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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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pour le soutenir et lui
tendre la main au moment de la chute possible… Comment allons-nous
opérer ? demanda-t-il à son compagnon.
    – Approchons-nous…
    Ségalens et Jean Nib suivaient le trottoir de
droite, toujours précédés par Zizi (la maison de Tricot était sur
le trottoir de gauche). Ils passèrent devant l’ex-cabaret des
Croque-Morts et s’arrêtèrent enfin devant le cabaret de Tricot.
    Tout était noir dans la maison.
    Les deux hommes la considéraient avec une
émotion qu’ils avaient peine à contenir.
    – Où est-ce ? demanda Jean Nib d’une
voix rauque.
    – Tu vois la porte cochère, hein ? Y
a la cour des écuries…
    – Je connais.
    – Et puis une petite porte par oùsqu’on
passe dans une deuxième cour ; au fond, y a l’poulailler…
    – Le poulailler ! fit Jean Nib en
tressaillant.
    Il se souvint alors que Pierre Gildas lui
avait dit avoir entendu ce mot. Le poulailler ! c’était cela
qu’il avait en vain cherché ! Nul, dans la pègre, n’avait pu
lui donner la moindre indication. Et, en effet, Jean Nib pas un
instant n’avait supposé que ce poulailler fût simplement et
réellement une cabane à poules.
    – Bien sûr, continua Zizi. Même que j’ai
essayé de m’tirer par là, et même que j’entendais chanter le coq,
en fait de café-concert. Bon. Eh bien ! à droite du
poulailler, y a une cambuse ; au rez-de-chaussée, à droite de
l’entrée, c’est là !…
    Jean Nib eut un mouvement comme pour
s’élancer. Mais Ségalens le contint vigoureusement.
    – Fait’ment ! fit Zizi, c’est pas le
moment d’gaffer. Faut attendre que Biribi s’amène pour avoir la
roulante oùsqu’il doit emmener la petite Lise…
    – Et si on les tue pendant ce
temps ! grondait Jean Nib que Ségalens contenait.
    – Écoutez, dit le reporter, c’est le
moment d’être courageux, et le courage, à cette heure, consiste à
savoir attendre. D’après ce que j’entrevois, d’après tout ce qu’a
dit Zizi, il y a un plan parfaitement clair : à une heure du
matin, Biribi doit emmener la pauvre Lise et l’emmener sans doute
assez loin, et ce n’est qu’à son retour, demain matin, qu’il doit
emmener à leur tour Rose-de-Corail et… Marie. Il s’agit donc de
supprimer Biribi… Si nous arrêtons ce bandit au moment où il agira
à une heure du matin, les deux autres sont sauvées…
    – Oui, oui, je vois bien que vous avez
raison… mais c’est dur… la savoir là !… et ne pas
bouger !…
    – Ne pas bouger, et ne plus même dire un
mot… ou nous risquons de tout perdre.
    Alors, ils se renfoncèrent dans un coin
d’ombre plus épaisse, et, immobiles, haletants, l’oreille aux
écoutes, ils attendirent. Attente terrible pendant laquelle
Ségalens, qui tenait la main de Jean Nib, sentait cette main
devenir glaciale, puis brûlante…
    – Attention !… murmura tout à coup
Zizi.
    Derrière la porte cochère, des bruits à peine
perceptibles se manifestaient.
    Ségalens se sentit pâlir ; Jean Nib,
étouffa un soupir d’angoisse…
    Il leur parut qu’on ouvrait des portes, qu’on
marchait… Puis les bruits se précisèrent… Ils comprirent que l’on
manœuvrait une des autos volées, pour la faire sortir du garage,
puis, tout à coup, il y eut un juron…
    – Biribi ! gronda Jean Nib. Il est
là.
    – Silence ! fit Ségalens.
    La minute était poignante pour les deux
hommes.
    Dans la cour, les bruits s’étaient éteints.
Pendant près de dix minutes, Jean Nib et Ségalens n’entendirent
plus rien.
    – Maintenant, murmura Ségalens, ils ont
été chercher la petite Lise. De gré ou de force, elle va monter
dans l’auto, et alors, il faudra bien que la porte cochère soit
ouverte. À ce moment, nous pénétrons dans la cour…
    – Je me charge de Biribi !…
    – Et moi des autres. C’est le moment.
Approchons-nous…
    Ils traversèrent la chaussée. À cet instant,
quelque chose comme un cri étouffé leur parvint du fond du bâtiment
de Tricot.
    – Entendez-vous ?…
    – C’est Lise qu’on entraîne !…
    D’un bond, ils atteignirent la grande porte
cochère et se placèrent contre le mur. Ce même cri qu’ils avaient
entendu se répéta, plus rapproché, puis le silence devint profond.
Une minute s’écoula. Alors, distinctement, ils entendirent des
voix, tout près d’eux, derrière la porte.
    – Approche la lanterne que je lui ficelle
les abatis… Ouf, ça y est !…
    Il y eut alors ces bruits

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