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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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battement sourd des tambours qui faisait
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    un contrepoint à notre chant funèbre. Ahuizotl, dans sa litière, ouvrait la marche, au milieu du ululement incessant de la foule. A côté, marchait son successeur, Motecuzoma, traînant tristement les pieds comme l'exigeaient les circonstances. Pieds nus et vêtu de l'habit noir et loqueteux du prêtre qu'il avait jadis été, il avait les cheveux en bataille et s'était mis de la poussière de chaux dans les yeux pour pleurer. Ensuite, venaient tous les souverains étrangers, parmi lesquels je reconnus quelques vieilles connaissances.
    Derrière, suivait la famille d'Ahuizotl : toutes ses femmes avec leurs nombreux enfants ainsi que les concubines et leur progéniture. Le fils aîné
    d'Ahuizotl, Cuauhtemoc, tenait par une chaîne d'or le petit chien qui devait accompagner le défunt dans l'autre monde. Les autres enfants portaient les objets qu'il emmènerait avec lui, ses bannières, ses b‚tons, ses coiffures de plumes, tous les insignes de sa fonction, ses uniformes, ses armes et ses boucliers.
    Derrière la famille marchaient les membres du Conseil ainsi que les sages et les devins. Puis venaient les nobles les plus éminents de la cour et ceux des délégations étrangères. Ensuite, les guerriers de la garde personnelle d'Ahuizotl et les vieux soldats qui avaient servi avec lui quand il n'était pas encore le Uey tlatoani ; enfin, certains de ses esclaves préférés et, bien s˚r, les chevaliers des trois ordres.
    Il fallait que le cortège traverse le lac car Ahuizotl devait reposer au pied de la colline de Chapultepec, juste au-dessous de l'endroit o˘ son portrait géant était sculpté dans la roche. Tous les acali, depuis les élégants bateaux de la cour, jusqu'aux rustiques embarcations des transporteurs et des pêcheurs, avaient été réquisitionnés pour emmener le cortège funèbre et très peu de simples citoyens avaient pu le suivre.
    Cependant, nous trouv‚mes sur la terre ferme une foule immense venue de Tla-copan, de Coyoac‚n et d'autres villes pour offrir un dernier hommage à
    Ahuizotl. Le cortège se dirigea vers la tombe creusée au pied de la colline et les prêtres se mirent à débiter, au défunt, d'interminables instructions 701
    pour qu'il puisse retrouver son chemin dans la zone inhospitalière qui s'étend entre notre monde et l'au-delà. La seule créature qui accompagna Ahuizotl dans la tombe fut le petit chien que Cuauhtemoc avait amené^ Pour accéder à l'au-delà, le premier obstacle qu'Ahuizotl devrait franchir, à ce qu'il paraît, était une rivière noire coulant au milieu d'une campagne sinistre, à l'heure la plus noire de la plus sombre nuit. Il ne pourrait la traverser qu'avec l'aide d'un chien qui, en reniflant, le guiderait sur la rive opposée. Ce chien ne devait être ni blanc ni noir. S'il était blanc, il pourrait refuser cette t‚che en disant : " Maître, si je suis si propre, c'est que je suis resté très longtemps dans l'eau et je n'ai pas envie de prendre un bain. " S'il était noir, il lui rétorquerait : " Maître, vous ne me verrez pas dans le noir et si vous me l‚chez, vous serez perdu. " C'est pourquoi Cuauhtemoc avait pris un chien couleur hyacinthe, d'un or cuivré
    comme la chaîne à laquelle il était attaché.
    Après cette noire rivière, bien d'autres obstacles allaient se dresser qu'Ahuizotl devrait surmonter seul. Il lui faudrait passer entre deux gigantesques montagnes qui, par moments, s'inclinaient et venaient s'écraser l'une contre l'autre, sans aucun avertissement. Il devrait aussi escalader une autre montagne entièrement constituée d'éclats d'obsidienne coupants, ensuite, se retrouver dans une forêt de m‚ts presque impénétrable dont les bannières flottantes lui cacheraient le chemin et lui claqueraient dans la figure pour l'aveugler. Puis il faudrait qu'il franchisse une zone o˘ il pleuvait des flèches. Entre-temps, il aurait à se défendre contre des serpents, des jaguars et des alligators qui chercheraient à lui manger le cour.
    S'il réussissait à surmonter tous ces dangers, il arriverait enfin à Mictl
    ‚n o˘ l'attendaient le Seigneur et la Dame des lieux. Il retirerait alors de sa bouche le morceau de jade avec lequel on l'avait enterré - s'il avait eu assez de sang-froid pour ne pas crier et le perdre en chemin. Lorsqu'il donnerait cette pierre à Mictl‚nte-cuhtli et à Mictl‚ncihuatl, ceux-ci l'accueilleraient en souriant dans l'au-delà qu'il

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