé plus de vingt ans à traquer la criminalité organisée. Le Bureau lui doit un de ses gros succès : l’arrestation et la condamnation de John Gotti, surnommé « Don Teflon » parce que la justice semblait glisser sur lui sans pouvoir l’« accrocher ». Après les attaques du 11 septembre, il rejoint la lutte antiterroriste et s’occupe des ports au sein de la Joint Terrorist Task Force de New York.
GARRETT, Brad (1987-2006). Entretiens réalisés à Arlington, Virginie, les 1 er et 5 février 2008.
Quand il rejoint le Bureau en 1987, Brad Garrett est beaucoup plus âgé que la moyenne des nouveaux agents : il a trente-sept ans. Il a déjà derrière lui une
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