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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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vers la porte.
    Lorsqu’elle se vit seule, Fiorinda se laissa tomber sur un siège, prit sa tête entre ses deux mains, et elle se mit à sangloter éperdument. Tout ce beau courage qu’elle avait montré devant Ferrière s’évanouissait brusquement à présent qu’il n’était plus là.
    Pendant ce temps, Catherine pénétrait dans une petite antichambre où régnait un demi-jour qui lui donnait un aspect presque sinistre. Un homme se tenait là, tout seul, assis sur une banquette de chêne. Il était correctement et proprement vêtu comme un gentilhomme. Mais il n’y avait pas besoin de le regarder deux fois pour comprendre que c’était ce que l’on appelait alors « un homme fort résolu », autrement dit, un bravo, un sinistre bandit.
    En voyant paraître Catherine, l’homme se leva précipitamment et se tint courbé devant elle dans une attitude de basse humilité.
    « Vite, dit Catherine, il va sortir. Va l’attendre devant la porte. Tu l’as bien vu ? Tu ne te tromperas pas ? »
    D’une voix rocailleuse qu’il s’efforçait visiblement d’adoucir, l’homme répondit avec une inconsciente familiarité.
    « N’ayez pas peur, madame, on a son portrait là, dans l’œil. On ne se trompera pas. On connaît son métier, tripes du diable. »
    Sans manifester ni surprise ni dégoût devant ce langage trivial, elle s’assura :
    « Tu sais bien ce que tu dois faire ? Répète un peu. »
    Docile, il s’exécuta :
    « N’ayez pas peur… Voilà : Je suis l’homme pas à pas. S’il entre à la Bastille. Va bien, la besogne est toute faite… S’il s’écarte du droit chemin… V’lan ! je lui flanque six pouces de fer entre les deux épaules… Comme ça, sans crier gare, pour lui apprendre à vivre… N’ayez pas peur, on connaît la manœuvre. »
    Elle avait écouté avec attention sans marquer la moindre impatience. Elle approuva doucement de la tête et précisa :
    « Donne-lui le temps d’arriver cependant. Il est inutile de te presser… Puis, fais bien attention : pour aller d’ici à la Bastille, il y a plus d’un chemin. Il n’est pas obligé de prendre par le plus court… Il est probable qu’il flânera en route… Enfin, ne précipite rien. N’oublie pas que j’aime mieux le voir à la Bastille que de le voir tomber sous ton coup de poignard. Cela est très important pour moi. »
    Elle laissa tomber une bourse convenablement gonflée qui rendit un son argentin qui parut des plus agréables à l’homme intelligent.
    Il allongea une griffe velue et subtilisa la bourse avec une dextérité qui tenait du prodige. Après quoi, il disparut lui-même.

XII – BOURG-LA-REINE
    En quittant Ferrière, Beaurevers avait franchi les ponts et, par la rue Saint-André-des-Arts, il était arrivé à la porte Buci qu’il avait franchie. Il continua son chemin, droit devant lui. À l’angle de la rue des Mauvais-Garçons, il aperçut Strapafar qui flânait le nez au vent. Il l’attendit.
    Strapafar l’avait vu de son côté. Il alla à lui. Et tout de suite il annonça :
    « Il s’est rendu à l’abbaye. Il est rentré chez lui. Il est revenu à l’abbaye.
    – Il y est en ce moment ? demanda Beaurevers.
    – Oui. Il vient d’y arriver seulement. Trinquemaille et Bouracan sont postés devant la porte.
    – Et Corpodibale ?
    – Il garde les chevaux ici près.
    – C’est bien. Allons. »
    Et, suivi de Strapafar, il se dirigea vers la rue de l’Échaudé où se trouvait alors la principale entrée de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, presque en face le pilori.
    Trinquemaille et Bouracan avaient trouvé là l’inévitable guinguette à bosquets dont le propriétaire usait de cette prairie comme d’un bien lui appartenant. Ils s’étaient fait apporter à boire sur ce terrain où ils avaient entamé d’interminables parties de boules. Ce qui leur permettait de surveiller l’entrée de l’abbaye sans en avoir l’air.
    Beaurevers et Strapafar se joignirent à eux.
    Les parties se prolongèrent jusque vers quatre heures de l’après-midi.
    À ce moment, le vidame sortit de l’abbaye. Il passa sans faire attention à ces joueurs.
    Beaurevers suivit des yeux la direction prise par le vidame. Il put s’assurer qu’il rentrait en ville. Il continua tranquillement sa partie. Seulement Strapafar s’était mis sur les trousses du vidame.
    Donc les parties reprirent de plus belle entre Beaurevers, Trinquemaille et Bouracan. Elles durèrent moins

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