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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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l'estime que j'ai pour lui."
    - - Je n'en crois pas un mot, répétai-je. Jamais Héron Rouge n'a appelé
    mon père Tête Haute et je parie même qu'il ignore ce sobriquet. "
    Dédaignant toujours mes observations, ma mère dit à mon père : " Nous n'avons pas eu de chance avec notre fille, mais nous sommes bien heureux d'avoir un tel tecuhtli. Un autre, à sa place, nous aurait tous bannis.
    Pense que son propre fils a été bafoué et insulté par notre fille et qu'il t'offre ce témoignage de sympathie.
    - Chef carrier ", marmonna mon père. On aurait dit
    -qu'il venait de recevoir une des pierres de la carrière sur la tête. " Je serai le plus jeune à...

    - Alors, tu acceptes ? coupa ma mère.
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    - C'est... c'est, balbutia mon père, une bien faible consolation pour la perte d'une fille, même fautive.
    - Est-ce que tu acceptes ? répéta ma mère d'un ton tranchant.
    - C'est une main qu'il nous tend, continua à murmurer mon père. La refuser, après cette première insulte, serait une offense supplémentaire, et même...
    - Est-ce que tu acceptes ?
    - Oui, oui, bien s˚r. Il le faut, je ne peux pas faire autrement. Pas vrai ?
    - Enfin ! " s'exclama ma mère, triomphante. Elle se frotta les mains, comme si elle venait de terminer une besogne sale et désagréable. " Nous ne serons sans doute jamais nobles, à cause de la traînée dont je ne prononcerai plus jamais le nom, mais nous avons grimpé d'un échelon parmi les macehualli et, puisque Seigneur Héron Rouge consent à tout oublier, tout le monde fera comme lui. Nous pouvons garder la tête haute. Les femmes de la délégation m'attendent pour que j'aille avec elles balayer le temple pyramide.
    - Je t'accompagne, ma chère, lui dit mon père. Je vais aller jeter un coup d'oil à la carrière de l'ouest pendant que les ouvriers sont en congé.
    Depuis longtemps, je soupçonne le maître carrier qui en a la responsabilité, de n'avoir pas vu la présence d'une couche importante. "
    Tandis qu'ils s'en allaient, ma mère se retourna vers moi en me disant : "
    Mixtli, rassemble les affaires de ta sour et mets-les de côté. Elle les fera peut-être chercher un jour, qui sait ? "
    Je savais que cela ne se produirait jamais, mais j'obéis néanmoins.
    J'emballai tout, sauf une petite statuette qui était au chevet de son lit et qui représentait Xochi-quetzatl, la déesse de l'amour et des fleurs, que toutes les jeunes filles priaient pour être heureuses en ménage.
    Seul dans la maison, seul avec mes pensées, j'essayai de transposer l'histoire de ma mère dans la réalité. Tzitzi ne s'était pas échappée. Les femmes l'avaient bien remise à Pactli qui, dans sa fureur, l'avait fait exécuter, dans des conditions que je m'efforçais de ne pas imaginer. Son père était peut-être entièrement d'accord, mais
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    il n'en était pas moins un homme juste et il ne pouvait pas cautionner un meurtre commis de sang-froid, décidé sans procès et sans condamnation légale. Héron Rouge avait le choix entre deux solutions : ou bien faire passer en jugement son propre fils, ou bien étouffer l'affaire. C'est pourquoi, lui, Pactli et, j'en étais s˚r, ma mère, sa complice de longue date, avaient inventé de toutes pièces cette histoire de fuite sur un canoÎ
    volé. Et pour que tout rentre bien dans l'ordre, et pour décourager les questions ou de nouvelles recherches, le gouverneur faisait, en quelque sorte, taire mon père, avec cette promotion.
    Apres avoir rangé les affaires de Tzitzi, je commençai emballer celles que j'avais amenées de Texcoco et je ^fnis en dernier la statuette de Xochiquetzal. Puis, je pris "mon panier d'osier sur l'épaule et je quittai la maison rpour ne jamais plus y revenir. Un papillon m'accompa-; gna pendant un moment, tandis que je me dirigeais vers ; la rive, il voletait au-dessus de ma tête.

    J'eus la chance de trouver un pêcheur qui, contraire-? ment à tous les usages, ne se reposait pas pendant la fête *de l'Ochpaniztli et qui se préparait à partir à la pêche au Reorégone. Il accepta de m'emmener jusqu'à
    Texcoco, jrpour une somme bien supérieure à ce que lui aurait rap-toute une nuit de pêche.
    En chemin, je lui demandai : " Avez-vous entendu parler d'un pêcheur ou d'un oiseleur qui aurait perdu un canoÎ, ces derniers temps, ou de quelqu'un à qui on aurait volé un acali ?
    - Non ", me répondit-il.
    Je me retournai pour contempler l'île paisible et illuminée par le soleil de l'après-midi. Elle

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