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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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ton maître. "
    L'homme roula des yeux effrayés et dit : " Le jour Huit Alligator...
    - Ayya ouiya. Arrête ! " hurla Motecuzoma. Il s'écroula sur son trône et se prit la tête dans les mains. " Je retire ma menace. Un félin est bien trop fier pour se repaître d'un pareil déchet. "
    L'un des Anciens du Conseil créa une diversion diplomatique en faisant signe à un autre messager de prendre la parole. Il se mit à baragouiner dans un mélimélo de langues. Il était évident qu'il avait assisté au moins à l'un des entretiens entre son maître et les visiteurs et qu'il répétait chaque mot qu'ils avaient échangé. Il en ressortait que le chef des Blancs parlait en espagnol et qu'un autre blanc traduisait en maya ; après quoi, quelqu'un d'autre traduisait en nahuatl pour Patzinca. Ensuite, la réponse de Patzinca revenait au chef blanc en suivant à rebours la même filière.
    " «a tombe bien que tu sois là, Mixtli, me dit Motecuzoma. Il parle un bien mauvais nahuatl, mais à force de le faire répéter, on finira bien par le comprendre. Pourras-tu nous traduire ce qu'il dit dans les autres langues ?
    "
    J'aurais bien aimé briller en faisant une traduction instantanée, mais, en vérité, je n'avais pas compris grand-chose dans ce déluge de paroles.
    L'accent totonacatl du messager y était pour quelque chose mais, de plus, son
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    chef ne parlait pas très bien le nahuatl. Le dialecte maya utilisé comme intermédiaire était celui des Xiu que je connaissais bien, ce qui n'était pas le cas de l'interprète blanc. En outre, à l'époque, je ne parlais pas couramment l'espagnol et il y avait beaucoup de mots comme " emperador " et
    " virrey " qui, n'ayant pas de correspondant dans notre langue, avaient été
    simplement répétés sans être traduits, en Xiu, puis en nahuatl et déformés au passage.
    Un peu dépité, je dus avouer à Motecuzoma que si le messager voulait bien répéter plusieurs fois, j'arriverais peut-être à comprendre quelque chose, mais que, pour le moment, je ne pouvais que lui dire que le mot qui revenait le plus souvent dans le discours des Blancs était " cortés ".
    " Un seul mot, dit Motecuzoma d'un air sombre.
    - Cela veut dire courtois, Seigneur Orateur, aimable, bien élevé.
    - Ce n'est donc pas trop mauvais signe si les étrangers parlent de courtoisie et d'amabilité ", remarqua Motecuzoma en s'éclairant un peu.
    Je me gardai de lui rappeler qu'ils ne s'étaient pas conduits très courtoisement envers les Olmeca.
    Après un silence maussade, Motecuzoma nous chargea, son frère Cuitlahuac et moi, d'emmener les messagers et de leur faire répéter leur discours autant de fois qu'il le faudrait pour arriver à en tirer quelque chose de cohérent. Nous partîmes tous chez moi et nous pass‚mes plusieurs jours entiers à les écouter. Le premier messager nous rab‚cha cent fois ce que lui avait confié le Seigneur Patzinca et les trois autres répétèrent à
    l'infini le gargouillis de mots qu'ils avaient retenu de l'entretien entre Patzinca et ses visiteurs. De ce flot de paroles, il ressortit néanmoins une sorte de trame que je transcrivis.
    Voici ce que Cuitlahuac et moi avions fini par comprendre : Les Blancs s'étaient déclarés scandalisés que les Toto-naca ou tout autre peuple puissent être soumis à la domination de ce chef " étranger " nommé
    Motecuzoma. Ils avaient offert leurs armes uniques et leurs invincibles guerriers blancs pour " libérer " les Totonaca et tous 893
    ceux qui souhaitaient se soustraire au despotisme de Motecuzoma, à la condition que ces pays fassent allégeance, à la place, à ce roi d'Espagne.
    Nous savions que plusieurs nations pourraient se joindre de grand cour au renversement de Motecuzoma, car elles ne versaient le tribut à la Triple Alliance que contraintes et forcées et, de plus, Motecuzoma s'était rendu dernièrement particulièrement impopulaire dans tout le Monde Unique. Mais les Blancs avaient mis une autre condition à leur aide.
    Nôtre-Seigneur et Notre-Dame, avaient dit les Blancs, étaient très jaloux des autres divinités et révoltés par la pratique des sacrifices humains.
    Tous ceux qui souhaitaient secouer le joug de Motecuzoma devraient également devenir les fidèles de ce dieu et de cette déesse, proscrire ces offrandes sanglantes, renverser les statues et les temples de leurs anciennes divinités et installer à leur place des croix représentant Nôtre-Seigneur et des effigies de Notre-Dame, que

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