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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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rêver ! Les édiles municipaux
se rendent, paraît-il, à l’endroit indiqué par Lhomoy, au pied du donjon. Mais
comme il est impossible de pénétrer dans le trou, la plupart rebroussent chemin
en traitant le gardien-jardinier de fou. L’un d’entre eux pourtant essaie de
s’engager dans la galerie verticale, le capitaine des pompiers, lequel
deviendra par la suite maire de Gisors. Mais il ne peut aller bien loin. Le
résultat de l’expédition est que l’on considère Roger Lhomoy comme un mythomane.
Et on donna ordre à une équipe de prisonniers allemands de reboucher les
galeries ouvertes, car elles constituaient un danger réel pour qui se serait
aventuré dans l’enceinte du château.
    Mais Lhomoy ne se tient pas pour battu. Il sollicite une
autorisation de fouilles auprès du secrétariat d’État aux Affaires culturelles.
Et il l’obtient. C’est alors que la municipalité se serait dressée tout entière
contre lui, l’empêchant de mener les fouilles et le menaçant même de le faire
interner. Ce qui est sûr, c’est qu’il fut révoqué et plus ou moins interdit de
séjour à Gisors. En 1952, Lhomoy, qui n’a pas renoncé, s’associe avec deux
habitants de Versailles et obtient une nouvelle autorisation de fouilles. Cette
fois, la municipalité ne s’y oppose pas, mais elle exige une caution tellement
élevée que les trois chercheurs abandonnent leur projet. Mais Roger Lhomoy
revient parfois nuitamment pour creuser, c’est du moins ce qu’il raconte, et il
finit par rencontrer Gérard de Sède qui l’écouta attentivement et se passionna
pour l’affaire. Cela donna Les Templiers sont parmi nous .
    Nous pénétrons alors en pleine nébuleuse. Gérard de Sède
prétend avoir été menacé par un étrange personnage se disant « gardien du
Temple » qui lui aurait fermement conseillé d’abandonner ses recherches.
Il raconte même qu’un beau matin, une décharge de chevrotines traversa la
portière de sa voiture. Où se cache la vérité ? Ce « gardien du
Temple » existe-t-il ? Si oui, d’où sort-il, et que vient-il faire là
alors que jamais le nom des Templiers n’a été prononcé par Lhomoy ? Il est
permis de se demander qui a établi un lien entre la soi-disant découverte de la
chapelle souterraine et les événements de 1307, au cours desquels il est plus
que vraisemblable que les Templiers ont fait disparaître sinon un trésor, du
moins des documents compromettants. Roger Lhomoy, entraîné par Gérard de Sède
sur un plateau de télévision, confirma son récit de la découverte de la
chapelle et sa certitude qu’il existait bien d’autres mystères dans les
souterrains de Gisors.
    Bien entendu, du côté des universitaires chevronnés, ce fut
une tempête de protestations et de dénégations, notamment de la part de ceux
qui avaient en charge les monuments de Gisors. Il est inutile de citer ces
réactions : elles constituent toutes un rejet pur et simple des
allégations de Lhomoy. Cependant, en mai 1962, sur ordre du ministre de la
Culture André Malraux, les scellés sont apposés sur le donjon du château. Et
trois mois plus tard, des fouilles sont entreprises, qui, de l’aveu officiel,
sont simplement « de routine et sans rapport avec l’ affaire de Sède ». Mais ces fouilles ne donneront rien et les ouvertures seront
bientôt rebouchées sur ordre de la municipalité.
    Le 12 octobre 1962, devant la presse et plusieurs
personnalités réunies près du donjon, Roger Lhomoy est convoqué. On le fait
descendre dans le trou jusqu’à un endroit où l’on retrouve ses outils, et on
fait constater aux journalistes que la galerie s’achève en cul-de-sac. Lhomoy
maintient ses dires et prétend qu’il y a encore un mètre cinquante à creuser
pour trouver la crypte. Peine perdue. Les « officiels », persuadés
qu’on a assez perdu de temps et d’argent à s’occuper des délires d’un
mythomane, jugent la cause entendue et donnent le signal du départ. La galerie
sera comblée. Ce n’est pourtant qu’en 1964, après une nouvelle série de
fouilles opérées sur ordre du ministre de la Culture, que les travaux seront
définitivement abandonnés : et comme des fissures se produisent dans le
donjon, mettant en péril la stabilité de l’édifice, on coule du béton dans
toutes les cavités qui ont été creusées.
    Alors tous ceux qui croient à la réalité de la chapelle
souterraine s’écrient qu’on a voulu empêcher la vérité de

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