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Fidel Castro une vie

Fidel Castro une vie

Titel: Fidel Castro une vie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Clerc
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différence » et « cohérence » ; l’écrivain Leonardo Padura, créateur du personnage de l’ex-inspecteur Mario Conde, et qui cherche une voie entre « la mémoire et l’oubli » ; le général Arnaldo Tamayo, qui orbita durant sept jours en 1980 à bord du Soyouz 38 soviétique ; le cinéaste Tomás Gutiérrez Alea, auteur de
Fresa y Chocolate
et
Guantanamera
; les dissidents Elizardo Sánchez, Oswaldo Paya, Vladimiro Roca, Felix Bonne, René Gómez, Marta Beatriz Roque, Guillermo Fariñas, qui ont longuement connu les geôles de l’île et l’épreuve de grèves de la faim, Laura Pollán, présidente des Femmes en blanc, association réunissant des parentes de détenus (décédée en 2011) ; la blogueuse Yoani Sánchez, symbole de cette jeunesse à qui le régime n’inspire plus la peur de jadis ; la ballerine Alicia Alonso, toujours en piste à quatre-vingt-douze ans ; les athlètes Javier Sotomayor, Alberto Juantorena et Dayron Robles ; ajoutons même Mariela Castro, une des filles de Raúl qui, bien entendu avec quelques idées derrière la tête, s’est attachée à redonner droit de cité aux gays, lesbiennes, bi et trans de Cuba.
    Il y aura encore pour Fidel de bons moments après le retour d’Elián. Avec un art il est vrai déclinant, il va jouer de cette partition familière consistant à aller chercher à l’étranger cette reconnaissance, voire cette popularité, dont il ne peut avoir,chez lui, que des expressions contraintes. Il y avait déjà eu, le 12 avril 2000 à La Havane, la solennelle ouverture des 77, ce groupe de 133 pays qui porte les préoccupations économiques des trois quarts de la population mondiale. Le
Lider
avait alors appelé les chefs de l’humanité pauvre à organiser « un nouveau procès de Nuremberg pour juger l’ordre économique », réclamé la « destruction du FMI » et « l’instauration d’une taxe sur les transactions financières spéculatives d’un montant de 1 % ». Puis il y a eu la réunion, déjà évoquée, du Millenium à l’ONU, à New York, où Fidel a échangé une fugitive poignée de main et quelques mots avec Bill Clinton – seul président américain en exercice qu’il aura « rencontré ». Au X e Sommet ibéro-américain, en 2000 aussi, fin novembre, à Panama, il a dénoncé un complot pour l’assassiner – le six cent unième selon lui, sept cent unième pour sa Sécurité –, ce qui a provoqué une rupture d’un an avec le pays « canalier ». À la mi-décembre de cette même année, il recevra, ni crispé ni chaleureux, le nouveau président russe Vladimir Poutine, avec qui il a parlé d’une vieille dette…
    Le 8 mai 2001, Fidel sera à Téhéran, parmi ces Iraniens dont l’antiaméricanisme lui plaît ! Le 11 avril 2002, il aura l’immense satisfaction de contribuer, simplement en usant de son téléphone portable, à faire échouer un putsch au Venezuela contre son « ami et frère » Hugo Chávez. Puis, en mai 2002, il aura le plaisir d’accueillir l’ex-président Carter, qu’il avait su « entortiller » en 1977, mais toujours désireux de servir comme médiateur. En février 2003, au sommet des non-alignés en Malaisie, il craint (à bon escient) que Bush ne « dessoude » Saddam Hussein. Le 25 mai 2003, il fait un « tabac » populaire à Buenos Aires, où il s’est rendu pour la prise de fonction de Nestor Kirchner. Fin septembre de la même année, Lula da Silva, le Latino-Américain de loin le plus important du moment, en fonction depuis moins de huit mois, fait une visite d’État à Cuba, passant avec son homologue de nombreux accords de coopération. Et, en novembre 2004, c’est le président chinois Hu Jintao qui se rend à La Havane, signant avec Fidel des textes aux termes desquels son pays investira gros dans l’industrie cubaine du nickel, et l’île lui achètera un million de téléviseurs.
    Cependant, un coup de tonnerre a eu lieu en 2001 aux portes de Cuba, le 11 septembre : la destruction des tours jumelles duWorld Trade Center à Manhattan et l’attaque aérienne suicide contre le Pentagone à Washington. Fidel, avec sa perception aiguë de tout ce qui se passe aux États-Unis et sa capacité à avoir trois coups d’avance sur beaucoup, juge qu’il a du souci à se faire. Car George W. Bush, le président américain en fonction depuis le début de l’année, annonce aussitôt une « guerre contre le terrorisme », sommant « chaque pays de choisir son camp ». Or, Fidel n’a pas

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