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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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se manifester parce
qu’on avait peur de cette vérité. Les autres, les sceptiques autant que les
négateurs, ont beau jeu de rétorquer que c’était le seul moyen de protéger
l’édifice et d’assurer la sécurité des visiteurs – qui sont nombreux – du
château de Gisors. Et l’on se garde bien de parler de la citerne qui contient peut-être
encore quinze mille litres d’essence ! Voilà en tout cas de quoi alimenter
pour longtemps les polémiques, de quoi nourrir les hypothèses les plus hardies
et aussi les plus contradictoires. Et cela n’a pas empêché, les années
suivantes, d’innombrables chercheurs clandestins de se livrer à des
explorations aussi discrètes qu’illégales. Sans résultat, bien entendu. Sauf si
l’on en croit certains « initiés » qui répètent, sous le sceau du
secret, que le « Trésor » a été découvert, et qu’il se trouve maintenant
en lieu sûr…
    Le problème est de savoir si, oui ou non, Roger Lhomoy a
découvert une chapelle souterraine sous le donjon. Comme il est le seul à
l’avoir vue et que, selon l’adage bien connu, un témoin unique est un témoin
nul, on ne peut que douter, même si on demeure persuadé que les souterrains de
Gisors n’ont pas livré tous leurs secrets.
    Or, il semble que Roger Lhomoy se soit laissé aller à
quelques confidences : il aurait notamment déclaré que les fouilles
entreprises par lui n’avaient mené nulle part et qu’il avait inventé les
coffres [11] .
L’acharnement avec lequel il a pratiqué des fouilles, son entêtement à faire
reconnaître qu’il avait trouvé quelque chose, ne sont guère compatibles avec
cet aveu d’affabulation. Qu’en est-il en réalité ? Peut-être faut-il voir
dans cette déclaration une sorte de renoncement dû à une profonde
amertume ? On ne peut savoir. Plus que jamais, il y a des gens qui croient
que Lhomoy a dit la vérité en prétendant avoir trouvé une crypte contenant des
coffres parce qu’il a décrit ces coffres et que cette description correspond à
un document ancien. Mais cela ne repose sur rien. Et il y a aussi ceux qui
croient que Lhomoy a brodé sur quelques trouvailles insignifiantes qu’il aurait
pu faire au cours de ses fouilles. Mais on ne peut rien prouver.
    Toute cette confusion repose sur le fait que personne n’a pu
localiser exactement la fameuse crypte en question. D’ailleurs, personne ne
sait très bien si c’est une crypte ou une chapelle, ou une simple salle
souterraine où auraient été entreposés des coffres. Dans cette affaire, il
apparaît que chacun donne sa propre version des faits sans tenir compte de la
version des autres. Ajoutons à cela une attitude brutale de rejet obstiné, de
la part de certaines personnes qui pensent que tout est mystification.
    Il y a quand même une certitude. Il n’y a jamais eu de
chapelle sous le donjon de Gisors. Mais il y en a eu une ailleurs ,
probablement sous l’église paroissiale. Son existence est prouvée, et l’on en a
même une description. Mais elle n’a strictement aucun lien avec les Templiers,
puisque ceux-ci ont disparu, du moins officiellement, en 1312, et que la
chapelle Sainte-Catherine ne peut dater que de 1530.
    La seule hypothèse qu’on puisse tenter est celle-ci :
on a pu transporter et cacher dans cette chapelle, au cours du XVI e  siècle, des objets ou des documents qui sont
d’origine templière, et qui, avant cette date, se seraient trouvés ailleurs.
Pourquoi pas ? Ce ne serait pas la première fois que l’on aurait déménagé
des archives pour les mettre en sûreté. Le XVI e  siècle
est l’époque des guerres de Religion. En admettant l’existence de documents
templiers peut-être compromettants pour l’Église romaine, on est en droit
d’imaginer que certains catholiques aient cru bon de les faire disparaître ou
de les mettre en lieu sûr. Mais une chapelle qu’on venait de construire et qui
était visible par tous était-elle un lieu sûr ?
    Que de questions ! D’après des confidences qu’il aurait
faites, Roger Lhomoy aurait laissé entendre qu’il avait été encouragé dans ses
recherches par un ecclésiastique. Ce n’est pas impossible. On sait qu’un
certain nombre de membres du clergé de la région s’intéressaient à l’histoire
de Gisors, et qu’ils connaissaient l’existence d’une crypte où avaient été
enfermés des coffres, sans aucune précision quant à la nature de ces coffres.
L’un d’eux aurait donc pu,

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