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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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socle.
Les poursuivants, sur nos talons, commençaient à
s’infiltrer dans la place, hurlant en nous apercevant de
l’autre bout du local.
    De
profil, Ned se glissa dans l’étroite ouverture, tirant
la statue par le cou afin de la coincer en travers du passage.
Peut-être cela nous procurerait-il un bref répit ?
    On
se rua dans l’escalier. Derrière nous, les musulmans
entreprirent de dégager la madone blanche. On les entendait
hurler de frustration et de rage. Ils tiraient au hasard, mais leurs
balles ricochaient, inoffensives, sur les premières marches de
l’escalier. Aucune illusion à se faire malheureusement :
notre proche sortie avait dû être déjà
signalée aux troupes extérieures. Une grille nous barra
le passage, mais Tentwhistle en fracassa la serrure à coups de
crosse. Elle ne tarda pas à céder, et j’en
profitai pour recharger mon rifle.
    On
émergea dans la mosquée al-Aqsa, au sommet du mont. Je
remarquai combien les croisés l’avaient modifiée.
Arches et fenêtres haut perchées faisaient de l’édifice
un étrange compromis entre un palais arabe et une église
européenne. Ainsi que Farhi l’avait deviné,
l’escalier de la Vierge blanche avait été conçu
pour relier officieusement l’ancien quartier général
des Templiers aux locaux et aux tunnels creusés sous terre.
    On
courut à la porte de la mosquée. La vaste esplanade du
Temple grouillait de musulmans pauvrement armés, comme autant
d’abeilles autour d’une ruche profanée. Je pouvais
distinguer, au-delà, le dôme du Rocher dont les portes
s’ouvraient et se refermaient sur des groupes d’hommes
consternés et surexcités à la fois. La foule
chantait, hurlait des menaces et des insultes en brandissant des
gourdins. Par bonheur, il y avait peu de janissaires, donc peu de
fusils. Quelqu’un parmi un groupe nous aperçut et, comme
un seul homme, la foule se lança à l’attaque.
    « Dans
quel merdier tu nous as fourrés », commenta Ned.
    Je
pris largement le temps de viser.
    *
* *
    La
mosquée al-Aqsa était illuminée, la nuit, par
d’énormes lampes de cuivre qui pouvaient monter et
descendre au bout de cordes de coton blanc. Une de ces lampes, qui
devait peser près d’une tonne, avec ses douze flammes
réparties autour d’une grille porteuse de trois mètres
de long, pendait au-dessus du portail principal. Dès le début
de la ruée, je plaçai soigneusement le câble de
suspension au croisement des cheveux de Miriam collés sur mon
viseur télescopique. Je pressai la détente.
    Ma
balle endommagea fortement la corde et la lanterne tomba comme un
couperet de guillotine, pour s’écraser à grand
fracas sur une partie de la foule en dispersant tout le reste. Nos
assaillants reculèrent en masse, les yeux fous. Juste les
précieuses minutes nécessaires pour nous replier au
fond de la mosquée.
    « Ils
tiennent les reliques sacrées du Muhammad »,
criaient les voix.
    Je
me demandai, soudain, si l’incursion nocturne du Prophète
à Jérusalem et son ascension au ciel étaient de
simples mythes, ou s’il y était venu, lui aussi, en
quête de la sagesse ? Et l’y avait-il trouvée ?
Avait-il entendu parler du Livre de Thot ? Qu’avait appris
Jésus, en Égypte ? Ou Bouddha au cours de ses
voyages ? Toutes ces croyances, toutes ces histoires brodées
interminablement sur les textes antiques, toutes ces sagesses, toutes
ces inepties renfermaient-elles une part de vérité ?
Hérésie, sans doute. Même ici, au centre
religieux du monde, je ne pouvais bannir de mon esprit ces questions
obsédantes.
    On
courut, sur les tapis rouges élimés chargés de
protéger les carrelages, jusqu’aux antichambres qui
donnaient accès au grand hall. Torturés, tout du long,
par la hantise de nous heurter à un cul-de-sac qui nous
condamnerait à mort. À l’endroit où
mosquée et mur du Temple jouxtaient la périphérie,
se présenta, de nouveau, une porte bouclée, mais Gros
Ned l’aborda de tout son poids et passa carrément au
travers, dans une grêle de débris de bois. On s’orienta
vivement. À l’extrémité du mur d’enceinte,
alors que nos poursuivants se déversaient par la sortie que
nous venions de franchir. On ouvrit le feu et nos sabreurs entrèrent
en action. Il y eut, chez nos adversaires, un commencement de
déroute. Ned revint, les vêtements ensanglantés,
mais souriant jusqu’aux oreilles :
    « Ils
vont réfléchir un peu plus, maintenant ! »
    Jéricho,
bouleversé,

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