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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sara Poole
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j’avais imaginée le laissait à l’évidence pantois. Il avait besoin d’un peu de temps pour l’accepter.
    — Tout cela n’est que comédie ? Tu as simulé ta propre mort ?
    Je hochai la tête.
    — Tu veux que Morozzi se montre, et bien moi aussi. C’était la meilleure façon d’y arriver.
    Ce qui faisait de nous deux des complices dans la conspiration visant à se servir de Borgia comme d’un appât. Il ne me restait plus qu’à prier pour que César, au vu de ce nouveau développement, soit disposé à fermer les yeux sur mon petit stratagème.
    — Bonté divine, mais pourquoi diable me l’as-tu caché ! (Il avança jusqu’à la bière, me saisit par les bras et me força à me mettre debout.) As-tu seulement idée de ce que j’ai ressenti ? J’ai vraiment cru que tu étais morte. Morte ! Pendant tout ce temps j’ai dit que tu ne l’étais pas, à qui voulait l’entendre j’ai prétendu que cet imbécile de docteur avait tort, et toi tu continuais à rester allongée là, sans bouger. Je n’entendais plus ton cœur, je ne te voyais plus respirer. Tu étais glaciale au toucher. Mais enfin, pourquoi n’as-tu rien dit !
    — Parce que j’avais perdu conscience ! Comment aurais-je fait pour avoir l’air d’une trépassée, sinon ? Soit, tu peux me reprocher de ne pas t’en avoir parlé avant d’agir, même si j’avais de bonnes raisons de ne pas le faire et je ne m’excuserai pas. Mais ne me reproche pas d’avoir omis de prendre en compte ta susceptibilité alors que ma vie ne tenait plus qu’à un fil !
    L’extravagance pure et simple de mon acte finit par s’imposer à son esprit. Il ne me lâcha pas pour autant, ce qui était probablement aussi bien car je serais retombée ; mais il desserra quelque peu son étreinte.
    — Mon Dieu, fit-il. Tu as pris quelque chose.
    — C’était absolument sans danger.
    Je ne voyais aucune raison de lui préciser que cela aurait pu l’être — ni d’y repenser, d’ailleurs, et ce pour le restant de mes jours.
    — As-tu perdu la tête ? Tu aurais vraiment pu mourir !
    — C’est précisément ce qu’il m’arrivera si Morozzi se débarrasse de ton père et ouvre la voie du Vatican à Savonarole. Mais il ne s’agit pas que de moi, quantité de gens périront si cela arrive — et il est probable que tu en fasses partie.
    Cette possibilité ne semblait pas l’avoir effleuré jusqu’à présent, mais à sa décharge il en était encore à ce stade de la vie où il se croyait immortel. Pour autant, il ne la rejeta pas d’entrée.
    — Il y a peut-être du vrai dans ce que tu dis.
    Estimant que c’était la meilleure concession que je pouvais espérer de sa part, je lui dis :
    — Sofia et Luigi doivent être horriblement inquiets. Pourquoi ne sont-ils pas ici ?
    — Parce que tous les deux savaient ? Tu leur as dit à eux, et pas à moi ?
    J’envisageai des explications, mais je ne me sentais tout bonnement pas la force de flatter sa vanité. Par conséquent, je décidai de faire preuve de sens pratique en m’affaissant soudain contre lui avec un petit gémissement.
    — Francesca !
    C’était cruel, je le sais, de torturer ainsi un homme qui venait d’avoir tant de peine à l’idée que je ne sois plus de ce monde. Mais nous n’avions vraiment pas le temps de tergiverser.
    Il me prit dans ses bras, et était en train de monter quatre à quatre les marches du tombeau lorsque les portes furent ouvertes à la volée par Sofia. Furtivement, je la regardai se répandre en injures contre César.
    — Ça suffit, maintenant ! Vous allez la poser tout de suite et me laisser m’occuper d’elle ! Luigi, amène les couvertures. Binyamin, où est donc ce thé que j’ai préparé ? Et toi David, ne reste pas planté là enfin, prends-lui Francesca !
    Il s’avança vers César sans aucune hésitation. Au contraire de Rocco, David ben Eliezer avait grandi au rythme des rixes dans les rues de Rome, où la pire des provocations était de passer pour un juif orgueilleux. Jamais il n’aurait courbé l’échine devant quiconque, et c’est ainsi qu’il n’allait jamais nulle part sans un couteau, une trique, une cordelette pour étrangler et, enfin, la force de ses poings. De ce point de vue là donc, il n’était pas moins expert que César : les deux hommes étaient des guerriers jusqu’à la moelle. Si on les avait laissés faire, ils auraient pu gravement se blesser.
    Par chance, je me trouvais au

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