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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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trop faible pour manger et prendre mes remèdes tout seul et c'est elle qui devait s'en occuper. Et comme si tout cela ne suffisait pas, il fallait encore que je la laisse me laver.
    " «a ne se fait pas, protestais-je. Une jeune fille ne doit pas laver le corps d'un homme nu.
    - Ce n'est pas la première fois que nous vous voyons ainsi, me répondit-elle calmement. Et de toute façon vous avez traversé tout l'isthme dans cette tenue. Pourquoi une jeune fille n'aurait-elle pas le droit d'admirer le grand corps d'un beau jeune homme ? "
    Je dus rougir du haut en bas de mon grand corps. Heureusement ma faiblesse m'épargna la honte qu'une partie de mon corps'ne réponde indiscrètement à
    son contact et ne la fasse peut-être fuir loin de moi.
    Depuis l'époque des rêves impossibles que j'avais partagés avec Tzitzitlini, quand nous étions tout jeunes, je n'avais jamais plus pensé à
    me marier. Mais, je n'eus pas à réfléchir bien longtemps pour me dire que nulle part et jamais plus, je ne retrouverais une épouse aussi désirable que cette jeune fille de Tehuantepec. Ma blessure à la tête n'était pas encore tout à fait guérie, mes idées et ma mémoire étaient encore chancelantes, mais j'avais retenu cette chose des traditions zapoteca : que le Peuple Nuage avait peu de raisons et encore moins d'envie de se marier à
    l'extérieur et qu'une personne qui manquait à cette coutume était bannie à
    jamais.
    Cependant, quand le médecin me donna enfin l'autorisation de parler tout mon so˚l, je fis mon possible pour séduire la jeune fille. Bien qu'étant un Mexicatl méprisé et, qui plus est, un exemplaire bien risible de cette race, pour le moment, je déployais tout le charme dont j'étais capable. Je la remerciais des bontés qu'elle avait eues pour moi, je la complimentais du fait que sa beauté égalait sa bonté et je lui faisais encore bien d'autres discours persuasifs et enjôleurs. Au milieu de toutes ces paroles fleuries, je m'arrangeais pour glisser un mot sur la for-492
    tune considérable que j'avais amassée à un ‚ge encore jeune et je m'étendais sur les projets que j'avais conçus pour la faire fructifier, en laissant entendre que la fille qui m'épouserait serait toujours à l'abri du besoin. Tout en évitant de lui faire une proposition directe, je lançais des allusions de ce genre :
    " Je m'étonne qu'une jolie fille comme vous ne soit pas encore mariée. "
    Elle me faisait alors des réponses telles que : " Aucun homme ne m'a encore suffisamment attirée pour que je lui sacrifie mon indépendance. "
    D'autres fois, je lui disais : " Je suis s˚r que vous avez de nombreux prétendants.
    - Oh, oui. Malheureusement, les jeunes gens de Huaxyacac ont peu de choses à offrir. Je pense qu'ils soupirent davantage après mon auberge qu'après ma propre personne. "
    Je lui disais aussi : " Dans votre clientèle, vous devez rencontrer très souvent des hommes qui feraient un beau parti.

    - Ils prétendent qu'ils sont un beau parti. Mais vous savez que dans l'ensemble, les pochteca sont trop vieux pour moi et, par-dessus le marché, ce sont tous des étrangers. De plus, aussi empressée que soit la cour qu'ils me font, je les soupçonne toujours d'avoir une femme dans leur pays et peut-être même une autre au bout de chacune de leurs routes. "
    Un jour, je finis par m'enhardir à déclarer : " Je ne suis pas vieux. Je n'ai de femme nulle part et si jamais j'en prends une, elle sera la seule pour toute ma vie. "
    Elle me regarda longuement et me dit enfin : " Vous auriez peut-être d˚
    épouser ma mère, Gié Bêle. "
    Je vous le répète, mon esprit ne fonctionnait pas encore très bien. Jusque-là, j'avais soit confondu la mère et la fille, soit totalement oublié
    l'existence de la mère. En tout cas, je ne me rappelais plus du tout avoir couché avec elle et - ayya, quelle honte ! - en présence de sa fille. …tant donné ces circonstances, elle devait me prendre'pour un libertin fieffé
    d'oser lui faire la cour, à elle, la fille de cette femme.
    En proie à un atroce embarras, je ne pus que bafouil-493
    1er : " Gié Bêle... ah ! oui, je me souviens... assez ‚gée pour être ma mère... "
    Elle me jeta à nouveau un long regard et ne dit plus rien. quant à moi, je fis semblant de tomber de sommeil.
    Je vous le redis, messieurs les scribes, ma raison avait été profondément ébranlée par ma blessure et j'étais très lent à rassembler mes idées. C'est la seule excuse possible

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