Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
Vom Netzwerk:
taire, puis il rugit : " Yolcatl ! Papaquilztli ! " C'étaient les hommes qui avaient trouvé la source. Ceux qui étaient présents se 636
    présentèrent docilement en avançant à grand-peine dans l'eau qui nous arrivait maintenant au genou. Ils savaient bien pourquoi on les avait appelés et ils s'inclinèrent l'un après l'autre contre le parapet. Sans aucun geste, ni aucune parole rituels, Ahuizotl et les prêtres leur déchirèrent la poitrine, leur arrachèrent le cour qu'ils jetèrent dans les eaux déferlantes. Huit hommes furent ainsi sacrifiés dans un acte désespéré. Deux d'entre eux étaient des membres augustes du Conseil. Cette mesure n'eut aucun effet.
    Alors Ahuizotl s'écria : " Fermez l'aqueduc ! " Et aussitôt, plusieurs Chevaliers-Flèche bondirent vers le parapet. Ils tentèrent d'engager le panneau de bois dans ses rainures mais ils eurent beau peser de toutes leurs forces et de tout leur poids, ils ne parvinrent pas à l'enfoncer davantage. Dès que le bas de la planche touchait l'eau, la force du courant la faisait aussitôt remonter. Un grand silence se fit sur la jetée, on n'entendait plus que le grondement de l'eau, le sifflement du vent, les craquements du fort de bois assiégé par le flot et le brouhaha assourdi de la foule qui se dépêchait de fuir à l'extrémité de l'île. Vaincu, ses plumes trempées retombant tristement, l'Orateur Vénéré déclara assez haut pour que tout le monde l'entende :
    " II faut retourner en ville pour constater les dég‚ts et t‚cher d'éviter la panique. Chevaliers-Jaguar et Chevaliers-Flèche, venez avec nous. Vous prendrez le commandement de tous les acali pour aller sur-le-champ à Coyoac
    ‚n. Ces imbéciles doivent être encore en pleine cérémonie. Essayez par tous les moyens d'arrêter ou de détourner l'eau à sa source. Chevaliers-Aigle, venez ici. " II montra l'endroit o˘ l'aqueduc rejoignait la digue. "
    Brisez-la. Allez-y ! "
    II y eut un moment de confusion quand les différents groupes désignés se précipitèrent pour exécuter les ordres. Puis, Ahuizotl, ses femmes, sa suite, les prêtres, les nobles, les Chevaliers-Flèche et Jaguar, tout le monde se dirigea en pataugeant vers la ville, aussi rapidement que le permettait l'eau qui montait maintenant jusqu'à mi-cuisses. Nous autres, les Chevaliers-Aigle, contemplions l'aqueduc de grosses pierres et de solide
    637
    mortier. Deux ou trois chevaliers s'y attaquèrent avec leur macquauitl, tandis que les autres t‚chaient d'éviter les éclats d'obsidienne. Ils considérèrent leurépée brisée d'un air écouré et la jetèrent dans le lac.
    Alors, un des plus ‚gés fit quelques pas sur la chaussée pour aller jeter un coup d'oil par-dessus le parapet et nous appela : " Combien parmi vous savent nager ? " Presque tout le monde leva la main. " Vous voyez là, à
    l'endroit o˘ l'aqueduc tourne, la force de l'eau qui change de direction fait trembler les piliers. Si nous arrivons à les entailler, peut-être s'affaibliront-ils suffisamment pour que l'ensemble s'écroule. " J'arrachai mon uniforme trempé et boueux ainsi que huit autres chevaliers, pendant qu'on nous cherchait des épées intactes. Ensuite, nous saut‚mes tous dans le lac. En ce temps, à l'est de la jetée, les eaux n'étaient pas très profondes. S'il nous avait fallu nager, jamais nous n'aurions pu frapper en même temps sur les piles, mais heureusement, nous n'avions de l'eau que jusqu'aux épaules. Malgré cela, ce ne fut pas une petite affaire. Les piquets de bois étaient imprégnés de chapopotli pour résister au pourrissement et cela les faisait également résister à nos lames. La nuit s'installa et ce ne fut que le lendemain matin, alors que le soleil était déjà haut, que l'une des grosses colonnes de bois se rompit enfin dans un fracas terrifiant. J'étais sous l'eau à ce moment-là et je faillis être assommé par le choc. quand je refis surface, j'entendis un de mes camarades qui nous criait de remonter sur la digue.
    Il était temps. L'aqueduc trembla violemment et s'effondra dans un tonnerre de craquements. L'eau se mit à jaillir dans toutes les directions et l'extrémité brisée de l'ouvrage s'agitait comme la queue d'un serpent coacuechtli. Une portion longue d'une dizaine de pas se coucha sur le côté, au moment o˘ les piliers que nous avions entamés se fracturaient en grondant et culbutaient dans l'eau avec de grands remous. Le flot continuait à se déverser dans le lac, mais

Weitere Kostenlose Bücher