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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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rosissait
à peine. Une aube orangée atteignait tout juste les
murs de la cité. La campagne, devant nous, baignait encore
dans l’obscurité.
    À
notre droite, s’élevaient le mont Sion et le tombeau de
David. À gauche, c’était la vallée de
Hinnom, avec l’étang de Siloam quelque part en dessous.
    « On
va contourner l’enceinte vers le nord et prendre la route de
Naplouse. En marchant la nuit, on atteindra Jaffa le quatrième
jour et on pourra joindre Sidney Smith. »
    Tentwhistle
n’approuvait pas entièrement mon programme.
    « Et
le trésor ? On lâche tout, purement et simplement ?
    —  Vous
avez vu qu’il n’était pas là. On va
déterminer où poursuivre les recherches. J’espère
qu’ils n’ont pas capturé Farhi. Il nous dira dans
quelle direction continuer.
    —  À
moins qu’il n’ait décidé de nous trahir ?
Pourquoi s’est-il éclipsé comme ça ? »
    Je
m’étais posé la même question.
    « Commençons
par sauver notre peau », conseilla Gros Ned.
    Là-dessus,
retentit un coup de feu, puis un autre, les balles frappant le sol à
nos pieds. Tentwhistle s’assit en grognant. Puis j’entendis
crier, en français :
    « Ils
sont là ! Dépliez-vous ! On va les
intercepter ! » Le groupe qui avait rebouché
notre voie de repli et précédemment attaqué
Miriam ! Ils avaient fui l’agitation générale
et guetté notre sortie.
    Je
mis un genou en terre auprès du lieutenant, trouvai l’un
de ces salopards dans mon viseur et tirai. L’homme s’écroula.
Bon vieux rifle ! Je le rechargeai en vitesse.
    Ned
avait ramassé le revolver de Tentwhistle. Il tira également,
mais nos assaillants étaient hors de portée d’une
arme de poing.
    « Inutile
de guider leur tir avec la lueur des nôtres. Repasse la porte
avec Tom et le lieutenant. Je vais les retenir un moment, et puis on
se perdra dans le quartier arménien. »
    Une
autre balle nous siffla aux oreilles. Tentwhistle toussait du sang,
le regard vitreux. Il n’en avait plus pour longtemps.
    « D’accord,
cap’taine, empêche-les un peu de nous courir au cul ! »
    Il
se mit en branle, mi-traînant, mi-portant son gradé. Tom
se lamenta, en clopinant à leur suite :
    « Potts
mort, et deux blessés. T’as vraiment le chic pour
chercher la difficulté ! »
    Le
jour se levait. Les Français se remirent à nous
canarder au jugé. Je ripostai avant de jeter un coup d’œil
par-dessus mon épaule. Les marins avaient repassé la
porte. Pas le temps de recharger. À peine celui de battre en
retraite ! Plié en deux, je fonçai dans leur
sillage. Des silhouettes noires montaient vers nous, comme des loups
assoiffés de sang. Puis j’entendis une sorte de
grincement. La porte se refermait ! Je fonçai de plus
belle, mais l’entendis claquer, un instant trop tôt.
J’étais bouclé à l’extérieur
des murs. « Ned ! Ouvre-moi ! »
    II y
eut un commandement rauque, en français, et je plongeai à
plat ventre juste avant qu’une volée de balles ne vînt
ricocher sur le battant métallique. Je me sentais dans la peau
d’un condamné face au peloton d’exécution.
Puis j’entendis la lourde barre de fermeture reprendre sa
place.
    « Vite,
Ned ! Ils rappliquent !
    —  C’est
ici que nos routes se séparent, cap’taine !
riposta-t-il à travers le battant.
    —  Se
séparent ? Pour l’amour du ciel…
    —  Je
pense pas que ces bouffeurs de grenouilles épargneront de
pauvres marins anglais ! C’est toi qui sais où
chercher les trésors, non ?
    —  Vous
n’allez pas me lâcher ici…
    —  Tu
pourras peut-être les guider comme tu nous as guidés !
    —  Bon
Dieu ! Ned, restons groupés, comme l’a dit le
lieutenant…
    —  Il
est cuit, et nous aussi. Ça paie pas de tricher aux cartes,
cap’taine. On y perd tous ses amis.
    —  Mais
je n’ai pas triché. J’ai mieux joué, c’est
tout.
    —  Du
pareil au même !
    —  Ned,
ouvre cette porte ! »
    Plus
de réponse. Allongé sur le sol et martelant du poing le
battant sourd et muet, je criai encore :
    « Ned !
Laisse-moi entrer ! »
    Je
me retournai. Les Français avaient profité de
l’intermède pour crapahuter jusqu’à moi.
Plusieurs mousquets me visaient. Le plus grand de tous ne cachait pas
sa satisfaction.
    « On
s’est dit au revoir sous le mont du Temple, et voilà
qu’on se retrouve ! »
    Ôtant
son tricorne, il s’inclina bien bas.
    « Vous
vous déplacez vite, monsieur Gage, mais moi

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