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Fourier

Fourier

Titel: Fourier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jonathan Beecher
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aux prises avec l’aristocratie, lui
offre une image de l’esprit des écoles, de leurs intrigues et des menées
sourdes contre ces régents 43 .
    L’histoire de France, « l’insipide série des rois de France,
Charles le Simple, Charles le Chauve, etc. », l’inspire beaucoup moins : « J’ai
lu l’histoire de ces pauvres sires, et, comme tous les Français, je n’en ai
rien retenu, excepté Charlemagne. On y voit beaucoup d’assassinats et
d’empoisonnements commis par leurs femmes, leurs prêtres, leurs courtisans,
mais jamais rien de grandiose 44 . »
Il a beau ne pas aimer ni le programme, ni sans doute beaucoup les enseignants,
Fourier fait néanmoins, au collège de Besançon, une carrière scolaire plutôt
brillante. Parmi les premières éditions de l’Almanach historique de Besançon et
de la Franche-Comté, dormant aujourd’hui dans la poussière à la Bibliothèque
municipale de Besançon, qui donnent la liste des prix décernés chaque année par
le collège, plusieurs datent de l’époque où Fourier y était élève. L’année
1781-1782, la première année de Fourier au collège, on ne trouve pas mention de
son nom, mais l’année suivante, « Charles-François Fourrier » remporte, seul ou
ex aequo, tous les prix (version, thème, histoire et catéchisme) à une seule
exception près, le « prix de diligence ». En 1783-1784, « M. Fourier » remporte
le premier prix de composition française et de récitation et à nouveau, en
1784-1785, le prix de composition et de poésie latine 45 .
    C’en est assez pour impressionner même une femme aussi peu
éclairée que la veuve Fourrier. A l’automne 1785, elle écrit à un ami à Paris,
un certain M. Martinon, pour lui demander conseil : faut-il envoyer Charles à
Paris y poursuivre ses études ? Martinon fait de son mieux pour l’en dissuader.
« Je savais que votre fils faisait très-bien dans ses classes et que tous les
ans il remportait des prix. » Mais c’était aussi le cas de « votre neveu Félix
Muguet dans ses études à Besançon ». Or « en arrivant à Paris il a répété
[redoublé] la classe qu’il venait de faire » et « malgré cela, aux
compositions, il était dernier ». « Si votre fils voulait conserver la même
supériorité [qu’à Besançon], il faudrait qu’il rétrogradât d’une classe, ce qui
le reculerait de deux ans. » De plus, fait remarquer Martinon, « dans les
collèges, il y a des jours de congé où les jeunes gens vont à la promenade,
conduits par un précepteur ; cette promenade leur donne l’occasion de faire
beaucoup de connaissances : sont-elles toutes bonnes ? Tant mieux, mais j’ai la
preuve du contraire. Paris est la source du bien et du mal ». Ce dernier
argument fut-il décisif ? Quoi qu’il en soit, Charles Fourier ne montera pas à
Paris incidemment, la lettre de Martinon montre que la question de la vocation
future de Charles Fourier reste toujours en suspens. Charles, avait écrit Mme
Fourrier, lui avait « témoigné le désir de faire sa logique et sa physique ». «
Ce n’est pas nécessaire pour un négociant », commente Martinon, qui ajoute : «
Vous croyez qu’il a du goût pour le commerce, je crains le contraire » :
    Je vous conseille de ne pas gêner votre fils, laissez-le
prendre l’état qu’il voudra ; en ayant fait le choix lui-même, il n’aura rien à
vous reprocher ; si vous le forcez à prendre un état qu’il n’aime point, il le
quittera et vous reprochera d’avoir usé de contrainte à son égard. [...] A
votre place, je laisserais faire à mon fils ses humanités à Besançon ; après,
s’il me parlait de philosophie, je chercherais un homme capable qui viendrait
chez moi lui enseigner l’essentiel de la logique, de la physique et des
mathématiques pendant un an, ce qui suffirait, votre fils aimant le travail : il
faudrait trois ans au collège pour faire ces cours 46 .
    On ignore si Charles eut ou non son tuteur privé, mais il semble
qu’il ait terminé ses études au collège de Besançon au printemps 1787.
    On dispose d’assez peu de renseignements sur les activités de Fourier
dans les années qui suivent sa sortie du collège de Besançon. Peut-être
passa-t-il l’année 1787-1788 à Dijon, pour une année supplémentaire de
rhétorique 47 . Vient ensuite,
semble-t-il, une tentative sans lendemain de faire son droit à l’université de
Besançon, mais c’est pour se découvrir, ainsi qu’il le racontera à l’un de

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