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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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était facile pour eux. Ce n'était pas un sentier très emprunté et au parcours bien établi, car il y avait des ébouîements constants. Par moments, la piste débouchait sur un amas de pierrailles instables qui branlaient sous nos pas, menaçait à tout instant de s'effondrer complètement. A d'autres endroits, le passage s'étranglait dans un couloir creusé par l'érosion qui se terminait par un amoncellement de caillasse sur laquelle on se tordait les chevilles, parfois encore, le chemin se transformait en un escalier en spirale dont les marches étaient tout juste assez larges pour qu'on y pose le bout du pied. D'autres fois, ce n'était plus qu'un passage suspendu à flanc de montagne bordé d'un côté par une abrupte muraille rocheuse qui semblait vouloir nous pousser vers l'abîme tout aussi abrupt qui lui faisait face.
    Certaines de ces montagnes étaient si élevées que nous nous trouvions souvent au-dessus de la limite des arbres. A part quelques rares touffes de lichen sur les rochers, quelques bouquets d'herbe s'échappant d'une crevasse, ou une plante verte rabougrie et grignotée par le vent, il n'y avait aucune végétation et presque pas de terre o˘ elle aurait pu pousser.
    Sur les sommets, l'érosion avait mis la roche à nu et on avait l'impression de marcher sur les côtes décharnées du squelette de la terre. Pendant que nous escaladions ces pics à grand-peine, nous reprenions sans cesse notre souffle comme si chacun de nous essayait de voler aux autres le peu d'oxygène disponible.
    Les journées étaient toujours chaudes, trop même pour l'effort que nous avions à fournir. Mais à cette altitude, les nuits sont froides à vous geler la moelle des es. Si cela avait été possible, nous aurions marché la nuit pour nous réchauffer et dormi le jour, au lieu de transpirer, de souffler et de tomber presque évanouis sous le poids de nos paquets. Mais il est impossible à quiconque de se déplacer dans ces montagnes, dans l'obscurité, sans se casser une jambe et même, encore plus certainement, le cou.
    Durant cette partie du voyage, nous ne travers‚mes que deux villages. L'un s'appelait Nejapa et il était
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    habité par une tribu huave qui sont des gens sombres, désagréables et mal léchés. Ils nous reçurent avec un air hargneux et nous demandèrent un prix exorbitant pour notre hébergement, que nous pay‚mes néanmoins. Ils nous servirent un ab< iminable repas : un rago˚t graisseux de viande d'opossun , mais qui nous permit d'économiser nos provisicns qui commençaient à
    s'épuiser. Les huttes qu'ils nous laissèrent étaient malodorantes et pleines de vermine, mais au moins, elles nous abritèrent du vent nocturne des montagnes. A Xalap‚n, l'autre village, nous f˚mes bien mieux accueillis. On nous traita avec une chaleureuse hospitalité et nous e˚mes droit à un bon dîner. On nous vendit même des oufs que nous emport‚mes.
    Malheureusement ces gens étaient des Chinantéca, et étaient affligés de ce que vous appelez la maladie peinte. Tout en sachant que nous ne pouvions pas l'attraper - sauf peut-être en couchant avec une femme, ce qu'aucun d'entre nous n'était tenté de faire - le spectacle de ces corps tachetés de bleu nous donnait envie de nous gratter et nous nous sentîmes aussi mal à
    l'aise à Xalap‚n qu'à Nejapa.
    Par la suite, nous essay‚mes de calculer nos étapes d'après la carte élémentaire que je possédais, afin de pouvoir passer la nuit entre deux montagnes. Là, au moins, nous arrivions, en principe, à trouver un filet d'eau claire, du cresson mexixin, des choux des marais et des plantes comestibles. De plus, et ce qui était le plus important, quand nous nous trouvions à une altitude plus basse, les esclaves n'avaient pas besoin de frotter la pierre à feu pendant la moitié de la nuit comme c'était le cas sur les cimes o˘ l'air est raréfié, avant de produire assez de chaleur pour enflammer la mousse et faire partir le feu de camp. Cependant, comme aucun d'entre nous n'était jamais passé par là, sauf Gourmand de Sang qui ne se rappelait plus exactement toutes les montées et toutes les descentes, l'obscurité nous surprit plus d'une fois, alors que nous étions en train d'escalader ou de redescendre le flanc d'une montagne.
    C'est au cours d'une de ces nuits que Gourmand de Sang me déclara : " J'en ai plus qu'assez de manger de
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    la viande de chien avec des haricots et de toute manière, il ne nous reste plus que

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