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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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tremblante : " …clipse !
    - De soleil, précisa l'astronome. Le vieux drôle, lui-même, aurait pu la prévoir s'il s'était penché un peu sur l'histoire du passé au lieu de prétendre connaître l'avenir. "

    Le devin resta sans voix. Motecuzoma le foudroya du regard et l'astronome poursuivit :
    " II est écrit, Seigneur Orateur, que les Maya du sud ont vu une yqualoca mordre goul˚ment Tonatiuh au cours de l'année Dix Maison. Le mois prochain, le jour Sept Lézard, cela fera exactement dix-huit ans et onze jours que s'est produit ce phénomène et d'après les recherches que nous avons faites, mes prédécesseurs et moi, l'éclipsé du soleil survient régulièrement toutes les
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    dix-huit années, quelque part dans le Monde Unique. Je puis prédire avec certitude que Tonatiuh sera caché par une ombre le jour Sept Lézard.
    Malheureusement, comme je ne suis pas devin, je ne sais pas quelle importance aura cette yqualoca, ni dans quel pays on pourra l'observer.
    Néanmoins, ceux qui la verront risquent de la prendre pour un présage particulièrement funeste, étant si proche du Feu Nouveau et je pense qu'il serait judicieux, Seigneur, d'avertir tous les peuples afin que leur frayeur soit moins grande.
    - Tu as raison, dit Motecuzoma. Je vais envoyer des messagers partout, même chez nos ennemis, afin qu'ils n'interprètent pas ce présage comme un signe d'affaiblissement. Merci, Seigneur Astronome. quant à toi... " II se tourna vers le devin tremblant, avec une expression glacée. " II arrive aux plus sages et aux plus savants de se tromper et c'est une chose pardonnable.
    Mais un devin complètement incapable est un danger pour le pays. quand nous serons de retour en ville, tu iras trouver ma garde pour qu'elle t'exécute.
    "
    Le surlendemain matin, jour Deux Roseau de l'année du même nom, le grand marché de Tlatelolco, comme tous les marchés du Monde Unique, regorgeait d'acheteurs venus se réapprovisionner en ustensiles domestiques. Bien qu'ils aient peu dormi depuis la nuit du Feu Nouveau, les gens étaient gais et bruyants, heureux d'avoir remis leurs plus beaux vêtements et leurs bijoux et que les dieux les aient jugés dignes de continuer à vivre.
    A midi, du haut de la grande pyramide, le Uey tlatoani Motecuzoma adressa au peuple son message traditionnel. Il reprit les prédictions du devin tout en diluant prudemment ce doux miel avec l'avertissement que les dieux continueraient à prodiguer leurs bienfaits aussi longtemps qu'ils seraient satisfaits des Mexica. Par conséquent, les hommes devraient se montrer durs à la t‚che et les femmes économes. Il faudrait mener les guerres avec vaillance et faire des offrandes et des sacrifices pendant les cérémonies.
    En somme, tout continuait comme par le passé. Il n'y avait rien de neuf dans l'allo-744
    cution de Motecuzoma, sauf l'annonce, faite aussi naturellement que s'il s'agissait d'une réjouissance populaire, de l'éclipsé de soleil.
    Tandis qu'il pérorait au sommet de la pyramide, ses messagers avaient déjà

quitté Tenochtitl‚n vers tous les points de l'horizon pour apporter aux dirigeants et aux Anciens de toutes les communautés du Monde Unique la nouvelle de l'imminence de l'éclipsé, en insistant sur le fait que les dieux avaient d'abord prévenu Ôios astronomes de l'événement. Mais c'est une chose d'être averti d'un phénomène terrifiant et c'en est une autre quand il survient en réalité.

    Même moi, qui avais été l'un des premiers à être au courant, je ne pus garder une attitude d'indifférence quand elle se produisit. Je prétendais être très calme, car Béu, Nochipa et mes deux esclaves étaient montés avec moi sur la terrasse de la maison, le jour Sept Lézard et je me devais de leur montrer l'exemple.
    J'ignore ce qui se passa dans le reste du Monde Unique, mais ici, à
    Tenochtitl‚n, Tonatiuh sembla entièrement avalé pour un temps qui nous parut une éternité. Ce jour-là, le ciel était couvert, ce qui nous permit de regarder le soleil en face. L'ombre lui entama d'abord un coin, puis s'étendit tandis que la clarté s'obscurcissait et que la douceur du printemps faisait place à une froidure hivernale. Les oiseaux voletaient au-dessus des toits et on entendait hurler les chiens. Bientôt, toute la face de Tonatiuh se trouva masquée et il fit aussi noir que la figure d'un Chiapa. Pendant un instant, le soleil devint plus sombre que les nuages qui l'entouraient et il disparut complètement de

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