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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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des inquiétudes qu'ils avaient soulevées.
    " Motecuzoma craint que ce ne soit la fin de notre monde, dit Béu d'une voix douce. Et toi, Z‚a, qu'en penses-tu ?
    - Je ne suis pas devin, bien au contraire. On a souvent prédit la fin du Monde Unique, de même que le retour de quetzalcoatl avec ou sans ses Tolteca. Si Cor-tés n'est qu'une nouvelle espèce de pillard, nous pouvons le combattre et sans doute le vaincre. Mais, si sa venue est la réalisation de toutes ces vieilles prophéties... ce sera comme la grande inondation d'il y a vingt ans, à laquelle personne n'a pu résister, ni moi qui étais alors dans la force de l'‚ge, ni le terrible Ahuizotl. Mainte-898
    nant, je suis vieux et je ne fais guère confiance à Motecuzoma.
    - Ne crois-tu pas que nous devrions prendre nos affaires et fuir dans un abri plus s˚r ? me demande-t-elle pensivement. S'il se produit une catastrophe dans le nord, ma ville natale de Tehuantepec sera peut-être épargnée.
    - J'y ai pensé, mais il y a si longtemps que je suis mêlé au destin des Mexica que je me ferais l'effet d'être un déserteur si je fuyais en un pareil moment. Je suis peut-être fou, mais si c'est vraiment la fin qui se prépare, j'aimerais pouvoir dire, en arrivant à Mictl‚n, que j'étais là
    pour y assister. "
    Motecuzoma aurait sans doute encore tergiversé pendant longtemps, si un incident ne s'était produit cette nuit-là. C'était un nouveau présage et il était suffisamment alarmant pour qu'il me fasse chercher. Un page se présenta chez moi, lui-même très agité et vint me tirer de mon lit pour que je le suivre au palais.
    Tandis que je m'habillais, j'entendis une rumeur confuse qui montait de la rue.
    " que se passe-t-il ? grommelai-je.
    - Je vous le dirai quand nous serons dehors, Chevalier Mixtli ", me répondit le page.
    Il me montra le ciel en murmurant d'une voix étouffée : " Regardez. "

    Bien qu'il f˚t très tard, nous n'étions pas les seuls à observer l'apparition. La rue était pleine de gens habillés à la h‚te, qui regardaient en l'air en chuchotant. Je pris mon cristal et j'en conçus d'abord autant de stupeur que tout le monde. Puis, un souvenir me revint en mémoire, qui atténua, pour moi du moins, le désarroi provoqué par cette vision. Le page me jetait des coups d'oil en biais, s'attendant sans doute à ce que je pousse des exclamations catastrophées, mais je soupirai simplement :
    " II ne manquait plus que cela. "
    quand j'arrivai au palais, un esclave à moitié habillé me fit monter jusqu'à la terrasse du grand édifice. Motecuzoma était assis sur un banc et je crois bien qu'il trem-899
    blait, bien que cette nuit de printemps f˚t douce et qu'il f˚t drapé dans plusieurs manteaux. Sans quitter le ciel du regard, il me dit :
    " Après les cérémonies du Feu Nouveau, il y a eu une éclipse du soleil, puis des étoiles qui tombaient et enfin des étoiles fumantes. Tous ces phénomènes étaient de mauvais augure, mais du moins on les connaissait.
    Voici maintenant une apparition totalement inconnue.
    - Puis-je me permettre une réflexion qui soulagera un peu votre inquiétude, Seigneur Orateur ? Si vous réveilliez vos historiens pour qu'ils consultent les archives, ils vous confirmeraient que ce phénomène s'est déjà produit au cours de l'année Un Lapin du dernier faisceau d'années, sous le règne de votre grand-père. "
    II me dévisagea comme si je venais de lui avouer que j'étais un sorcier.
    " II y a soixante-six ans ? Bien avant ta naissance. Comment peux-tu le savoir ?
    - Mon père m'en avait parlé, Seigneur. Il disait que les dieux avaient parcouru le ciel, mais qu'on ne voyait que leurs manteaux, tous teints dans ces mêmes couleurs froides. "
    En effet, c'est bien ce à quoi ressemblaient ces lumières, à des étoffes légères suspendues très haut dans le ciel et qui retombaient très loin à
    l'horizon en se balançant comme sous l'effet d'une légère brise. Mais, il n'y avait pas un souffle d'air et les longs rideaux de lumière ne faisaient aucun bruit. Ils brillaient d'un éclat froid, blanc, vert p‚le et bleu p
    ‚le. C'était un spectacle magnifique, mais qui faisait dresser les cheveux sur la tête.
    Des années après, j'en ai parlé par hasard à un matelot espagnol en lui disant que les Mexica l'avaient interprété comme un sinistre avertissement.
    Il s'était mis à rire, en me traitant de sauvage superstitieux.
    " Nous aussi, nous l'avons vu et nous avons été surpris

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