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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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maison de Mégara ? Quand
le Conseil des Cent Quatre proposa aux mercenaires comme médiateur le fils
d’Adonibaal, ils refusèrent bruyamment, affirmant ne vouloir traiter qu’avec
Giscon.
    Ce
dernier, accompagné de chariots chargés de lourds coffres de bois, se présenta un
matin à l’entrée du camp. Des milliers d’hommes soulevant un formidable nuage
de poussière se rassemblèrent, attendant avec impatience le commencement de la
distribution. Bientôt, rangés par groupes d’origine, les mercenaires furent
appelés par les fonctionnaires du Trésor et payés en bonnes pièces sonnantes et
trébuchantes. La joie se lisait dans leurs yeux et certains réclamaient déjà à
leurs compagnons les petites sommes qu’ils leur avaient prêtées.
    À la
mi-journée, Giscon prit la parole :
    — Carthage
a tenu sa parole ainsi que vous pouvez le constater.
    — Tout
n’a pas été payé, cria Spendios.
    — Votre
chef a raison. Il nous reste à vous payer les rations de blé et les chevaux
tués au combat. Nous le ferons dans quelques mois. Ceux d’entre vous qui vivent
en Libye seront prévenus par les suffètes de nos villes dans cette région. Pour
les autres, rentrez en paix chez vous, en Sardaigne, en Grèce ou en Gaule. Des
navires apporteront à nos agents recruteurs dans ces pays les sommes dues, à
charge pour eux de les distribuer. À plusieurs reprises dans le passé, nous
avons agi de la sorte et vos pères n’ont jamais eu à s’en plaindre.
    — Giscon,
fit le Campanien, nous avons écouté ta proposition. Retire-toi maintenant avec
tes hommes à la lisière du camp. Nous te ferons appeler quand notre assemblée
aura délibéré.
    Le général
carthaginois, plutôt confiant dans le bon déroulement des choses, s’éloigna.
Quand il eut disparu, Spendios expliqua aux hommes – ses paroles
étaient traduites par différents interprètes - que lui, Matho et Autaritos
prendraient successivement la parole pour exposer leur point de vue sur la
proposition de Giscon. Le premier à parler fut le chef gaulois :
    — Nous
avons obtenu satisfaction sauf en ce qui concerne le blé et les chevaux. Pour
l’heure, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Nous sommes dépendants de
Carthage. Nous avons besoin de ses navires pour rentrer chez nous et nous ne
pourrons les utiliser que si nous acceptons leurs conditions. Or nous avons
hâte de retrouver nos foyers et de nous occuper de nos terres et de nos
maisons. Aussi, mes frères, la sagesse nous invite à dire oui à Giscon.
    — Autaritos,
mon ami, fit Matho, je comprends tes sentiments et je les respecte. Sache
cependant qu’en partant toi et tes hommes servez les intérêts de Carthage à
notre détriment. Les sénateurs n’ont qu’une envie : voir les Gaulois, les
Ibères, les Sardes et les Grecs quitter ces rivages. Quand cela sera fait, ils
se retourneront alors contre nous qui avons le malheur de vivre à leurs côtés
et ils nous écraseront sans pitié. Vous, vous serez loin, et il leur sera alors
facile d’oublier de vous faire parvenir les sommes qu’ils vous doivent.
Croyez-moi, les offres de Giscon sont un piège.
    — Matho
a raison, approuva Spendios. Moi et beaucoup de mes hommes sommes des
déserteurs de l’armée romaine. Nous ne pouvons pas retourner chez nous et nous
subirons sans nul doute le sort des compatriotes de Matho. Il nous reste donc
une seule solution : obtenir le paiement immédiat de ce qui est dû et
demeurer unis. Pour se débarrasser de nous, Carthage devra faire des efforts
supplémentaires et, les ayant faits, sera dans l’impossibilité de mener une
guerre contre nous. Peut-être obtiendrons-nous des terres ? En tous les
cas, nous serons à l’abri de sa vengeance. À vous de parler.
    Plusieurs
hommes se présentèrent pour s’adresser à leurs camarades. Ils ignoraient que
Spendios avait mis au point une tactique avec les autres déserteurs. Ils
étaient convenus que ceux qui se prononceraient en faveur de Giscon seraient
lapidés à coups de pierres dès que retentirait le cri « tire
dessus ». Le premier orateur, un Gaulois, n’eut pas le temps de développer
ses arguments et quelques Grecs et Sardes connurent le même sort :
atteints par différents projectiles, ils agonisèrent à même le sol. Saisie de
terreur, l’Assemblée décida de se conformer aux recommandations de Spendios et
de Matho. Quand Giscon et ses hommes furent appelés, ils s’avancèrent,
confiants. Les cadavres

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