Furia Azteca
était si fière 4e sa beauté e˚t été mortifiée de se voir si laide. Mais, maintenant, plus rien ne lui importait. quelque part, dans |4 Ja nuit, au milieu de ce labyrinthe, son cour terrifié et palpitant d'angoisse avait fini par éclater.
quand tout fut terminé et qu'on m'eut rel‚ché, ainsi : Cozcatl, les gardes vinrent nous dire de ne pas assis-aux cours et d'éviter de nous mêler à
tous les gens e nous connaissions. On me défendit également de prendre mon travail de scribe au Conseil. On nous Mina d'attendre, en nous faisant le plus petits possi-s, que l'Orateur Vénéré ait décidé o˘ et quand il nous nverrait en exil. j Je passai plusieurs jours, errant au bord du lac, à
don-
. des coups de pied dans les galets et à pleurer sur mon et sur les grandes ambitions que j'avais caressées à Dn arrivée dans ce pays. Un soir, enfermé
dans mes snsées, je m'étais laissé surprendre par le crépuscule i un lieu éloigné du palais et je me dépêchai de rentrer pavant la nuit. A mi-chemin, je tombai sur un homme assis sur un gros bloc, que je n'avais pas remarqué
à '. l'aller. Il était toujours le même que les deux fois précé-o˘ je l'avais rencontré, fatigué par une longue ; marche, la figure blanchie et les traits recouverts par une ^épaisse couche de poussière.
Après avoir échangé les politesses coutumières, je lui nandai : " C'est toujours au crépuscule que je vous contre, Seigneur. Vous venez de loin ? ?
t - Oui, me répondit-il, d'un air sombre. Je viens de fîTenochtitl‚n o˘ une guerre se prépare, h" -- Vous semblez insinuer que c'est une guerre fgontre Texcoco.
- Pas officiellement, mais c'est ce qui va se passer 279
en réalité. Ahuizotl, l'Orateur Vénéré, vient enfin de terminer la construction de la grande pyramide et il projette une grande cérémonie consécratoire, comme il n'y en a encore jamais eu. II va donc lui falloir un nombre incalculable de prisonniers pour le sacrifice. C'est pourquoi il a déclaré la guerre aux Texcalteca. "
Je ne voyais rien là d'extraordinaire, aussi je lui dis : " Les armées de la Triple Alliance vont combattre côte à côte. Pourquoi parlez-vous d'une guerre contre Tex-coco ?
- Ahuizotl prétend que presque toutes les troupes mexica et celles de ses alliés tecpaneca sont engagées, pour le moment, dans des combats à l'ouest, dans le Michoac‚n et qu'il ne peut pas les envoyer à l'est, contre Texcala.
Mais ce n'est qu'un prétexte fallacieux, ajouta l'étranger. En fait, Ahuzotl a été profondément offensé par le procès et l'exécution de sa fille.
- Il ne peut nier qu'elle le méritait.
- Il n'en est que plus furieux et agressif et il a décrété que Tenochtitl‚n et Tlacop‚n n'enverraient qu'une armée symbolique contre les Texcalteca et que Texcoco devrait fournir le gros des troupes. " II secoua la tête. " Sur cent guerriers qui vont se battre pour capturer des prisonniers pour le sacrifice de la grande pyramide, il y en aura peut-être quatre-vingt-dix-neuf qui seront des Acolhua. Voilà de quelle façon Ahuizotl compte se venger de la mort de sa fille.
- Tout le monde pensera que ce n'est pas juste que les Acolhua portent tout le poids de la guerre et Neza-hualpilli peut très bien refuser.
- Bien s˚r, il en a le droit, reprit le voyageur. Mais cela reviendrait à
briser la Triple Alliance et à pousser l'irascible Ahuizotl à déclarer une vraie guerre à Texcoco. " II poursuivit d'un air de plus en plus abattu : "
De plus, Nezahualpilli pense peut-être qu'il lui doit des compensations pour avoir fait exécuter sa fille.
- Comment ! m'exclamai-je, indigné. Après ce qu'elle lui a fait.
- Peut-être, se sent-il en partie responsable, pour l'avoir un peu négligée. Il n'est sans doute pas le seul, du reste, à éprouver ce sentiment. " Son regard se posa
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sur moi et je me sentis, soudain, mal à mon aise. " Pour cette guerre, Nezahualpilli va avoir besoin de tous les hommes disponibles et il pardonnera à tous ceux qui se porteront volontaires et annulera sans doute toutes les dettes d'honneur que ceux-ci pourraient avoir à son égard. "
Je lui dis alors d'une voix étranglée : " II y a des hommes, Seigneur, qui ne sont d'aucune utilité dans une guerre.
- Ils peuvent toujours y mourir, me dit-il d'un ton môme. Pour la gloire, par pénitence, pour rendre un bienfait, pour gagner l'heureux au-delà des guerriers ou pour toute autre raison. Je vous ai entendu, un jour, parler de
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