Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
série débute, lâéquipe a été plongée au cÅur dâun incident qui a défrayé la manchette, semé lâembarras et provoqué des crises de colère aux plus hauts échelons de lâorganisation. Tous les partisans des Dodgers se souviennent de cette histoire qui, à ce jour, nâa jamais été racontée en détail.
Jây ai été mêlé bien malgré moi. Et câest sans doute cette crise qui a signifié la fin de ma longue association avec les Dodgers.
La saison a pris fin de 1 er octobre et dès le lendemain, un lundi, nous nous sommes envolés vers New York, où nous avons atterri en milieu de soirée, vers 20 h.
Le mardi 3 octobre, nous devions nous entraîner et rencontrer les représentants des médias en fin dâaprès-midi au Shea Stadium. Le premier match de la série allait être disputé le mercredi soir.
Après avoir pris possession de nos chambres, Casey Deskins et moi sommes allés souper chez Nobu vers 22 h 30. Nobu est un restaurant japonais très réputé dont lâacteur Robert De Niro est lâun des copropriétaires.
Un peu après minuit, Russell Martin mâa fait parvenir un texto expliquant quâil se trouvait dans un bar en compagnie du lanceur Joe Beimel et que le groupe se produisant à cet endroit était excellent.
Casey et moi sommes donc allés les rejoindre. Nous avons pris quelques verres en leur compagnie tout en jasant de baseball. Puis, peu après 1 h 30, jâai salué tout le monde. Je suis monté à bord dâun taxi et je suis rentré à notre hôtel.
Environ une heure plus tard, jâétais en train de discuter au cellulaire avec Valérie quand la sonnerie du téléphone de lâhôtel sâest faite entendre.
Câétait le portier de lâhôtel, qui était un grand fan de baseball et avec qui jâavais développé une relation tout à fait cordiale depuis le début de ma carrière.
â Ãric, il y a un type ici en bas. Je suis pas mal certain que câest un joueur de votre équipe. Il vient dâarriver et il a une serviette autour de la main. Il saigne abondamment et il est intoxiqué. Quâest-ce que je devrais faire?
Il sâagissait de Joe Beimel.
â Envoie-le à sa chambre, lui ai-je dit.
Jâai alors brièvement expliqué à Val ce qui était en train de se passer et je lui ai dit que jâallais la rappeler après mâêtre assuré que rien de grave nâétait arrivé à mon coéquipier.
Ensuite, jâai envoyé à un texto à Beimel pour lui demander ce qui se passait.
â Nothing. Iâm good , a-t-il répondu.
â Je viens dâapprendre que tu as une main ensanglantée, ou quelque chose du genre.
â Just come to my room , a-t-il rétorqué.
Quand je suis arrivé dans sa chambre, la scène était désolante. Il était complètement saoul. Totalement «fucké». Et il persistait à me dire que tout allait bien et que rien ne sâétait passé. Puis jâai aperçu sa main enrubannée dans une serviette imbibée de sang.
â What the fuck happened to your hand? lui ai-je demandé
Il mâa raconté quâil sâétait coupé en tentant de rattraper un verre quâil avait fait tomber, alors quâil se trouvait au bar où nous nous étions rencontrés quelques heures plus tôt.
â Montre-moi ça! Je veux voir de quoi a lâair cette coupure.
Beimel était blessé à la main gauche. Et, comble de malheur, il était le lanceur gaucher que Little utilisait en fin de match contre les meilleurs frappeurs gauchers des équipes adverses. Nous nous apprêtions dâailleurs à affronter les Mets, dont deux des plus redoutables frappeurs, Carlos Delgado et Shawn Green, étaient gauchers. Nous avions donc grand besoin de Beimel dans cette série.
Il a déroulé la serviette qui lui recouvrait la main. La plaie était ouverte sur une largeur dâenviron un pouce entre le petit doigt et lâauriculaire. La lacération avait la forme dâun grand V. Je voyais presque ses ligaments. Jâétais complètement abasourdi.
â Tabarnac! Tâes pas sérieux! Quâest-ce que tâas fait, as-tu reçu un coup de couteau?
Je regardais la
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