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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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être se fit plus nette. J’étais séparée, distincte de l’endroit d’où j’émergeais maintenant, où que ce fût. Une sorte de curiosité s’éveilla alors en moi, chassant de fait la tranquillité.
    Où étais-je ? Que se passait-il ?
    Je sentis ma poitrine se soulever et retomber, et compris que j’étais en train de respirer. Aussitôt ce fut le soulagement. J’étais en vie ! Mais où, et dans quelles conditions ?
    Hésitante, j’ouvris les yeux mais à peine, craignant à moitié ce que j’allais voir. Mon plan avait-il mal tourné ? Étais-je enterrée pour de bon, ainsi que je l’appréhendais, si Luigi n’avait pas été suffisamment convaincant ? Ou bien m’avait-on ensevelie dans quelque catacombe, avec de vrais morts ?
    Au début je perçus seulement la lueur des torches fixées dans les murs, qui faisait d’autant plus ressortir l’obscurité entre elles. Au bout de quelques instants, je sentis que je n’étais pas seule. Mais au lieu de Sofia s’affairant à côté de moi pour me ranimer, curieusement ce fut César que je vis agenouillé devant la bière, la tête dans ses mains. J’entendis un murmure imperceptible émaner de lui, ce qui laissait à penser qu’il priait — et là, je l’avoue, ma première réaction fut la stupéfaction à l’idée qu’il fasse pareille chose pour moi. Je n’étais pas loin de regretter toutes ces fois où je l’avais cru bien trop vaniteux pour se rabaisser devant le Tout-Puissant, lorsque je compris qu’en fait il était en train de Le réprimander vertement, exigeant de savoir pourquoi Dieu lui avait fait cela, à lui.
    À lui ? Un sentiment mêlé d’incrédulité et d’exaspération monta soudain en moi. Je me souvenais par trop tardivement que pour les Borgia, la vie n’était rien d’autre que ce qu’ils voyaient dans le miroir. Ils étaient finalement d’une grande cohérence, dans leur égoïsme.
    Après plusieurs minutes passées à subir la tirade de César, je me sentis obligée d’intervenir.
    — Pour l’amour du ciel…
    Ma voix ne devait pas être plus forte qu’un pépiement d’oiseau, mais elle fit pourtant l’effet d’un coup de tonnerre. César se releva d’un bond et s’écarta de la bière, le visage révulsé.
    — Ahhhhh !
    Loin de moi ici l’idée de gloser sur sa réaction ; je vous dirai donc juste que ce ne fut pas exactement son heure de gloire.
    Je me remis très lentement en position assise, en partie car je me sentais encore très raide et faible mais également, je le confesse, car le voir ainsi ébranlé m’amusait beaucoup. Il n’est jamais bon pour un homme d’avoir une trop haute opinion de sa position dans l’Univers.
    — Cesse de crier, ça me fait mal aux oreilles.
    Il recula encore d’un pas et me regarda fixement.
    — Sainte-Marie Mère de Dieu !
    Je grimaçai de douleur.
    — Bon sang de bois, tu vas arrêter, oui ?
    J’avais la tête qui m’élançait et les lieux étaient un peu trop éclairés à mon goût, mais hormis cela je me sentais mieux que je ne l’aurais cru. Déjà, la froide étreinte de la mort me quittait doucement, et mes forces revenaient. Découvrant que j’étais capable de bouger, je fis pivoter mes jambes sur le côté et tentai de me lever — une erreur, comme je m’en rendis compte aussitôt. Mes genoux se dérobèrent sous moi et j’allai m’effondrer sur le sol en pierre. César étant totalement figé sur place, je n’eus d’autre choix que de remonter tant bien que mal sur la bière, où je restai assise jusqu’à reprendre mon souffle.
    — Je ne suis pas morte. Je vais tout t’expliquer…
    Je n’avais pas précisément hâte, mais sa présence dans le tombeau ne me laissait pas le choix.
    — Mais d’abord, repris-je, pourquoi es-tu là, et où est donc Sofia Montefiore ?
    Rien n’indiquait qu’il m’avait entendue, mais il finit par avancer d’un pas, puis d’un autre.
    — Tu n’es pas morte ?
    — Tu vois bien que non, et tu n’es pas non plus en train d’assister à un quelconque miracle.
    J’ajoutai cela de crainte que dans sa confusion il ne pense que notre Dieu Tout-Puissant ait pu accorder un traitement de faveur à un être tel que moi.
    — Mais alors par l’enfer, que se passe-t-il ici ?
    À ce stade il avait déjà certainement résolu une partie du mystère, car son esprit brillant n’avait d’égal que son génie pour l’intrigue. Toutefois l’énormité de la tromperie que

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