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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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rit et qui aboie. » Si c’est un compliment, il est bien curieusement tourné !
    Après quoi, Hugo explique qu’il pourrait bien faire quelques critiques sur le style de Lemercier, puisque ses collègues s’attendent à ce qu’il le fasse, mais qu’il n’en fera rien car c’est à la postérité de le juger : « La postérité seule a le droit définitif de critique et de jugement envers les talents supérieurs. » La postérité avait bon dos, l’invoquer permit à Hugo de botter en touche plutôt que se lancer dans une critique acerbe du style « népomucénien » ! Au demeurant, la suite lui donna raison, la postérité s’est en effet bien chargée de Népomucène. De même qu’elle châtia Desfontaines et Fréron pour s’être acharnés sur Voltaire, et Suard pour avoir censuré Beaumarchais, elle fit payer à l’auteur de la Panh ypocrisiade , récit d’un immortel ennui, son arrogance face à l’un des plus grands de nos poètes. À tel point d’ailleurs que la notice biographique consacrée à Lemercier dans le Dictionnaire Napoléon commence par ces mots cruels : « Justement oublié aujourd’hui… » Pour avoir voulu priver l’Académie française de Victor Hugo, nous décernons à Népomucène Lemercier le titre de grand zhéro de l’Histoire de France, même si de notre point de vue deux de ses pièces mériteraient peut-être d’être sauvées du naufrage. Leurs titres ? Démence de Charles VI et… Frédégonde et Brunehaut !
Resquiescat in pace ?
    Pour se, recueillir sur les tombes de nos doubles zhéros :
    Abbé Desfontaines : pas de tombe ! Mort à Paris le 16 décembre 1745, il fut probablement inhumé dans quelque cimetière d’église désaffecté ; ses ossements doivent se trouver aux catacombes.
    Jean-Baptiste Suard : se trouve aussi au Père-Lachaise, 11 e division. Sa tombe existe toujours mais elle est invisible, totalement envahie de broussailles ; munis d’une bonne machette, nos lecteurs pourront deviner la petite colonne surmontée d’une urne agrémentant la tombe du censeur de Beaumarchais.
    Népomucène Lemercier : s’est éteint à Paris le 7 juin 1840, il repose dans la 30 e division du Père-Lachaise sous un monument orné d’un médaillon en marbre, œuvre de David d’Angers.

2. Napoléon Zéro
    Il avait tous les dons, hormis celui de s’en servir…
     
    Princesse Palatine à propos de son fils le régent Philippe, duc d’Orléans.
     
    Nous en arrivons à présent à notre dernière catégorie de zhéros, celle des ratés qui reçurent dans leur berceau un capital exceptionnel qu’ils dilapidèrent par la suite, ces malheureux « fils de », que l’on jugea d’autant plus « nuls » qu’ils étaient les rejetons de grands hommes. C’est à ce dernier groupe qu’appartient selon nous le plus grand zhéro de notre histoire, toutes catégories confondues, le « zhéro absolu », « grand-croix de la Légion du déshonneur ».
    Plutôt que de passer en revue ceux qui, tout comme lui, ne furent pas à la hauteur de leurs brillants géniteurs, nous avons choisi d’évoquer son seul exemple. S’il est, à notre avis, le plus exceptionnel et le plus pathétique des zhéros, c’est parce que son père est considéré dans le monde entier comme l’un des plus grands hommes de tous les temps, l’un de ces êtres auréolés de gloire comme l’histoire de l’humanité n’en produit pas un par siècle. Et si nous avons écrit dans l’introduction de ce livre que chacun connaissait notre « super-zhéro » sans le connaître, c’est tout simplement, vous l’avez compris, parce que son père était l’empereur Napoléon I er .
     
    L’impérial rejeton qui nous intéresse n’est évidemment ni l’Aiglon, dit aussi « roi de Rome », ni Alexandre Walewski, mais Léon, le fils aîné de l’Empereur. Il est ce fameux « fils Léon » dont il est question dans une chanson presque aussi populaire que Le Bon Roi Dagobert , et dont chacun reconnaîtra les paroles : « Napoléon est mort à Sainte-Hélène, son fils Léon lui a crevé l’bidon. On l’a r’trouvé assis sur une baleine, en train d’sucer les fils de son caleçon ! »
    Le Léon de la chanson a bien existé, mais contrairement à Dagobert, injustement brocardé, cette comptine le raille à juste titre, car il fut un raté de première classe et s’il ne suça pas « les fils de son caleçon », il mourut dans une telle misère qu’il n’était pas loin d’en être réduit à

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