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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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musiques terrestres.
    Je n'ai jamais pu le comparer à rien d'autre, mais par la suite, je supposai que c'était un souffle d'air qui, en se faufilant entre les fentes et les crevasses des rochers,
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    faisait une sorte de gazouillis en même temps qu'il était dévié sous l'eau.
    La répercussion des glouglous devait, sans aucun doute, s'échapper par un autre endroit, tandis que la mare o˘ je me trouvais devait n'en laisser filtrer que le murmure céleste. Mais à cet instant et dans ces circonstances, j'étais prêt à reconnaître que c'était bien la voix du dieu.
    Pendant ce temps, le prêtre faisait le tour de la mare en l'examinant attentivement et enfin, il y plongea le bras jusqu'à l'épaule. Au bout d'un moment, il retira sa main et l'ouvrit en me disant : " Ndik diok. " Je ne nierai pas que cette créature avait quelque parenté avec l'escargot terrestre, mais le père de Zyanya avait fait une erreur en promettant à ses filles un collier de coquilles bien lisses. C'était une limace visqueuse, sans coquille et sans autre caractéristique apparente.
    Le prêtre approcha la tête de la limace qu'il tenait dans sa main et se mit à lui souffler très fort dessus, ce qui eut le don d'irriter l'animal qui urina ou déféqua dans sa main une mince traînée d'une matière jaune p‚le.
    Le prêtre remit précautionneusement la limace de mer là o˘ il l'avait trouvée et me montra la paume de sa main. La puanteur qui se dégageait de la substance jaune me fit reculer, mais, à mon grand étonnement, elle commença à changer de couleur ; du jaune-vert, elle passa au bleu-vert, puis au bleu-rouge qui s'intensifia jusqu'à devenir d'un pourpre éclatant.
    En souriant, le prêtre avança la main vers moi et la frotta sur mon manteau. La bouillie scintillante sentait toujours aussi mauvais, mais je savais qu'il s'agissait bien de cette teinture qui ne passait jamais. A nouveau, il me fit signe de le suivre et pendant que nous escaladions les rochers amoncelés, il se mit à me donner des explications, avec un mélange de gestes et quelques mots de lôochi, sur les ndik diok : Les Zy˘ ne ramassent les escargots pour provoquer leur sécrétion que deux fois par an, au cours de jours sacrés choisis après des pratiques divinatoires complexes. Il y a des milliers d'escargots accrochés aux rochers, mais chacun ne rend qu'une très faible quantité de substance.
    Aussi les Zy˘ doivent s'aventurer dans les
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    eaux tumultueuses et plonger pour détacher les escargots ; ensuite ils les font excréter sur un écheveau de fils de coton ou dans un petit flacon en cuir et ils les remettent en place sans leur faire de mal. Il fallait que les escargots restent en vie jusqu'à la récolte suivante, par contre l'existence des hommes avait beaucoup moins de prix ; en effet, à chacun de ces rituels bi-annuels, quatre ou cinq plongeurs périssaient, noyés ou fracassés contre les rochers.
    " Mais pourquoi tant de mal et tant de vie perdues si vous refusez d'en tirer profit ? " demandai-je, en essayant de me faire comprendre du prêtre.
    Il me fit un autre signe et, me conduisant dans une grotte humide, il me déclara fièrement :
    " Notre Dieu de la Mer dont vous avez entendu la voix. Tiat Ndik. "
    C'était une statue grossière et massive, faite de blocs empilés : une grosse pierre pour l'abdomen, une plus petite pour le torse et une autre, plus petite encore, pour la tête. Mais ce tas informe de pierres inanimées était revêtu de pourpre éclatante. Tout autour de Tiat Ndik s'entassaient des petites fioles remplies de teinture et des écheveaux de coton de couleur pourpre qui constituaient un trésor d'une valeur inestimable.
    quand nous nous retrouv‚mes sur le promontoire, le disque rouge feu de Tonatiuh était en train de sombrer au loin dans l'océan occidental en dégageant un nuage de vapeur. Puis le disque disparut et pendant un instant on vit l'éclat de Tonatiuh perçant les flots là o˘ ils s'amenuisent, à la limite du monde ; un bref éclair brillant vert émeraude, puis plus rien. Je revins avec le prêtre vers l'endroit o˘ nous avions laissé les autres et il continuait à m'expliquer que ces offrandes de pourpre étaient nécessaires, sinon Tiat Ndik n'enverrait plus de poisson dans les filets des Zy˘.
    " En échange de vos offrandes et de vos sacrifices, votre Dieu de la Mer ne vous accorde qu'une maigre pitance. Laissez-moi emmener cette pourpre au marché et je vous rapporterai assez d'or

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