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Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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avait
conduits en Provence, il avait dessiné pour elle un corps masculin en lui
indiquant les zones érogènes. Il l’avait fait avec la froideur et le
détachement d’un professeur d’anatomie en face d’une élève et celle-ci avait
reçu son enseignement dans le même esprit...
    – Dans
certains pays d’Afrique et d’Orient, les filles sont éduquées dès le jeune âge
en vue des plaisirs de l’homme, lui dit-il alors, et ce n’est pas une mauvaise
chose car le pouvoir de la femme s’en trouve renforcé. Même une créature aussi
belle que toi peut avoir besoin d’être initiée. Tu n’en seras que plus
redoutable.
    En
outre, le Grec avait composé pour elle un parfum dont il lui avait recommandé
de se servir avec modération et uniquement dans certaines circonstances.
    – Les
femmes de harem en usent pour exciter les sens de leur seigneur et maître mais,
avait ajouté Démétrios avec une satisfaction d’inventeur, je lui ai apporté
quelques perfectionnements.
    Ce
soir, pour la première fois, Fiora en avait mis. Très peu, juste, du bout du
doigt, une goutte derrière l’oreille et une entre les seins. C’était peu mais
elle avait tout de même l’impression d’embaumer comme une cassolette allumée.
Elle en tirait plus d’assurance, sans doute, mais aussi la bizarre impression d’avoir
changé de personnalité, d’être en train de se dédoubler en quelque sorte. Son
âme s’éloignait un peu d’un corps dont elle allait pouvoir contrôler froidement
les réactions et le comportement...
    Au-dehors
s’éteignaient les bruits de cette ville inconnue. Les feux qui mettaient un
reflet rougeâtre au plafond de la chambre étaient ceux des postes de garde
échelonnés sur les remparts et au long de la Moselle. Les cris que se
renvoyaient les sentinelles étaient en dialecte lombard, si proche du toscan
que la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’en éprouver du plaisir... La cité
luxembourgeoise, muette et noire au fond de la nuit, disparaissait
complètement. Les troupes qui l’occupaient lui imposaient ainsi leur propre
couleur...
    La
porte, en s’ouvrant, grinça légèrement. En dépit de son courage, Fiora sentit
un frisson glacé courir le long de son dos. L’instant difficile était venu, l’instant
où il fallait, plus que jamais, demeurer maîtresse d’elle-même...
    De l’ombre
se détacha une ombre plus dense que le reflet lointain de la veilleuse effleura
à peine :
    – Vous
n’êtes pas encore au lit ? fit Campobasso. Ne saviez-vous pas que... j’allais
venir ?
    – Si
fait... mais je ne me couche jamais pour attendre une visite. Ce serait me
placer en état d’infériorité...
    – Il
y a visite et visite et je n’ai pas conscience que ma présence dans cette
chambre en soit une... J’espérais...
    Elle lui
fit face brusquement, les yeux chargés d’éclairs.
    – Quoi ?
Me trouver dans ce lit, nue et les jambes écartées, n’attendant que votre bon
plaisir ?
    – Par
San Gennaro ! Quelle violence soudaine ! Ne pouvons-nous reprendre
notre conversation de tout à l’heure là où nous l’avions laissée ? Souvenez-vous !
J’allais vous prendre dans mes bras...
    Elle s’attendait
à une réaction brutale et il n’en était rien. Sa voix n’était au contraire que
douceur et prière. Il était si près d’elle que Fiora pouvait entendre sa
respiration courte et retint un sourire de triomphe : se pouvait-il qu’elle
l’eût enchaîné si vite, alors même qu’il n’avait rien reçu d’elle sinon le
droit de baiser sa main ? Le fauve était-il déjà rendu à sa merci ? Elle
eut la tentation de l’éprouver en le renvoyant avec hauteur mais une phrase de
son cher Platon délaissé depuis des mois lui revint en mémoire : « Donne
et tu recevras... »
    – Eh
bien qu’attendez-vous ? fit-elle avec un sourire provocant. Ou bien...
préférez-vous me déshabiller d’abord ?
    Elle
sentit frémir les mains qu’il posait déjà sur sa taille. Puis elles
remontèrent, caressèrent sa gorge au passage, saisirent le décolleté de la robe
et tirèrent... L’étoffe se déchira jusqu’à la taille mais, déjà, Campobasso
serrait Fiora contre lui, enfouissait son visage dans la masse des cheveux
noirs dénoués, couvrant son cou de baisers dévorants puis s’emparait de ses
lèvres avant de l’emporter jusqu’au lit où il acheva de réduire sa robe à l’état
de haillons avant de se jeter sur son corps dénudé... comme

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