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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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restèrent sur place dans leurs sandales, sectionnés au-dessus de la cheville. D'un seul fcond, je fus sur lui, repoussant du pied le macquauitl
    hqu'il serrait encore. Je lui mis la pointe acérée de mon pée sous la gorge et je haletai les mots rituels que dit
    jte chasseur au chassé. De mon temps, on ne déclarait pas des choses péremptoires, du genre : " Tu es mon prisonnier. " On s'exprimait toujours avec beaucoup de
    "Courtoisie et on disait au chevalier tombé à terre : " Tu es mon fils bien-aimé. "
    Le fils en question me fit une méchante grimace.
    ." Alors, je peux te dire que je maudis les dieux et toute leur descendance. " Cette sortie était compréhensible, car c'était un chevalier de l'ordre d'élite du Jaguar et il avait été terrassé, à cause d'une seule minute d'inattention, par un jeune soldat, apparemment novice et inexpé-
    .f limenté et qui appartenait au grade le plus bas. Je savais Jbien que si nous nous étions trouvés face à face, il m'aurait taillé en pièces, tranquillement et tranche par tranche, et il le savait également. C'est pourquoi sa figure était écarlate et il grinçait des dents. Mais à la fin 295
    sa fureur se transforma en résignation et il prononça les paroles traditionnelles de la reddition : " Tu es mon père vénéré. "
    Je relevai mon arme. Il s'assit et considéra, comme étonné, le sang qui jaillissait de ses moignons et ses deux pieds à peine ensanglantés, qui attendaient patiemment, côte à côte, sur la trace du cerf. Le costume du Chevalier-Jaguar, tout trempé et boueux qu'il f˚t, avait encore fière allure. La peau tachetée qui prolongeait la farouche tête-casque était arrangée de telle façon que les pattes de devant retombaient sur les bras du guerrier, les griffes lui battant les poignets. La chute n'avait pas cassé la lanière qui retenait son magnifique bouclier emplumé à son bras gauche.
    On entendit un froissement dans les buissons ; Cozcatl nous rejoignit et déclara calmement, mais fièrement : " Mon maître a fait son premier prisonnier de guerre, et tout seul.
    - Et je ne veux pas qu'il meure ", ajoutai-je, encore essoufflé, non pas à

    cause de l'effort, mais de l'excitation. " II est en train de perdre tout son sang. Je devrais peut-être lui faire un garrot. "
    Cozcatl défit prestement les lanières de cuir de ses sandales et je les liai fortement autour des jambes de mon prisonnier. Le saignement finit par se réduire à un faible suintement. J'allai me poster entre les deux arbres pour regarder et écouter, comme l'avait fait le chevalier. Je fus quelque peu surpris de ne presque rien entendre. Vers le sud, le tonnerre de la bataille n'était plus qu'un bourdonnement comme sur une place de marché, un murmure parsemé d'appels et de commandements. Apparemment, pendant ma petite escarmouche, la bataille avait cessé.
    " Tu n'es pas le seul prisonnier, fils bien-aimé, dis-je au guerrier qui semblait très abattu. Je crois que toute ton armée a été mise en déroute. "
    II me répondit par un grognement. " Je vais t'emmener pour qu'on panse tes blessures. Je dois pouvoir te porter.
    -: S˚rement, je pèse moins lourd maintenant ", dit-il, avec un ricanement sardonique.
    Je me penchai en lui tournant le dos et je pris ses 296
    jambes raccourcies sous mes bras. Il accrocha ses bras autour de mon cou et son bouclier blasonné recouvrait ma poitrine comme si c'avait été le mien.
    Cozcatl avait déjà apporté mon manteau et ma lance et il ramassait , maintenant mon bouclier d'osier et mon macquauitl taché de sang et, prenant un pied dans chaque main, il me suivit sous la pluie. J'avançais péniblement en direction de la rumeur qui venait du sud, là o˘ la bataille avait d˚ se dérouler et o˘ je pensais que notre armée était sortie victorieuse de toute cette confusion. A mi-chemin, je tombai sur des hommes de ma compagnie, que Gourmand de Sang était en train de relever de leur poste nocturne, pour les ramener vers le gros de l'armée.
    " Perdu dans le Brouillard ! " hurla le quachic. " qui t'a permis de quitter ton poste ? O˘ as-tu... ? " Son hurlement s'arrêta soudain, mais sa bouche resta ouverte, tandis que ses yeux s'écarquillaient. " que je sois damné ! Regardez ce que mon élève préféré a ramené ! Je vais tout de suite l'annoncer au commandant en chef. " Et-il partit comme un trait.
    Mes camarades nous regardaient, mon trophée et moi, avec stupeur et envie.
    L'un d'eux me dit : " Je vais

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