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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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quelconque vous séparait d’elle, que
deviendrait-elle ?
    – Elle serait réduite à la misère, dit
Gérard qui se demandait : « Est-ce qu’elle saurait ce qui
s’est passé hier entre Adeline et moi ?… »
    – C’est cela ! reprit La Veuve.
Aujourd’hui la baronne millionnaire, la grande dame de l’hôtel
d’Anguerrand, demain rien du tout… la misère !… si vous vous
séparez d’elle… si, par exemple, vous veniez à aimer une autre
femme…
    – Ce n’est pas probable ! dit Gérard
avec la même froideur.
    – Ce que je vais vous dire… votre femme
le savait… notez cela, monsieur le baron !… Elle le savait… et
elle vous le cachait… comprenez-vous ?
    – Je comprends, fit Gérard avec une
profonde attention. Mais qu’avez-vous à me dire ?…
    – Je veux vous parler… de cette jeune
fille que… votre femme est venue voir chez moi…
    – Votre fille ? fit Gérard en
tressaillant.
    – Oui :
ma fille !
répondit La Veuve avec un horrible sourire.
    – Voyons, La Veuve ! Mon temps est
précieux. Pouvez-vous, oui ou non, me donner le moindre indice sur
Jean Nib ?…
    – Jean Nib ? Il a échappé à Finot.
Voilà tout ce que je sais. Vous connaissez Finot ?
    – Oui ! dit Gérard.
    – Eh bien ! depuis un mois Finot est
sur les dents. Finot renonce. Jean Nib n’est plus à Paris. C’est
plus que sûr ! Et vous pouvez m’en croire. Car j’ai au moins
autant d’intérêt que vous à mettre la main sur lui.
    Gérard gronda entre ses dents un juron de
rage, puis, jetant à La Veuve un regard profond :
    – Et… le baron d’Anguerrand ?
Oh ! pour celui-là, vous devez savoir, La Veuve ! Ou bien
vous n’êtes pas la femme que je croyais !…
    – J’ai perdu sa trace.
    – Malédiction ! gronda Gérard qui
pâlit.
    – Patience ! fit La Veuve avec un
ricanement. Cela peut se retrouver… Eh bien. ?… Vous vous
levez ?…
    – Adieu, La Veuve ! Je n’ai plus
affaire à vous ! fit brusquement Gérard.
    – Vous croyez cela ? grogna La Veuve
en le saisissant par le poignet. Vous vous trompez. Ou bien si vous
n’avez plus affaire à moi, j’ai affaire à vous… Je vous ai dit que
votre noble épouse, profitant d’un moment de stupidité… ils sont
rares chez moi…, mais enfin, elle en a profité.… elle a pu voir ma
fille !…
    – Que m’importe ?… allons., adieu,
La Veuve !…
    – Attendez donc !… Je dis « ma
fille … » C’est une façon de parler. J’aime tant cette jeune
fille !… Et bien, croyez-vous que votre noble et bonne épouse
me l’a enlevée ?
    – Enlevée ? fit Gérard surpris. Et
quel intérêt ?…
    – Attendez donc !… Elle me l’a
enlevée sous prétexte aussi que cette enfant vous aime… vous aime
d’amour !… Comme si une sœur pouvait aimer son frère
d’amour !… Quelle folie !…
    Gérard chancela. Un nuage passa devant ses
yeux, puis il devint pâle comme la mort.
    Il s’avança lentement sur La Veuve, hésita une
longue minute, et puis d’une voix confuse, murmura :
    – Qu’est-ce que cela veut dire ?
Dois-je croire qu’il s’agit de Lise ?…
    – Et de qui s’agirait-il donc ?… à
moins que vous n’ayez une autre sœur.
    Gérard respira péniblement. Il se disait à
lui-même : « Cet espoir est fou. Cette vieille est folle.
Et moi-même ne suis-je pas fou ? Ne sais-je pas que Lise est
morte ? Il se disait cela, mais l’espoir était le plus
fort.
    – Et vous dites ? Répétez. Voyons
que dites-vous ?
    – Je dis que votre femme, la baronne
Adeline, est venue chez moi dans la nuit où je vous ai conduit au
Champ-Marie, et qu’elle m’a enlevé Lise. Voilà ce que je dis. Cela
vous étonne ? Je vous avais assuré que Lise était morte,
n’est-ce pas ? Que Jean Nib avait épargné votre père, mais
qu’il avait frappé la fille, n’est-ce pas ? Eh bien !
j’ai menti. J’avais mes raisons pour mentir.
    Maintenant, j’ai mes raisons pour dire la
vérité. Voilà.
    – Écoutez, dit Gérard, tâchez de me
parler clairement. Je vous assure que votre vie ne tient qu’à un
fil. Si vous mentez, si vous vous jouez du misérable cœur qui bat
encore dans cette poitrine, je vous jure que vous aurez plaisanté
pour la dernière fois.
    Gérard était effrayant à voir et à entendre.
Mais La Veuve se redressa.
    – Vous menacez de me tuer. Moi, je ne
vous menace pas. Vous ne pouvez pas me tuer, vous. Si j’avais dû
mourir par l’un

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