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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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est-elle prête ? La détermination de
Bonaparte ne fait aucun doute. »
    Comme
la première fois, les troupes avançaient sous le vieil
aqueduc, mais en plus grand nombre. Toute une brigade. Leurs échelles
étaient plus longues, agitées par le rythme de leur
course. Je me penchai au-dehors. Il y avait un plus large trou, à
la base de la tour, et les gravats, les roches accumulées dans
la douve offraient une voie d’accès plus facile.
    Je
dis à Phélippeaux de rassembler ses meilleurs hommes à
l’endroit de la brèche élargie.
    « Je
vais retenir les Français avec ma chaîne. Quand ils
retomberont, canardez-les d’en bas comme d’en haut, avec
tout ce que vous avez sous la main. »
    Puis,
à Smith, qui venait de nous rejoindre :
    « Sir
Sidney, préparez vos bombes !
    —  Je
leur réserve le feu de Zeus !
    —  N’hésitez
pas. À un stade quelconque, je manquerai de courant et ils
briseront la chaîne.
    —  Alors,
on les achèvera ! »
    Phélippeaux
et moi, nous replongeâmes dans l’escalier. Lui à
destination de la brèche, moi en direction de mon nouveau
collaborateur.
    « Maintenant,
Ned, maintenant ! Monte en vitesse et tourne-moi cette grosse
manivelle de toutes tes forces. Ils arrivent, et ma putain de
batterie doit être chargée à bloc !
    —  Baisse
la chaîne, cap’taine, et je vais fournir l’étincelle ! »
    J’assignai
quelques marins à chacun des cabestans, leur recommandant de
rester à l’abri jusqu’à ce qu’il soit
l’heure de régler la chaîne. Après
l’explosion de la mine, s’était engagé un
duel d’artillerie, et le vacarme était assourdissant.
Des canons tiraient de partout, nous obligeant à hurler. Quand
les boulets pénétraient dans la tour, des débris
de toutes sortes emplissaient l’air. Parfois, on pouvait suivre
leurs trajectoires au-dessus des têtes et, quand ils
retombaient, d’autres geysers de poussière
jaillissaient. Nos propres boulets soulevaient des éventails
de sable au milieu des positions françaises, bousculant
parfois une grosse pièce ou un chariot rempli de poudre. Les
grenadiers de tête chargeaient à présent,
pointant leurs échelles comme des lances.
    Je
gueulai de toutes mes forces :
    « Abaissez
la chaîne ! »
    De
part et d’autre de la tour, les deux cabestans commencèrent
à dévider leurs câbles. La chaîne
suspendue, comme une guirlande de fête, glissa lentement vers
la brèche. S’arrêta juste au-dessus, sous les yeux
des Français médusés qui devaient nous croire
complètement fous. On se criblait de balles, d’un camp à
l’autre, sans grande efficacité, mais pouvait-on faire
autrement ? Le métal volait en sifflant. Les hommes
touchés criaient à peu près de la même
façon et le sang coulait sur les remparts.
    Djezzar
apparut dans son antique cotte de mailles, tel un vieux Sarrasin fou
enjambant morts et blessés, houspillant les autres sans se
soucier le moins du monde de la mitraille française.
    « Tirez !
hurla-t-il, tirez ! Ils vont reculer en voyant qu’on ne se
rend pas ! Leur mine n’a pas fonctionné ! La
tour est toujours debout ! »
    Je
rejoignis mes compagnons de travail. Ned tournait furieusement la
manivelle, torse nu ruisselant de sueur. Le disque de verre pivotait
à grande vitesse et les coussinets de friction bourdonnaient
comme les abeilles d’une ruche.
    « Prêt,
cap’taine ?
    —  On
attend qu’ils se cramponnent à la chaîne.
    —  Ils
ne vont pas tarder », annonça Miriam, l’œil
collé à une meurtrière.
    En
dépit des tirs ininterrompus qui les décimaient, les
grenadiers traversaient la douve à demi comblée et
grimpaient vers le trou pratiqué par leur mine. L’un
d’eux agitait un drapeau tricolore. J’entendis
Phélippeaux lancer un ordre sec et la fusillade doubla de
volume sonore, dans la partie inférieure de la tour. Les
assaillants de tête basculèrent en arrière et le
porteur d’étendard mordit la poussière. D’autres
franchirent l’étalage de cadavres, tirant droit dans la
brèche, et quelqu’un ramassa l’étendard. On
percevait clairement le son familier des balles percutant la chair,
et les râles des hommes touchés.
    « On
y est presque, Ned.
    —  Tous
mes muscles sont dans ces récipients du diable ! »
    De
nombreux assaillants attrapèrent ma guirlande de métal
et s’y cramponnèrent. Loin de constituer une barrière,
elle leur permettait de tendre la main à ceux qui les
suivaient afin de

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