Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
retraite en direction des vestiaires.
Bud Selig, qui venait de se faire chahuter dans sa ville natale, sâest dit quâil ne revivrait plus jamais une soirée semblable. Quelque temps après cette drôle de soirée, il a annoncé que le match des étoiles allait désormais servir à déterminer lâidentité de la ligue qui allait jouir de lâavantage du terrain durant la Série mondiale.
Depuis ce temps, les gérants des équipes dâétoiles doivent donc tenir compte de cet enjeu, qui est tout de même important, et ils doivent utiliser leur personnel en conséquence et sâassurer de pouvoir compter sur des lanceurs en toutes circonstances pour terminer le match.
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Quand jâai rejoint lâéquipe après la pause du match des étoiles je me sentais en parfaite symbiose avec mon sport. Mon statut était désormais établi chez les Dodgers. Et toute ma vie tournait autour dâune routine religieusement suivie qui, jour après jour, ne visait quâun seul et même objectif: sauvegarder un autre match.
Je nâétais plus un conjoint, un mari ou un père. Jâétais celui qui devait préserver la prochaine avance des Dodgers de Los Angeles.
Les jours de match, jâarrivais au Dodger Stadium un peu plus tôt que les autres joueurs de lâéquipe, vers 14 h.
Je commençais à mâentraîner à 14 h 30. Mon programme normal comportait des exercices de musculation pour le haut du corps et pour les jambes, ainsi quâune bonne séance dâétirements. Par contre, mes fonctions de releveur étaient tellement exigeantes physiquement quâil me fallait souvent écouter mon corps et modifier ma séquence dâexercices en conséquence.
Par exemple, si mon épaule droite était endolorie au lendemain dâun match, je limitais les exercices de musculation impliquant les épaules et jâinsistais davantage sur les exercices dâassouplissement.
Par contre, les exercices de musculation étaient vraiment importants à mes yeux. La musculation semblait contracter mes muscles, raccourcir ma mécanique et avoir un effet bénéfique sur le contrôle que jâexerçais sur chacun de mes lancers.
Vers 15 h 30, la plupart du temps, je visionnais des séquences de matchs. Surtout des séquences du dernier match dans lequel jâavais été impliqué. Et je me concentrais uniquement sur les bonnes choses qui étaient survenues pendant ma présence au monticule. Je ne voulais pas revoir ce qui nâavait pas fonctionné. Ensuite, je regardais un montage rassemblant des présences au bâton (récentes) de tous les frappeurs que jâétais susceptible dâaffronter durant la soirée.
Je me rendais ensuite sur le terrain pour capter les balles que mes coéquipiers frappaient durant lâexercice au bâton. Ce moment de la journée me permettait de jaser avec certains coéquipiers et de me détendre un peu. à la fin de lâexercice au bâton, les releveurs se regroupaient et nous allions courir. Les cinq partants avaient lâhabitude de courir ensemble. Les cinq releveurs aussi. Nous, les gars du bullpen , formions une famille tissée serrée. Nous tentions de faire le plus de choses possible ensemble, à lâentraînement ou à lâextérieur du terrain.
Quand nous étions à domicile, lâexercice au bâton prenait fin aux alentours de 17 h 45 alors que le match ne débutait que 75 minutes plus tard. Nous retraitions donc au vestiaire pour manger et relaxer un peu. Nous en profitions aussi pour regarder la télévision. La plupart du temps, les nouvelles du sport.
Après les nouvelles, je mâoffrais une autre séance de visionnement. Cette fois, il sâagissait dâun montage de tous mes retraits au bâton et des autres bons jeux dans lesquels jâavais été impliqué. Encore là , je ne voulais voir que des images positives.
Puis, un à un, mes coéquipiers quittaient le vestiaire pour sâinstaller dans lâabri en prévision du match. Pour leur part, la quasi-totalité des releveurs se rendaient dans lâenclos pour assister au premier lancer du match.
Lorsque le match débutait, je me retrouvais vêtu dâun short et dâun sweat shirt , sandales aux pieds, seul au milieu de ce vestiaire rem-pli dâhistoire.
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