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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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avez fait
de mal ? Presque rien. Vous avez pris une enfant créée pour le
bonheur et vous lui avez mis dans le cœur du fiel pour le restant
de ses jours… Croyez-moi, monsieur le baron, ce que vous devez
redouter, ce n’est pas Charlot… (il jeta sur Gérard un regard plein
de mépris). Charlot n’est que votre fils. Il tient de vous… Vous en
viendrez à bout avec de l’argent… Redoutez La Veuve, car La Veuve,
monsieur, c’est votre crime qui vous accompagne dans la vie…
    – Monsieur, murmura le baron, je vois que
vous possédez mon triste secret. Je voudrais vous connaître mieux.
Peut-être quand vous me connaîtrez mieux vous-même, trouverez-vous
que j’ai assez expié et que je mérite enfin un peu de pitié… Vous
êtes un gueux… Je n’en sais rien. Vous êtes pour moi l’homme qui
n’a voulu frapper ni le baron d’Anguerrand, ni sa fille…
Voulez-vous que nous nous retrouvions ?…
    Jean Nib fronça les sourcils. Il allait
répondre… À ce moment, un cri d’en bas, monta tout à coup…
    – Rose-de-Corail ! gronda Jean
Nib.
    Et, faisant à Marie Charmant plutôt qu’au
baron un brusque signe d’adieu, il enjamba le corps de Gérard et
s’élança dans l’escalier en criant :
    – J’arrive ! Aie pas peur, ma
fille !…
    Le baron d’Anguerrand et la bouquetière
demeurèrent quelques minutes silencieux, les yeux fixes sur le
blessé immobile. Enfin, un profond soupir gonfla la poitrine du
baron qui, se tournant vers la jeune fille :
    – Mademoiselle, dit-il fiévreusement,
vous m’avez proposé de me conduire auprès de ma fille ?…
    – Quand vous voudrez, monsieur…
    – Eh bien, allons.
    – Et ce malheureux ? le
laisserons-nous donc mourir ?… Ah ! monsieur…
    – Non, non ! fit le baron avec une
indicible amertume, il ne mourra pas !… J’ai un puissant
intérêt à ne pas me séparer de… mon fils… maintenant que j’ai eu le
bonheur de le retrouver. Soyez tranquille… un bon père ne part pas
sans son enfant… Voici donc ce que je vous propose : vous
auriez la bonté de demeurer ici quelques instants, j’irais chercher
une voiture… je mettrais cet homme en lieu sûr et en bonnes mains…
puis, vous me conduiriez à ma fille…
    – Allez donc, monsieur. Il sera fait
comme vous dites…
    Hubert d’Anguerrand se mit à la recherche d’un
taxi. Mais l’heure était tardive, le quartier désert. Lorsqu’il eut
enfin trouvé un maraudeur, lorsque le taxi s’arrêta devant la
maison du Champ-Marie, près d’une heure s’était écoulée. Le baron
monta l’escalier, poussa la porte, entra…
    Gérard d’Anguerrand et Marie Charmant avaient
disparu !

Chapitre 29 AUTRE ÉVASION
    Rose-de-Corail, on s’en souvient, avait été
laissée en surveillance par Jean Nib près de La Veuve étendue sur
le lit qui avait servi au baron d’Anguerrand. La Veuve était
bâillonnée et Jean Nib lui avait attaché les mains derrière le dos.
Elle était étendue sur le côté, le dos au mur, la face tournée vers
Rose-de-Corail.
    – Ah çà ! La Veuve, dit
Rose-de-Corail au bout de quelques minutes de silence, qu’est-ce
que vous avez bien pu faire à Jean ? Il ne vous a jamais voulu
de mal, ni moi non plus… et de votre côté, plus d’une fois, vous
nous avez aidés… Que s’est-il passé ?… Tiens ! que je
suis bête, vous ne pouvez pas parler !… Au fait, dites donc,
si je vous décadenasse la langue, vous n’allez pas vous mettre à
hurler ?…
    Rose-de-Corail s’approcha de La Veuve pour la
débâillonner.
    – Merci, ma petite, dit La Veuve,
j’étouffais. Pas de danger que je crie. À quoi ça me
servirait-il ? Ah je respire… et je vais pouvoir attendre
tranquillement que Jean Nib vienne me détacher…
    – Mais pourquoi vous a-t-il
attachée ? Que s’est-il passé ?…
    – Ce qui s’est passé ? Il ne te l’a
donc pas dit ?
    – Jean Nib ne me raconte pas ses
affaires, dit paisiblement Rose-de-Corail.
    – Je le reconnais bien là. C’est un grand
enfant. Écoute, ma petite, je vais te dire, mais tu me promets bien
de ne pas en souffler mot ? C’est terrible, vois-tu…
    – Allons, La Veuve, fit Rose-de-Corail
impatiente, vous savez bien que je ne suis pas bavarde.
    – C’est vrai, ma petite, c’est vrai. Eh
bien ! ce marquis de Perles, tu sais bien… le propriétaire de
la villa que Jean Nib a dévalisée…
    – Ah ! il l’a dévalisée…
    – Je le pense, puisque c’était fini

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