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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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caractéristiques
d’un moteur que l’on met en marche.
    – En route ! fit une autre voix. Et
à demain matin !…
    – Je cours au rendez-vous de La Veuve, je
lui colloque le colis bien ficelé, puis je reviens. Comme je dois
attendre jusqu’à quatre heures, il est possible que je ne sois pas
ici avant cinq ou six heures. Mais c’est convenu, n’est-ce
pas ? Dès mon arrivée, tu me donnes la clef des deux
mômes ?
    – C’est convenu, et c’est l’ordre de La
Veuve : à toi la bouquetière et la gigolette à Jean
Nib !
    – Ouvre la porte ! dit Biribi en
éclatant de rire.
    Jean Nib et Ségalens entendirent le bruit des
barres d’appui que Tricot faisait tomber. Jean Nib se trouvait à
gauche, Ségalens à droite, Zizi derrière Jean Nib.
    – Ça y est ! fit tout à coup Tricot
en tirant le battant.
    Au même instant Ségalens se rua dans la cour
et sauta à la gorge de Tricot, qui poussa un cri d’alarme destiné à
Biribi, et, en même temps, étreignit dans ses bras l’adversaire
inconnu qui l’assaillait. Biribi sauta à bas de son siège en
grondant :
    – Qu’est-ce que c’est que cet
enragé ? C’est pas la rousse… qu’est-ce que…
    Un hurlement de rage, de fureur et d’épouvante
jaillit de sa gorge… À la lueur de la lanterne, et pendant que
Tricot se débattait contre son adversaire, il venait de voir un
homme se dresser devant lui, et l’avait aussitôt reconnu.
    – Jean Nib !…
    D’un bond énorme, le bandit sauta de trois pas
en arrière, et se retrouva en garde, planté sur ses jambes ployées,
le couteau au poing.
    Jean Nib s’avançait sur lui, également armé de
son couteau…
    À ce moment, Zizi essaya de tourner derrière
Biribi et de le saisir par une jambe… Dans la même seconde, le
voyou tomba en arrière, évanoui ; simplement, l’énorme escarpe
s’était un peu penché et avait détaché par derrière une furieuse
ruade qui avait atteint Zizi en pleine poitrine.
    – Et d’un ! ricana Biribi.
    Ségalens luttait contre Tricot et tâchait de
le réduire à l’impuissance. Par bonheur, Tricot n’avait pas d’arme
sur lui… mais il manœuvrait de façon à entraîner Ségalens dans la
petite cuisine dont la porte était ouverte… Là, dans cette cuisine,
il y avait sur la table un couteau mince, effilé, qui ferait
admirablement son affaire… Et cet homme d’apparence paisible, à qui
jamais personne n’avait vu faire un geste de violence et qui ne
semblait pas trop solide, Tricot, se révélait d’une vigueur
herculéenne, et Ségalens avait besoin de tout son sang-froid, de
toute sa science pour ne pas se laisser ceinturer et renverser…
    Quelques secondes à peine s’étaient écoulées
depuis que Tricot avait ouvert la porte cochère.
    Tout à coup, les deux hommes disparurent dans
la cuisine, enlacés dans une étreinte mortelle… Tricot allongea le
bras vers la petite table où luisait le couteau et
gronda :
    – Maintenant, ton compte est
bon !…
    Jean Nib, s’étant avancé de quelques pas,
s’était planté devant Biribi.
    Les deux escarpes étaient face à face, en
garde, le couteau au poing.
    Ils se mesurèrent des yeux…
    Sur ces deux visages éclatait une haine qui
mettait des reflets de foudre dans leurs regards. Tous les deux
étaient haletants comme s’ils eussent accompli un effort terrible
déjà. On entendait dans le silence de la cour pleine de ténèbres
leurs respirations courtes, rauques, oppressées.
    Chacun des deux comprenait qu’il allait y
avoir mort d’homme. Chacun des deux savait qu’il n’y avait pas de
pardon à espérer… Les duels d’escarpes sont toujours mortels.
    – Alors, comme ça, gronda tout à coup
Biribi, c’est la belle, hein ?…
    Il riait. Il était effroyable. Le poing gauche
tremblait un peu, car la haine détraquait ses nerfs ; mais,
par un phénomène de volonté ou d’habitude, le poing droit qui
tenait le couteau était ferme comme un poing de bronze.
    – On était manche à manche ! reprit
le formidable escarpe d’une voix que la fureur étranglait. T’as eu
la première à la Pointe-aux-Lilas ; moi la seconde à
Neuilly ; maintenant, j’vas avoir la belle ! Ta peau, y
m’la faut ! Ton sang, je le veux ! Jean Nib, tu sortiras
pas d’ici, j’vas t’crever !…
    Biribi, à ce moment, emporté par la haine, se
serait rué sur son adversaire si celui-ci ne lui eût paru trop bien
en garde encore. Mais le bandit ne put réprimer quelques

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