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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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d'être venus Si loin pour ne pas aller dans la jun-gle.
    - Je pense également à la nourriture, poursuivit Gourmand de Sang. Ces Macoboô ont toujours une table bien servie et nous avons perdu notre seul cuisinier valable en perdant Dix.
    - Cozcatl, dis-je, nous allons partir tous les deux et laisser ce vieux feignant ici, à faire la noce. "
    Gourmand de Sang continua à ronchonner pendant un moment, mais comme je l'avais prévu, le go˚t de l'aventure l'emporta sur ses autres penchants. Il partit en h‚te au marché pour acheter des choses qu'il disait être indispensables pour un voyage à travers la jungle. Pendant ce temps, je retournai chez maître Xibalb‚ pour l'inviter à faire son choix dans mes marchandises, en guise d'acompte sur le solde que je lui paierais en espèces sonnantes. Il évoqua une nouvelle fois sa nombreuse progéniture et, tout heureux, il prit une quantité de manteaux, de pagnes, de corsages et de jupes. J'étais très content, moi aussi, d'être déchargé de ces choses encombrantes, ce qui me permit de me débarrasser de 440
    deux esclaves ; je n'eus aucun mal à trouver immédiatement des acquéreurs à
    Chiapa même et leurs nouveaux maîtres me payèrent en poudre d'or.
    " Et maintenant, déclara Gourmand de Sang, nous allons retourner voir le médecin. Je suis protégé contre les morsures de serpent depuis longtemps, mais le petit et vous, vous n'avez jamais été traités.
    - Votre sollicitude me touche, mais je ne ferais même pas confiance au docteur Maàsh pour me soigner un bouton sur les fesses.
    - La jungle grouille de serpents venimeux, insista-t-il. Le jour o˘ vous mettrez le pied sur l'un d'eux, vous regretterez de ne pas être passé avant chez le docteur Maash. Il y a le serpent à menton jaune, le serpent corail, le nauyaka... " énonça-t-il, en comptant sur ses doigts.
    Cozcatl avait p‚li et moi, je me souvins du vieux marchand de Tenochtitl‚n me racontant qu'il avait été mordu par un nauyaka et qu'il avait d˚ se couper la jambe pour survivre. Nous all‚mes donc voir le docteur Maash qui sortit un croc de chaque espèce de serpent citée par Gourmand de Sang, plus trois ou quatre autres. Avec chaque dent, il nous fit une piq˚re dans la langue, juste suffisante pour faire couler un peu de sang.
    " II reste un peu de venin séché sur les crocs, m'expliqua-t-il. Vous allez avoir un petit accès de fièvre qui disparaîtra au bout de quelques jours et ensuite, vous n'aurez plus rien à craindre des morsures de tous les serpents. Toutefois, à partir de maintenant, vous devrez faire attention. "
    II eut un sourire méchant et ajouta : " Vos dents sont aussi mortelles que celles d'un serpent. Réfléchissez avant de mordre quelqu'un ! "
    Nous quitt‚mes Chiapa dès que nous p˚mes échapper à l'hospitalité
    envahissante des Macoboô et en particulier des deux cousines, non sans leur avoir juré de revenir bientôt chez eux. Pour continuer notre route vers l'est, il nous fallut franchir une autre chaîne de montagnes. Mais le dieu Tititl faisait de nouveau régner la chaleur habituelle à ces régions et l'ascension ne fut pas
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    trop pénible, même lorsque nous dépassions la limite des arbres. Une fois arrivés sur l'autre versant, nous dégringol‚mes rapidement de plus en plus bas, depuis les roches couvertes de lichen des hautes altitudes, jusqu'à la ligne des arbres, puis à travers des forêts parfumées, de cèdres, de pins et de genévriers. A partir de là, les arbres que nous connaissions, chassés par des espèces ignorées, se firent de plus en plus rares et on avait l'impression qu'ils luttaient contre les lianes et les plantes grimpantes qui s'enroulaient autour d'eux.
    Très vite, je me rendis compte que dans la jungle, ma vue basse ne présentait pas un grand handicap, car il n'y avait aucun recul. Tout se touche ; les arbres étrangement contournés, les plantes grasses aux feuilles géantes, les gigantesques fougères soyeuses, les champignons monstrueux, tout se presse et se serre, et on se sent cerné par cette végétation étouffante. Au-dessus de nous, la vo˚te du feuillage ressemblait à un baldaquin de nuages verts. Même en plein midi, on se serait cru dans un crépuscule de verdure. Tout ce qui poussait, jusqu'aux pétales des fleurs, semblait exsuder une moiteur gluante et tiède. Bien que l'on f˚t à
    la saison sèche, l'air était lourd à respirer, humide et épais comme un léger brouillard. La forêt sentait les

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