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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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sont cuites : la France est désormais républicaine et pour longtemps !
    Finalement, et c’est un comble, le comte de Chambord restera dans l’histoire comme le fondateur de la Troisième République. Du point de vue des monarchistes, ce fut un vrai drame, mais les républicains, eux, peuvent lui tresser des couronnes. Voilà pourquoi Chambord est un cas de zhéro un peu à part : il est à la fois héros et zhéro pour les deux camps : bête noire des républicains, qui cependant lui doivent beaucoup, et héros éphémère des monarchistes, qui le considèrent comme le loser psychorigide qui les priva de roi !
    À exclure de nos zhéros pour candidature trop controversée !

2

Faux nuls
    Heureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière.
     
    Michel Audiard.
     
    Par « faux nuls », nous entendons ceux qui, nous ayant été signalés comme ratés pour tel ou tel motif, ne peuvent cependant être qualifiés de zhéros, en raison des troubles mentaux dont ils souffraient. Cette rubrique concerne un quatuor hétérogène composé d’un souverain du Moyen Âge, de deux généraux du Premier Empire et d’un président de la Troisième République.
Charles VI
    Le premier de nos « faux nuls » est le roi Charles VI le Fou (1368-1422), qui régna pendant la guerre de Cent Ans. L’historien médiéviste Bernard Guenée a publié récemment la biographie de cet étrange monarque en se fondant sur les deux précieux témoignages dont on dispose sur les vingt premières années de son règne : ceux de Jean Froissair, mort en 1404, et du religieux de Saint-Denys, Michel Pintoin, mort en 1420.
    S’il avait disparu après ses toutes premières années de règne, jamais Charles VI n’aurait figuré dans un livre sur les grands zhéros de l’histoire de France ! Lorsqu’il devient roi à l’âge de douze ans, vers 1380, au lendemain de la mort prématurée de son père, ce sont ses oncles, le duc de Berry et le duc de Bourgogne qui vont exercer le pouvoir à sa place. L’année de ses vingt ans, en 1388, il les limoge et rappelle auprès de lui les vieux serviteurs de son père. Il devient un roi tout à fait honorable. Il est énergique, volontaire, s’entoure de gens compétents et mène une politique brillante. Malheureusement, ce bon début est stoppé net avec la première crise de folie furieuse qui le frappe en 1392. Le 5 août de cette année-là, alors qu’il se rend en Bretagne à la tête de son armée pour aller venger la tentative d’assassinat, par Jean de Craon, de son vieil ami le connétable Olivier de Clisson, Charles VI devient fou ! À la sortie du Mans, alors qu’il fait une chaleur étouffante et qu’il est trop chaudement vêtu, un homme en haillons l’interpelle soudain en lui hurlant qu’il est trahi. D’abord effrayé, le roi se ressaisit. Mais dans la minute qui suit, le bruit d’une épée ou d’une lance tombant à terre ou heurtant un bouclier le met hors de lui.
    Brandissant son épée, il se rue sur son frère Louis, duc d’Orléans, et tente de le tuer. Il le manque de justesse, mais tue au passage quatre autres personnes de son entourage. Bientôt, on le maîtrise : il est exténué, ne reconnaît plus personne et sombre dans l’inconscience. Il reste deux jours dans cet état ; on pense qu’il va mourir : malheureusement pour le royaume de France, il se rétablit ! Quelques mois plus tard, le 28 janvier 1393, se déroule le tristement célèbre « bal des Ardents », au cours duquel Charles VI et quatre de ses amis sont déguisés en satyres. Leurs costumes sont faits de toile enduite de poix et d’étoupe. Louis d’Orléans s’approche de l’un d’eux avec une torche pour tenter de le reconnaître sous son déguisement et voilà que, l’un après l’autre, les satyres prennent feu. Ils se consument et mettront trois jours à mourir. Charles a été sauvé par sa tante, qui s’est jetée sur lui en l’entourant de son manteau, mais à la suite de cette soirée, le roi, dont la santé mentale était déjà chancelante, fait une terrible rechute.
    Les trente années qui suivent ne sont qu’une longue et pénible suite de crises de folie et de rémissions. De la première crise, en 1392, à 1422, année de la mort de Charles VI, Bernard Guenée a comptabilisé une cinquantaine de crises et de rémissions (7) .
    De quoi souffrait au juste le « pauvre roi fol » ? Que nous dit la médecine moderne ? Certains penchent pour une schizophrénie atypique,

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