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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Georges ! je le savais bien que tu me
reviendrais !… Ta lettre m’ordonnait d’avoir confiance… J’ai
eu confiance, Georges… je t’attendais !…
    Dans les circonstances les plus émouvantes,
Gérard gardait son sang-froid et, pour ainsi dire d’instinct,
agissait rapidement, sûrement, presque sans réflexion… Il écarta de
son esprit toute pensée autre que la nécessité de fuir et de
trouver un refuge immédiat.
    Il entraîna Lise au dehors, elle, s’appuyant
sur lui, et lui, marchant d’un pas calme et mesuré comme un de ces
bons bourgeois qui, le matin, conduisent leur dame au haut de la
Butte pour leur montrer le panorama enfumé de Paris.
    La Veuve avait descendu l’escalier après avoir
rapidement tamponné la blessure qu’elle portait au front. Elle
atteignit la porte au moment où Gérard et Lise étaient déjà vers le
milieu de la rue Saint-Vincent. Elle se mit en marche, les suivant
de loin, sans prendre d’ailleurs aucune précaution pour ne pas être
vue.
    Elle voyait Gérard et Lise à une cinquantaine
de pas devant elle, et elle ne voyait pas autre chose…
    À ce moment, elle sentit une main très lourde
se poser sur son épaule et elle entendit une voix rauque, éraillée,
qui grondait.
    – Alors, on reconnaît plus les
aminches ? V’là cinq minutes que j’suis derrière vous, La
Veuve ! Pas plan d’vous faire tourner les mirettes de mon
côté… Pourtant, j’ai pas beaucoup besoin d’attirer l’attention sur
mézigo…
    La Veuve releva la tête et vit la colossale
stature de Biribi. Alors, elle frémit. Alors, tout à coup, ses
nerfs se détendirent. Alors sa pensée retrouva sa lucidité.
    – De quoi ! ricana Biribi. Qu’est-ce
qui vous fiche à l’envers ?…
    – Biribi ! songea La Veuve dans un
rugissement de tout son être. Qu’est-ce que je disais donc que je
suis maudite ? Viens ! Suis-moi !…
    Elle saisit le colosse par un bras et
l’entraîna avec elle.
    – J’en ai à vous dégoiser, La
Veuve ! J’en ai !… commença Biribi.
    – Tais-toi ! Oh ! si tu veux
assurer ta fortune, tais-toi… Tais-toi et regarde !… Regarde
ces deux… là…
    qui tournent au coin de la rue… Regarde-les
bien… Attention !… qu’ils ne nous voient pas !… pour
Dieu ! qu’ils ne nous voient pas !…
    Gérard et Lise venaient de descendre une
petite rue étroite et débouchaient sur le boulevard Rochechouart.
Quelques secondes après eux, La Veuve et Biribi se trouvaient sur
le boulevard.
    – Tu vois l’homme qui marche devant
nous ? dit La Veuve.
    – Oui, avec la môme au casque d’or…
    – Eh bien ! écoute, Biribi…
Oh ! les voilà qui prennent un taxi… Ils m’échappent… je suis
perdue !…
    – Ohé ! fit Biribi en faisant signe
à un chauffeur qui s’arrêta. Dis donc, l’camaro, tu vois le taxi
qui file là-bas ? C’est des aminches à nous. S’agit d’les
rattraper sans les rattraper… – embarquez La Veuve… – Pourboire à
la hauteur !
    – Compris ! fit le chauffeur en
clignant de l’œil, tandis que Biribi, à son tour, sautait dans le
taxi qui, de loin, se mit à suivre celui où Gérard et Lise avaient
pris place.

Chapitre 46 UN LOGIS POUR LISE
    Dans l’auto-taxi où ils venaient de monter,
Gérard et Lise demeuraient silencieux. Depuis la rue Saint-Vincent,
c’est à peine s’ils avaient prononcé quelques mots.
    Le taxi filait vers l’adresse qu’avait donnée
Gérard. Il s’arrêta bientôt rue Roquépine. Gérard descendit, fit
descendre Lise, et, avec elle, pénétra dans une maison bourgeoise
de tranquille apparence.
    À l’entresol, il entra, lorsqu’il eut sonné,
dans une vaste antichambre décorée avec un goût somptueux.
    – Prévenez votre maître que je veux lui
parler à l’instant, dit-il au valet de chambre.
    Une minute plus tard, il était introduit dans
un petit salon, et le maître de céans, c’est-à-dire Max Pontaives,
apparaissait, la main tendue, un peu étonné de la visite qu’on
aurait dû lui annoncer, mais cachant cet étonnement sous un
sourire.
    – Comment ! dit-il, vous n’êtes pas
mort ? Vous n’êtes pas à Tombouctou, ou plus loin
encore ? Oh ! pardon ! ajouta-t-il en s’inclinant
vivement devant Lise.
    – Mon cher monsieur, dit Gérard,
voulez-vous accorder dix minutes d’hospitalité dans ce salon à
mademoiselle, et dix minutes d’entretien à moi dans votre
cabinet ?
    – Mademoiselle est chez elle, dit Max
Pontaives de son

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