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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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piteusement en retraite.
    Nochipa, elle, ignorait ces jeux. Elle était aussi pure que les danses qu'elle exécutait. quand un jeune homme s'approchait d'elle, elle le considérait avec tant d'éton-nement et de candeur qu'après avoir balbutié
    quelques mots, il baissait les yeux, rougissait et s'éclipsait furtivement.
    Son innocence même la rendait inviolable, une innocence qui faisait honte au galant comme s'il s'était conduit de façon indécente. Je restais à
    l'écart, doublement fier de ma fille ; fier de la voir si belle et fier de savoir qu'elle saurait attendre l'homme qu'elle aimerait. Combien de fois depuis, ai-je regretté que les dieux ne m'aient pas terrassé à ce même instant en punition de
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    ma vanité. Mais les dieux ont des ch‚timents bien plus cruels en réserve.
    Le soir du troisième jour, quand les prêtres épuisés eurent annoncé que la cérémonie était terminée et qu'on pouvait se mettre au travail pour édifier la nouvelle communauté sur des terres consacrées, je dis à qual‚n-qui :
    " Demain, les femmes vont commencer à couper des branches pour faire les huttes et les hommes vont défricher les bords de la rivière. Motecuzoma a donné l'ordre que les semailles se fassent le plus rapidement possible et les colons n'auront besoin que d'abris rudimentaires pendant ce temps. Plus tard, avant la saison des pluies, nous tracerons les rues et nous ferons les habitations définitives. En attendant, les soldats vont se trouver inactifs, aussi, comme la nouvelle de notre installation a d˚ déjà parvenir à la capitale, je crois que nous devrions nous h‚ter d'aller rendre visite au Uey tlatoani des Teo-huacana pour lui faire connaître nos intentions.
    Nous emmènerons les soldats avec nous. Ils sont assez nombreux pour empêcher qu'on nous fasse prisonniers ou qu'on nous expulse, mais pas assez tout de même pour faire que nous venons en agresseurs. "
    Je me tournai ensuite vers Béu pour lui dire :
    " Un jour, ta sour m'a prêté son charme pour m'aider à circonvenir un chef étranger, un homme très puissant. Si je me présente à la cour de Teohuacan en compagnie d'une jolie femme, ma mission paraîtra plus amicale qu'audacieuse. Puis-je te demander, Béu, de...
    - De t'accompagner, Zaa, comme ton épouse ?
    - Oui, pour les apparences. Inutile de leur révéler que tu n'es que ma belle-sour. A notre ‚ge, le fait que nous prenions des chambres séparées ne suscitera pas d'étonnement.
    - A notre ‚ge ! " explosa-t-elle soudain. Mais elle se calma aussitôt et murmura :
    " Bien s˚r, on ne dira rien. Ta belle-sour est à ta disposition. Pourtant, Seigneur mon frère, tu m'avais précédemment donné l'ordre de ne pas quitter Nochipa. Si je viens avec toi, que deviendra-t-elle ?
    - C'est vrai, père, que deviendrai-je ? me demanda 767
    ma fille en me tirant par le manteau. Est-ce que je viens avec vous, moi aussi, père ?
    - Non, tu resteras ici, mon enfant. Je ne pense pas rencontrer des difficultés en chemin, mais on ne sait jamais. Ici, tu es en sécurité. La présence des prêtres est suffisante pour décourager quiconque de vous attaquer. Tu cours moins de danger ici que sur la grand-route, Nochipa, et nous serons bientôt de retour. "
    Elle avait l'air si déçu que j'ajoutai :
    " quand je reviendrai, nous aurons tout notre temps et je te promets de te faire visiter le pays. Nous partirons tous les deux, Nochipa, libres et légers comme deux oiseaux.
    - Oh, oui, ce sera encore mieux, fit-elle en s'illuminant. Rien que toi et moi. Je veux bien rester ici, père, et le soir, quand les hommes seront fatigués par leur journée de travail, je leur ferai oublier leur lassitude en dansant pour eux. "
    Bien que nous fussions débarrassés de la caravane des colons, il nous fallut cinq bonnes journées pour atteindre Teohuacan. Je me souviens que nous f˚mes très aimablement accueillis par le chef et son épouse, mais je ne me rappelle pas leur nom, ni combien de jours nous f˚mes leurs hôtes dans l'édifice bien délabré qu'ils appelaient palais. J'ai encore en mémoire les paroles que m'adressa le chef : " Ces terres que vous avez occupées, Chevalier-Aigle Mixtli, sont parmi les plus belles et les plus fertiles de notre pays, mais, s'empressa-t-il d'ajouter, nous n'avons personne pour les cultiver. Vos colons sont donc les bienvenus. Une nation profite toujours d'un apport de sang neuf. "
    II poursuivit ainsi longtemps sur le même thème et me remit des cadeaux

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