Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
subissent cette opération reviennent encore plus forts quâils ne lâétaient auparavant! Ãa va prendre du temps, par exemple. Il faudra que tu sois patientâ¦
Lâorthopédiste Frank Jobe, celui-là même qui avait été le premier à tenter cette greffe sur le lanceur Tommy John en 1974, a procédé à lâintervention. Il a prélevé un tendon assez volumineux dans mon poignet gauche et lâa utilisé pour remplacer le ligament endommagé dans mon coude droit.
Puisque le tendon greffé était plus épais que le ligament blessé, le docteur Jobe avait corroboré les dires de Claude en soulignant quâil était tout à fait possible que je puisse lancer encore plus fort quâauparavant au terme de ma période de rééducation.
Quand je me suis réveillé après lâopération, je souffrais le martyre. On aurait dit que quelquâun sâamusait à faire tourner un couteau à lâintérieur de mon coude. Et jâavais lâimpression quâil nây avait jamais suffisamment de morphine à ma disposition pour chasser lâextrême douleur que je ressentais.
â Claude, si je dois un jour repasser par une opération comme celle-là , je quitte le baseball! Tu ne peux pas imaginer à quel point ça peut faire mal, me suis-je lamenté au téléphone.
Ma saison 1997 était totalement perdue. Et mon cheminement au sein de lâorganisation me semblait compromis. Après lâopération, jâai passé deux mois à San Diego afin de me soumettre à des traitements et je suis rentré à Mascouche en attendant que la nature et le temps fassent Åuvre utile.
Et câest exactement ce qui est arrivéâ¦
Dès mon retour au Québec, jâai repris contact avec Valérie Hervieux. Valérie et moi étions pas mal aux antipodes dans nos vies. Mais, assez étonnamment, une belle et solide amitié sâétait développée entre nous au cours des trois ou quatre années précédentes.
Je provenais dâune famille éclatée; elle était issue dâune famille stable et unie. Je détestais les études; elle fréquentait les HEC, où elle était sur le point dâobtenir un diplôme en management . Je me promenais aux quatre coins de lâAmérique sans trop me soucier de quoi allait être fait le lendemain; elle habitait chez ses parents et travaillait fort durant lâété pour faire des économies. Jâambitionnais de jouer dans les majeures. Elle rêvait de mener une grande carrière, sans toutefois sâempêcher de fonder une grande famille.
Jâavais rencontré Valérie alors que je portais les couleurs du Royal de Repentigny, dans la Ligue junior élite. Elle fréquentait à cette époque lâun de mes coéquipiers, Danny Prata, qui a aussi lancé dans les rangs professionnels mineurs. Danny était aussi lâun de mes bons amis.
Notre équipe de baseball junior était alors composée de joueurs âgés entre 17 et 20 ans. Nous passions tous nos étés ensemble sur les terrains de la province et nos petites amies suivaient lâéquipe. Et comme nous étions à peu près tous des étudiants savourant leurs vacances estivales, les occasions de faire la fête étaient nombreuses. Nous avions une vie sociale assez occupée, merci!
Câest dans ce contexte que Valérie et moi nous étions connus quelques années auparavant.
Quand je suis revenu au Québec après ma greffe, Valérie ne fréquentait plus Danny depuis longtemps. Mais nous avions quand même gardé le contact, sans la moindre arrière-pensée, par simple amitié.
Au cours des saisons précédentes, il mâétait souvent arrivé de lui téléphoner quand jâétais sur la route. Pour donner de mes nouvelles, pour prendre des siennes, ou simplement pour jaser de tout et de rien. Depuis mon séjour à Seminole, jâétais resté lâun des très bons clients des compagnies de téléphone. Câétait essentiel pour moi de rester en contact avec le Québec. Un appel interurbain nâattendait pas lâautre!
Val et moi avions beaucoup de plaisir à discuter ensemble. Nous pouvions passer des soirées complètes au téléphone à débattre de toutes sortes de sujets ou Ã
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