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Helvétie

Helvétie

Titel: Helvétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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adoptée ici est celle du Dictionnaire historique et biographique de la Suisse : Niklaus-Franz Bachmann-Anderletz (1740-1831). Un Français, ayant dit à ce soldat en 1792 : « Vous servez pour de l’argent et moi pour l’honneur », s’était attiré cette remarque : « Oui, monsieur, chacun sert pour ce qui lui manque le plus. »
     
    11 Encyclopédie illustrée du pays de Vaud , éditions 24-Heures, Lausanne, 12 volumes, 1970-1987.
     
    12 Le plus grand respect est dû à l’enfant.
     
    13 Les Bourla-Papey et la Révolution vaudoise , Édition Rouge, Lausanne, 1903. Cité dans Encyclopédie illustrée du pays de Vaud , éditions 24-Heures, Lausanne, 12 volumes, 1970-1987.
     
    14 Mot suisse signifiant reprendre vigueur. En français familier, on dirait peut-être ravigoter.
     
    15 Mot suisse qualifiant une situation transitoire. D’après le Dictionnaire de la langue française , de Quillet : terme de vénerie désignant aussi bien le moment où certains oiseaux passent d’un lieu à un autre que les traces laissées par le gibier après son passage.
     

4.
     
    La diligence du maître voiturier Delavaux assurait, deux fois par mois, la liaison entre Lausanne et Paris, en huit jours l’été et dix l’hiver. C’était une grande voiture à trois compartiments, lourde mais confortable, tirée par quatre chevaux. Les Métaz, connus du voiturier, bénéficièrent des meilleures places dans ce qu’on nommait l’intérieur, entre le coupé, à l’avant, et la rotonde, à l’arrière.
     
    Guillaume avait calculé qu’il était plus économique de prendre le billet complet à quatre-vingts francs, comprenant transport, hébergement et repas, avec une franchise de quinze livres de bagages, plutôt que la simple place de voyageur à quarante-huit francs. La diligence ne roulant pas la nuit, les passagers devaient dormir dans des auberges où le courrier à cheval, qui précédait la voiture pour préparer aux postes le relais des chevaux, retenait chambres et dîners. Les habitués connaissaient l’importance du courrier, sorte de factotum à qui l’on pouvait demander maints services, moyennant pourboire. Il accompagnait les dames désireuses de faire des emplettes lors d’une étape, expédiait les dépêches urgentes, procurait les journaux, indiquait au célibataire l’endroit où il rencontrerait des… demoiselles de compagnie, se chargeait de régler les notes après le départ de la diligence qu’il rattrapait au galop et dépassait entre deux postes. Le courrier reconnaissait au premier regard les voyageurs de marque, seigneurs ou grands marchands, savait leur nom, leurs goûts, leurs habitudes. Les hôteliers avaient intérêt, non seulement à satisfaire les clients que le courrier recommandait, mais aussi à se montrer généreux envers un intermédiaire capable de faire, ou de défaire, la réputation d’une auberge.
     
    Les longues journées de route et les repas du soir, souvent pris à la table d’hôte, créaient une relative intimité entre voyageurs. Quand les dames s’étaient retirées dans leur chambre, les hommes se racontaient des histoires, en fumant et buvant. Guillaume Métaz, plus liant que sa femme, ne cacha pas son désappointement en constatant le peu d’intérêt que les étrangers portaient aux Suisses. Les Français, surtout, bavardaient entre eux, se montraient à peine polis avec les Italiens et franchement désagréables avec les Anglais. En revanche, aux étapes comme à bord de la diligence, tous les messieurs faisaient des sourires à Charlotte. À l’auberge, les Métaz dînaient souvent dans leur chambre ; en route, Charlotte ne s’intéressait qu’au paysage. Elle conversait parfois avec l’autre voyageuse du compartiment, une forte institutrice allemande, dont elle était seule à comprendre et parler la langue.
     
    M me  Métaz avait cependant été à l’origine du seul incident du voyage. Au quatrième jour, la traversée de la Bourgogne et la vue des vignobles avaient incité M. Métaz et un autre voyageur à comparer les viticultures bourguignonne et vaudoise. Un Français, assez fat et beau parleur, qui ne souhaitait, depuis le départ, qu’attirer l’attention de Charlotte et que les propos du vigneron ennuyaient, avait interrompu Guillaume pour demander finement : « Votre femme travaille-t-elle aussi la vigne ? » Métaz, toisant l’indiscret, avait répliqué avec une sécheresse de ton surprenante : « Sachez,

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