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Herge fils de Tintin

Herge fils de Tintin

Titel: Herge fils de Tintin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoit Peeters
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d’Eugène Dejardin à Hergé, 11 juillet 1932.
    12  Lettre d’Hergé au directeur du Vingtième Siècle , 19 mars 1934.
    13  L’image est reproduite dans Hergé, chronologie d’une œuvre ,
Moulinsart, 2001, tome II, p. 326.
    14  Lettre de Louis Casterman à Hergé, 4 mars 1934.
    15   Le Vingtième littéraire et artistique , 28 octobre 1934.
    16   L’Œuvre nationale de l’enfance , janvier 1935.

 
    Chapitre 3
     
    L’ ENCRE DE C HINE
     
    (1934-1940)

 
    1
    Un autre monde
     
    Le 8 février 1934, la publication des Cigares du Pharaon s’est achevée dans Le Petit Vingtième. Et Hergé a
commencé à donner au journal une histoire assez insipide, Les Aventures de Popol et Virginie au Far West , qui
deviendra Popol et Virginie chez les Lapinos . Il s’agit d’une
incursion dans le registre animalier dont Walt Disney est
en train de se faire une spécialité. Pour Hergé, c’est la possibilité de faire un essai dans un nouveau genre et de
« rompre un moment avec le réalisme ». « Un peu
d’invraisemblance pour me changer de la “crédibilité” aux
lois de laquelle j’étais soumis par Tintin 1  », expliquera-t-il.
    Mais selon toute apparence, cette histoire ne soulève
pas l’enthousiasme des lecteurs. Et, dès le numéro suivant,
la rédaction doit répondre aux lettres de lamentations.
« S.O.S. Tintin a disparu », titre Le Petit Vingtième , avant
d’expliquer que Tintin a droit lui aussi à quelques jours devacances et qu’il rejoindra bientôt les pages du journal.
L’espoir semble permis le 8 mars. « Allô ! Bruxelles ? Ici
Rawhajpoutalah », annonce joyeusement Tintin sur la
couverture. Mais l’intérieur ne propose qu’une conversation entre le reporter et la rédaction :
— Quels sont tes projets, Tintin ? Tu vas épouser quelque
princesse orientale et rester dans ce pays magnifique où tu
mèneras une vie de pacha, vautré toute la journée sur des
coussins, entouré d’esclaves chasse-mouches ?
    — Oh la la ! Je deviendrais tout de suite neurasthénique à
mener cette vie. Non, non, je repars bientôt. Je n’ai pas fini.
    — Pas fini ? Cette bande mystérieuse n’est donc pas exterminée totalement ?
    — Hélas non ! Deux de leurs repaires ont été découverts, un
grand nombre de ces misérables sont sous les verrous. Mais
il en existe encore. J’ai tout lieu de croire qu’il doit exister en
Extrême-Orient un autre repaire plus important sans doute.
    — Et tu n’as pas peur des Chinois, Tintin ?
    — Peur des Chinois ? Évidemment, il y en a de toutes
espèces, comme les Européens, mais les Chinois sont en
général des gens charmants, très polis, très cultivés et très
hospitaliers. Beaucoup de missionnaires que j’ai rencontrés
au cours de mon voyage m’ont parlé de la Chine qu’ils
aiment beaucoup. Et c’est une erreur de croire que tous les
Chinois sont faux, cruels, etc. 2
    Hergé, on le voit, est plus prudent qu’auparavant.
Quelques jours plus tôt, il a reçu une lettre d’un certain
abbé Gosset, aumônier des étudiants chinois à l’université
de Louvain, qui l’enjoint de faire attention à sa manière
de présenter la Chine : ses étudiants lisent Le Petit Vingtième et seront blessés si le dessinateur tombe dans les stéréotypes habituels. De grâce, que Hergé évite les longuestresses et les nids d’hirondelles ! Le dessinateur, qui a déjà
commencé à se documenter, se montre immédiatement
sensible à ce message. Il se rend à Louvain pour rencontrer
Léon Gosset. L’abbé le met en relation avec deux de ses
étudiants, Arnold Tchiao Tch’eng-Tchih et sa femme,
Susan Lin. Il lui parle aussi d’un certain Tchang Tchong
Jen auquel Hergé écrit pour la première fois le 30 mars.
    Un autre ecclésiastique va jouer un rôle essentiel : le
père Édouard Neut, hôtelier à l’abbaye Saint-André près
de Bruges. Hergé l’a rencontré lors d’une retraite avec
ses condisciples de Saint-Boniface, onze ans plus tôt, et
l’a revu en 1931, à l’époque de ses interminables fiançailles avec Germaine. Depuis lors, le père Neut joue en
quelque sorte un rôle de secrétaire auprès d’un curieux
personnage, le père Dom Lou Tseng Tsiang, un ancien
ministre de Sun Yat-sen devenu moine à Saint-André
après la mort de sa femme. Le 11 mai 1934, le père Neut
réagit avec enthousiasme à la lettre que Hergé vient de
lui adresser :
Le projet de Tintin d’aller faire un

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