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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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sans se mettre en avant lui-même, encourager Lhomoy
à opérer des fouilles discrètes.
    Mais, dans ce cas, pourquoi avoir dirigé Lhomoy vers le
donjon du château alors que lesdits ecclésiastiques savaient pertinemment que
la chapelle ne pouvait se trouver que vers l’église ? Ici, quelque chose
ne va plus, à moins que l’on admette une opération de diversion : Lhomoy
aurait servi de miroir aux alouettes, en attirant l’attention sur des fouilles
au château, pendant que de véritables recherches, très secrètes celles-là,
auraient été entreprises du côté de l’église. Voilà qui ferait un excellent
scénario de film d’espionnage, mais paraît un peu trop bien
« ficelé » pour être une réalité tangible… De toute façon, tout le
monde, à Gisors et dans les alentours, savait depuis longtemps qu’il y avait
des souterrains et que ces souterrains devaient receler sinon des trésors du
moins des curiosités archéologiques. L’existence probable d’une chapelle sous
l’église ou dans les alentours immédiats de celle-ci était un secret de
Polichinelle.
    Il faut alors poser de nouveau la question en d’autres
termes : si Lhomoy a bel et bien été manipulé pour faire des fouilles sous
le château, par qui l’a-t-il été et dans quel but ? Et une autre question
s’ajoute : pourquoi, même si Lhomoy a menti, l’a-t-on visiblement, dans
les milieux officiels, empêché de poursuivre des recherches qui eussent pu
aboutir à une preuve, ne serait-ce que la preuve de sa mythomanie ? Aucune
réponse n’existe, dans l’état actuel des choses, à ces questions.
    Mais où interviennent les Templiers dans tout cela ?
    Eh bien, ils sont quand même présents derrière le rideau
obstinément tiré. Le grand mérite des Templiers, pour les explorateurs du
passé, est qu’ils ont, après l’anéantissement officiel de l’Ordre en 1314,
disparu sans laisser de traces. Le même mérite est partagé par les Druides qui
se sont fondus dans la nature après la romanisation. Dans ces conditions, il
n’est pas étonnant que, de temps à autre, on retrouve quelques souvenirs –
réels ou imaginaires – des uns et des autres dans les corridors les plus
obscurs de l’Histoire, laquelle d’ailleurs n’en manque pas. Les fantômes ont la
vie dure, quoi qu’en pensent les esprits les plus rationalistes, et ils se
manifestent sous des apparences très changeantes. En Bretagne, la tradition
populaire affirme que les Templiers, appelés là-bas les « moines
rouges », c’est-à-dire les « moines maudits », hantent toujours
les lieux où ils ont commis leurs crimes. Cela en dit d’ailleurs long sur la
réputation des Templiers que d’excellents auteurs veulent à tout prix nous
faire passer pour des saints et de malheureuses victimes de l’arbitraire. Mais
c’est un autre problème.
    La thèse présentée par Gérard de Sède dans Les
Templiers sont parmi nous , thèse qui ne manque d’ailleurs pas d’intérêt,
a le mérite de susciter des réactions. Cette thèse est la suivante :
Gisors aurait été le lieu où les Templiers, la nuit avant la date de leur
arrestation, auraient caché – et enfoui – leur trésor et leurs documents
secrets.
    Il est vrai que, lorsque les agents de Philippe le Bel, au
matin du 13 octobre 1307, procédèrent à l’arrestation des Templiers
et investirent les propriétés du Temple, ils ne trouvèrent
rien , ni or, ni argent, ni vaisselle précieuse, ni objets de culte, ni
documents d’aucune sorte. On peut alors valablement supposer que les Templiers,
avertis à temps – car la date de l’arrestation était fixée depuis longtemps,
mais tenue secrète – avaient pu mettre à l’abri ce à quoi ils tenaient le plus.
Ce fut en fait un échec pour Philippe le Bel qui croyait s’emparer non
seulement des richesses du Temple – si tant est qu’il y en eût –, mais
également de documents compromettants qui permettraient un procès rapide et une
condamnation sans appel. Au Temple de Paris, la maison mère, par exemple, les
archers du roi ne purent mettre la main que sur les hommes. Tout cela est
étrange.
    Une tradition tenace, apparemment appuyée sur le document
publié par Gérard de Sède, prétend que la nuit précédant l’arrestation, de
lourds chariots auraient quitté le Temple de Paris et se seraient dirigés vers
l’ouest, vers Gisors naturellement, où leur contenu aurait été dissimulé dans
une crypte du château, crypte

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