Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
quâils ne lâétaient en réalité.
Pour contourner ce problème, jâai demandé à mon père de ramener à Québec un «VR» (un motorisé) dont je venais de faire lâacquisition en Arizona. Les voyages de lâéquipe ont alors pris une tout autre tournure. Jâavais presque hâte de partir «sur la route» tellement nous avions du plaisir.
Il mâarrivait souvent de dénicher un chauffeur volontaire pour mâaccompagner. Deux ou trois joueurs montaient alors à bord et nous disputions dâinterminables parties de poker durant le trajet.
Une fois arrivés à destination, nous nous garions à proximité de lâhôtel où séjournait lâéquipe et les gars finissaient tous par venir faire un tour à bord du motorisé pour prendre une bière ou jouer quelques parties de cartes. Au lieu de sortir avec mes coéquipiers dans un bar huppé de Los Angeles ou New York comme je lâavais fait dans le passé, nous nous réunissions à lâintérieur de mon motorhome dans un stationnement de Nashua. Et on jouait aux cartes. Câétait vraiment trippant!
Quand un joueur des ligues majeures doit se soumettre à une période de rééducation dans les mineures, il est de coutume quâil prenne soin de ses coéquipiers en les gâtant un peu. Comme je me trouvais dans cette situation à Québec, jâai tenté de faire ma part pour agrémenter la saison de tous ces chics types qui mâentouraient.
Après mon premier départ avec lâéquipe, quand notre séjour à domicile a pris fin, je suis allé voir Michel pour lui demander sâil nây avait pas moyen de rehausser le niveau de confort des joueurs dans le vestiaire.
â Michel, on pourrait-tu avoir un divan et une télé dans ce clubhouse -là ?
Il était bien sûr dâaccord.
Comme je nâaccompagnais pas lâéquipe lors de ce voyage, jâen ai profité pour aller faire un peu de magasinage. Et quand les gars sont rentrés au bercail quelques jours plus tard, il y avait un grand écran HD fixé au mur et un divan neuf pour permettre aux joueurs de relaxer.
Comme je lâavais fait à Los Angeles, jâaimais organiser des dîners dâéquipe afin que les joueurs puissent passer ensemble du temps de qualité à lâextérieur du terrain. à lâoccasion, je tentais de dénicher le meilleur restaurant de la petite ville où les Capitales séjournaient et je passais y faire une réservation pour nos joueurs et entraîneurs.
En dâautres occasions, il mâarrivait parfois dâappeler ou dâenvoyer un texto à Michel pour lui dire:
â Ne mâattendez pas, je ne prendrai pas lâautobus avec lâéquipe aujourdâhui.
Je passais alors chez Subway ou ailleurs pour faire préparer des sous-marins. Jâallais ensuite faire quelques emplettes chez le boucher ou je complétais le tout par un petit saut à lâépicerie.
Quand les joueurs de lâautobus se présentaient au vestiaire, un lunch digne de ce nom les attendait.
Lâactivité sociale la plus amusante que jâai organisée cette saison-là fut une partie de paintball qui avait eu lieu alors que lâéquipe rentrait dâune série de matchs disputée à Sussex, au New Jersey.
Jâavais accompagné lâéquipe durant ce voyage mais la rotation de partants faisait en sorte que je ne devais pas lancer avant le vendredi suivant à Québec. Le lundi, jâétais donc allé voir Michel pour lui demander une permission spéciale.
â Est-ce que ça te dérangerait si je rentrais à Repentigny tout de suite? Ãa me permettrait de bien préparer la journée dâactivités pour les gars.
Je suis donc monté à bord du premier vol et je suis rentré à Montréal.
Le mercredi après-midi, dans les minutes précédant le dernier match de la série, Michel a pris soin de rappeler à tout le monde que la journée de congé du lendemain allait être spéciale. Les joueurs, dâailleurs, anticipaient cette fête depuis des semaines.
â Les gars, nous allons probablement avoir droit à un incroyable party demain. Assurons-nous de remporter ce match afin de profiter au maximum de cette journée de congé.
Lâéquipe
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