Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
Vom Netzwerk:
rendre appétissante, ragea-t-elle. Si j'étais bien habillée, je passerais pour une belle dame.
    Je sais feindre l'affection et
    843
    faire croire qu'elle est sincère. quelle est la femme qui a agi autrement avec vous, Seigneur, quand elle voulait être autre chose qu'un réceptacle pour votre tepuli ? "
    J'avais fort envie de la punir de son impertinence, mais elle était trop grande pour être fessée comme une enfant et trop jeune pour être fouettée comme une adulte. Je me contentai de la prendre par les épaules en la serrant suffisamment fort pour lui faire mal.
    " C'est vrai, j'ai rencontré des femmes comme toi, vénales et perfides, mais j'en ai connu d'autres qui ne l'étaient pas. Ma fille, qui portait le même nom que toi, par exemple. Pourquoi est-elle morte, alors que toi tu vis ? " éclatai-je, incapable de réprimer ma colère. Je la secouai si violemment qu'elle laissa tomber la cruche d'eau qui se brisa, mais je ne prêtai pas attention à ce signe de mauvais augure. Je criai si fort que tout le monde se tourna vers nous et le marchand d'esclaves vint me supplier de ne pas endommager son bien. Je crois que pour un instant, je reçus un don de double vue qui me fit entrevoir l'avenir, car voici ce que je lui ai dit :
    " Tu couvriras ton nom de honte et de boue et tout le monde crachera de dégo˚t en le prononçant. "
    Je note que Votre Excellence s'impatiente au récit de cette rencontre. Ce fut pourtant un incident très révélateur. qui était cette fille ? que devint-elle par la suite et quel fut le résultat de ses ambitions précoces ? Toutes ces choses sont de la plus grande importance. Sans elle, Votre Excellence ne serait peut-être pas notre estimé évêque de Mexico.
    quant à moi, j'oubliai bien vite cette fille et je m'endormis ce soir-là
    sous la funeste étoile fumante accrochée dans le ciel sombre. Le lendemain, je quittai Coatzacoalcos avec mon escorte et en suivant la côte, je traversai les villes de Xicalango et de Kimpéch pour arriver enfin dans ce lieu o˘ m'attendaient les dieux présumés, à Tihô, capitale des Xiu, située à l'extrême nord de la péninsule d'Uluumil Kutz. J'avais revêtu pour la circonstance mon grand uniforme de Chevalier-Aigle et 844
    nous f˚mes accueillis à l'entrée de la ville par la garde personnelle du chef Xiu Ah Tutal. Nous f˚mes conduits en cortège solennel jusqu'au palais, par les rues de la cité toute blanche. En fait, ce n'était pas un palais.
    Il ne faut pas s'attendre à beaucoup de magnificence de la part des descendants des Maya. C'était une b‚tisse d'un seul étage, en briques d'adobe passées à la chaux, recouverte d'un toit de chaume et disposée autour d'une cour intérieure carrée.
    Ah Tutal, seigneur d'‚ge mur affecté d'un magnifique strabisme, fut très impressionné par la somptuosité des cadeaux envoyés par Motecuzoma. On me régala d'un banquet de bienvenue et après avoir échangé quelques banalités qui me permirent d'évaluer ma compréhension du dialecte xiu, nous en vînmes à la raison de ma visite.
    " Seigneur Mère, lui dis-je, car c'est ainsi qu'on s'adresse aux chefs dans ces régions. Dites-moi, est-ce que ces étrangers sont vraiment des dieux ?
    - Chevalier Ek Muyal, me répondit-il en utilisant la version maya de mon nom. quand j'ai averti votre Orateur Vénéré, j'en étais persuadé, mais maintenant... " II fit une grimace d'incertitude.
    " Pensez-vous que l'un d'eux puisse être quetzal-coatl, ce dieu que vous appelez Kukulk‚n ?
    - Non. En tout cas, ils n'ont ni l'un, ni l'autre l'aspect d'un serpent à
    plumes. Comment reconnaître un dieu s'il n'a pas une apparence extraordinaire ? soupira-t-il. Ces deux-là ont l'air tout à fait humain, bien qu'ils soient plus poilus et plus grands que la normale.
    - Si l'on en croit les légendes, les dieux ont souvent emprunté l'apparence des hommes pour venir rendre visite aux mortels. Il semble normal qu'ils choisissent des corps qui en imposent.
    - Ils étaient quatre dans l'étrange canot qui est venu s'échouer au nord d'ici. Mais quand on les a ramenés à Tihô, on s'est aperçu que deux d'entre eux étaient morts. Les dieux peuvent-ils mourir ?
    - Morts... murmurai-je. Ou alors, c'est qu'ils n'étaient pas encore vivants. C'étaient peut-être des corps de rechange que les deux autres avaient amenés avec eux pour s'y glisser si l'envie leur en prenait.
    845
    - Je n'avais pas pensé à ça, fit Ah Tutal, mal à l'aise. Il est certain

Weitere Kostenlose Bücher